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  • : Réagir - Blog militant de joseph coutant
  • : Réagir : S'opposer activement à l'action de qqch, résister. La devise issue de la révolution française "Liberté, Egalité, Fraternité" étant de plus en plus mise à mal, ce blog est un moyen pour moi de faire partager mes réactions sur l'actualité politique, sociale, etc.
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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 22:27

Les éditions Fakir publient un livre collectif « Vive la banqueroute ! ». En dix brefs récits, cet ouvrage raconte comment nos grands hommes (Sully, Colbert, Talleyrand, Poincaré, etc.) furent plus radicaux dans leurs actes que ne le sont aujourd’hui ATTAC ou Jean-Luc Mélenchon dans leurs discours. Suivi de « L’irréalisme, c’est eux ! », entretien avec l’économiste Frédéric Lordon. Voici un extrait du prologue.

Yves Calvi, animateur de C dans l’air : « Le seul enjeu de 2012 ne doit-il pas être la réduction de la dette française et les moyens proposés pour y arriver ? »
Nicolas Baverez, du Point : « Oui. »
Nicolas Beytout, des Échos  : « Si. »
Jean-Pierre Gaillard, de LCI  : « Bah oui ! »
Philippe Dessertine, professeur de finance et de gestion, qui signe régulièrement dans Libération : « Bien sûr... C’est bien tout le problème. »
Yves Calvi : « Tout le monde est d’accord ? »
Nicolas Baverez : « Il n’y a pas d’alternative au désendettement de l’État. » (France 5, 14 septembre 2011).

Cette petite musique, nous la connaissons par cœur.
La dette est à payer.
L’austérité, nécessaire.
Les réformes, impératives.
Sur tous ces points « il ne devrait pas y avoir de débat », prévient le Cercle des économistes. Qui ajoute : « la rigueur n’est pas un choix », « la priorité, c’est de réduire la dépense, et ce de manière enfin radicale ». La crise est « l’occasion de renoncer aux illusions sur l’État protecteur et de faire enfin le pari audacieux en faveur du marché ».

_____________________________________

On constate que la Grèce qui n'en finit plus de répondre aux plans d'austérité imposés par les maîtres du FMI s'enfonce de plus en plus dans la débâcle. Preuve, son endettement s'accroît; il est passé de 158% de son PIB en 2011 à 178% en 2012, prévu à 190% en 2013.

« La banqueroute est nécessaire une fois tous les siècles, afin de mettre l’État au pair. » Qui théorise cette saine gestion ? Un fantaisiste ? Un pamphlétaire ? Pas du tout : l’abbé Terray, qui exerçait comme contrôleur général des finances de Louis XV. Qu’on imagine alors ses homologues contemporains, un Pierre Moscovici, un François Baroin, un ministre de l’Économie s’exprimant avec pareille audace ! À relire notre histoire de France sous cette lumière, on éprouve comme une jouissance anachronique à cette habitude qu’avaient prise les monarques de régler leurs comptes, pour de bon, aux créanciers…

Au fil des siècles, ceux qui ont pris des mesures brutales ne sont pourtant pas des extrémistes. Et il y a certes de la facétie à les avoir pour héros, ces Sully, ces Colbert, ces Talleyrand, ces Raymond Poincaré même, tous ces personnages ambigus, plutôt conservateurs, qui ont leur place dans les manuels scolaires et leurs statues au carrefour de nos villes.
Et l’on ne se berce pas d’illusions : ces banqueroutes, eux ne les ont pas menées pour le bien du peuple, qu’ils visaient rarement. Au mieux, pour la grandeur du royaume, pour le service de la France. Au pire, pour un mariage royal, pour un palais ruineux, et, le plus souvent pour des guerres incessantes.
Même : dans les faillites qu’ils déclaraient, l’injustice était de mise. Le spéculateur proche du prince, les plus puissants financiers, échappaient bien souvent aux sanctions et rétablissaient vite leurs positions. Mais ainsi ont-ils construit l’État, ces grands hommes officiels : entre autres, par des banqueroutes régulières. Par la spoliation des rentiers. Par l’annulation calculée des dettes. Voilà une autre « leçon de réalisme » à retenir.

 

Vous pouvez commander ce livre sur la boutique de Fakir ou en adressant un bon de commande ou dans une bonne librairie.

140 pages, Prix : 6 euros, Frais de livraison inclus

 

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 17:03

En écoutant hier l'émission de Daniel Mermet « Là-bas si j’y suis » sur la grève des mineurs de 1948 réprimée par le ministre de l'intérieur de l'époque, le socialiste Jules Moch, je ne pouvais m'empêcher de faire un rapprochement avec l'actualité.

 

Ces mineurs survivants ou leurs veuves (neuf survivants et huit veuves) attendent toujours soixante-trois ans après que soit fait application de la loi d’amnistie de 1981 dont le décret n’a jamais été publié. Voir mes billets précédents concernant cette affaire. « La preuve que nous sommes dans un monde de classes » , Les gueules noires, Christine Lagarde et Bernard Tapie .

 

Eh bien l'actualité faisait qu'hier devait être débattue à l'Assemblée nationale le projet de loi sur l'amnistie sociale, loi visant à ce que des militants syndicaux, des salariés injustement condamnés dans le cadre de conflits du travail puissent être réhabilités. « On est des militants, pas des voyous » rappelait devant l'Assemblée nationale un militant de la CGT énergie qui évoque le cas des huit agents EDF mis en examen pour un mouvement contre le licenciement d’une collègue ayant dénoncé un accident du travail ; ou bien cette militante d’Eure-et-Loir condamnée à payer 12 000 euros à la Ville de Chartres pour des autocollants sur le mobilier urbain ; ou encore ces militants condamnés pour avoir distribué des tracts à un péage autoroutier ; et la liste est longue de ces hommes et femmes condamnés en correctionnelle ou menacés de l'être pour avoir défendu avec énergie emplois, salaires, droits à la retraite, pas seulement pour eux mais pour tous les salariés. Que leur était-il reproché, un tag, un jet d'oeuf, un meuble renversé, des cris de colère lors des mouvements sociaux ? Plus certainement de remettre en cause la politique antisociale du gouvernement Sarkozy et les fermetures d'entreprise décidées au nom du profit;  et ça c'est insupportable pour le système capitaliste !

 

A ce projet d'amnistie déposé par les députés PCF - Front de Gauche, quelques jours avant le débat d'hier, on a appris par la voix de Alain Vidalies que « La position du gouvernement sera non ». Et en bons petits soldats, les députés PS ont voté le renvoi en commission de la proposition de loi qui avait pourtant été votée par une majorité de gauche au Sénat le 27 février dernier. Le groupe Front de gauche ne pourra pas la réinscrire à l'ordre du jour avant octobre prochain.

 

Cela revient à renvoyer l'amnistie aux oubliettes puisque l'on sait d'ores et déjà que l'avis de la commission est négatif ; après le vote de l'ANI, ce projet si cher au Medef, c'est une nouvelle trahison des élus socialistes. Ils semblent oublier qu'ils ont été élus par des personnes qui participaient à ces mouvements, y compris parfois certains d'eux y étaient, mais c'était avant les élections, il fallait gagner des voix. Le porte-parole des députés socialistes, Thierry Mandon, déclarait mardi dernier que ce n'était pas "la bonne période" pour voter cette loi "alors qu'il y a beaucoup de casseurs qui n'ont aucune raison d'être amnistiés". Tout le monde dans le même panier, les syndicalistes et salariés qui défendent leur emploi sont assimilés à des casseurs.

 

L'histoire se répète, les socialistes finissent toujours par trahir le monde du travail ! Quelle différence aujourd'hui avec la politique libérale de Sarkozy ? L'épaisseur d'une feuille de papier cigarette.

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 18:24

Il y a ce militant UMP de Gamaches qui veut faire alliance avec le FN pour faire barrage au maire communiste de cette commune de la Somme. J-F Copé a déclaré qu' « aucun accord d'aucune sorte ne sera accepté avec le Front national. Tout élu UMP qui viendrait à passer un accord avec le FN se placerait immédiatement en situation d'être exclu de l'UMP ».

 

On comprend une telle déclaration du président de l'UMP, car jamais des membres de son mouvement n'ont franchi ou flirté avec la ligne continue. Vraiment ?

 

Lors des manifs contre le mariage pour tous, cela n'a pas dérangé un certain nombre de parlementaires UMP d'être à côté du député FN Gilbert Collard. Le chef de file du courant Sarkozyste la Droite forte, Guillaume Peltier a déclaré : « Je considère que dans une manifestation, tout le monde a le droit de manifester (…) Le FN n’est pas un parti interdit et Gilbert Collard est un député de la nation comme n’importe quel autre parlementaire ». Même son de cloche chez Henri Guaino : « Le FN n'est pas une organisation politique interdite. Gilbert Collard est un élu ». Pendant la campagne des présidentielles, Nicolas Sarkozy avait dans une déclaration jugé le FN « compatible avec la République ». Et je pourrais aussi ajouter à cette liste Claude Guéant habitué des petites phrases xénophobes.

 

Après ça, pourquoi cette réaction de l'UMP à vouloir exclure ce militant dans la Somme ? Certainement pour une question d'image. Mais alors, il va falloir aussi régler le cas de Sébastien Vialatte, député UMP du Var. A l'occasion des violences de "supporteurs" du PSG au Trocadéro, il a posté sur « Twitter » : « Les casseurs sont sûrement des descendants d'esclaves, ils ont des excuses Taubira va leur donner une compensation. »

 

Je ne sais pas qui sont ses ascendants, mais lui est clairement tendance fachiste !

 

A l'UMP, ça dérape salement vers l'extrême droite
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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 23:06

Le Code travail vient d'être poignardé, tous les salariés qui en seront prochainement victimes pourront dire merci au Parti socialiste.

Ce texte dit de « sécurisation de l'emploi » vient d'être adopté au Sénat par 169 voix contre 33. Les sénateurs socialistes et radicaux, ainsi que la grande majorité des centristes ont voté pour le projet de loi. L'UMP s'est abstenue ainsi que les écologistes. Le groupe CRC (communiste) a été le seul à voter contre.

Cette « pire loi réactionnaire contre le droit du travail », définie ainsi par l'ex-inspecteur du travail et militant socialiste Gérard Filoche, inaugure mal le début de la deuxième année du quinquennat Hollande .

Madame Parisot peut-être ravie, le gouvernement et les parlementaires socialistes sont à ses petits soins. Les patrons vont pouvoir augmenter le temps de travail et baisser les salaires « pour favoriser la compétitivité » en cas de difficultés. Ils pourront imposer la mobilité interne entre deux entreprises, sans possibilité de refus pour les salariés ou à la clé dans ce cas-là le licenciement. Et la liste ne s'arrête pas là.

Ce n'était pas ça le changement attendu. Ce texte ne fait que reprendre les revendications du Medef. C'est un choix de classe de la part du PS, sauf que la camp choisi n'est pas le bon.

 

 

L'ANI votée au SénatL'ANI votée au Sénat
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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 23:26

Le changement, ce n'est certainement pas maintenant. Le slogan de campagne de Hollande n'était donc qu'un attrape naifs. Hormis un changement de gouvernement, sur le plan économique et social, la politique reste la même, quand ce n'est pas pire. Alors que la durée de cotisations est déjà passée à 41,5 années, il est quand même extraordinaire de voir le Medef proposer une durée de cotisations de 43 ans et de voir que le gouvernement dirigé par des socialistes pense à porter cette durée de cotisations à 44 années. Cela fait que quelqu'un qui rentre dans le monde du travail à 26 ans ne partirait pas avant 70 ans s'il veut toucher sa retraite à taux plein. Mais ce gouvernement grand seigneur penserait à ne pas toucher à l'âge de départ actuellement à 62 ans. Pour cela, il y aura décote et le gouvernement envisage même de désindexer les pensions, y compris pour ceux qui sont actuellement à la retraite. Encore une perte de pouvoir d'achat supplémentaire.

A l'heure actuelle, rien n'est encore ficelé, mais ce qui n’était pas acceptable en 2010, sous la présidence de Sarkozy, ne l’est pas plus en 2013, sous la présidence de Hollande. Il me semble avoir vu des drapeaux socialistes agités par leurs militants lors des grandes manifestations en 2010. Ce n'était que par opportunisme électoral ? Pas impossible. Alors, à tous ceux qui veulent vraiment une politique de gauche, quelles que soient le type d'élection, la solution est de mettre un bulletin Front de Gauche dans l'urne. Si cela entraîne la dégringolade du PS, tant mieux, c’est probablement la seule façon pour les inciter à mener une politique de gauche.

 

 

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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 23:36

La Société Générale dont le bénéfice net a chuté au cours du 1er trimestre 2013, a annoncé la suppression de 1000 postes avant 2015 dont 550 au siège parisien. Le PDG Frédéric Oudéa a parlé « d'anticipation » face à l'impasse des perspectives économiques européennes.

 

Il anticipe par rapport aux difficultés économiques pour supprimer des emplois, mais par contre, il n'a pas fait la même anticipation concernant sa rémunération. Ainsi le salaire (fixe + variable) de Frédéric Oudéa, a cru de 30,42% à près de 2,2 millions d’euros, et cela alors même que le résultat de la banque chutait de 67,5%.

 

L’austérité est de mise partout. Que ce soit au niveau de la gestion de l’Etat avec des hausses d’impôts et une réduction des dépenses publiques, que ce soit dans les entreprises où les revalorisations salariales sont au plus bas, sans compter les difficultés de nombreuses familles à boucler les fins de mois.

 

On nous parle de crise – mais c'est bien celle du système capitaliste – et qu'il faudrait tous se serrer la ceinture. Tous, sauf les plus gros ? Il faut en finir avec ce système et reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés financiers comme le prévoit le programme du Front de Gauche.

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9 mai 2013 4 09 /05 /mai /2013 23:41

Faut-il moins de jours fériés pour soutenir l'économie, c'est la question que soulevait Julian Bugier, le présentateur du 20 heures de France 2 en ce 9 mai, second jour férié de la semaine. Après un micro-trottoir pour recueillir des avis, le reportage poursuit en précisant que supprimer un jour férié relancerait la croissance, car un jour férié de moins permettrait à l'économie française de récupérer 1 milliard d'euros soit 0,05 point de la richesse nationale. On nous donne ensuite le nombre de jours fériés de plusieurs pays européens en nous indiquant que la France se situe clairement dans la moyenne ; puis viennent les chiffres de la moyenne annuelle d'heures travaillées en France par rapport à d'autres pays européens en nous indiquant qu'on travaille moins, puis dernière info mais sans donner de chiffres, les français seraient les plus productifs.

 

En présentant les choses ainsi, quel est l'objectif ? Culpabiliser les français en insinuant que l'économie se porterait mieux avec moins de jours fériés ? Si l'arrêt de la production et des services (et encore pas tous) pénalise l'économie à ce point là, il est quand même bon de rappeler qu'il y a actuellement en France plus de 5 millions et demi de demandeurs d'emploi toutes catégories confondues. Voilà un potentiel humain pour soutenir l'économie si on veut bien leur fournir du travail.

 

Autre dossier qui apporterait de l'argent à la nation, la lutte contre l'évasion fiscale. En juillet 2012, la commission d'enquête du Sénat sur l'évasion fiscale a estimé entre 30 et 60 milliards d'euros son coût annuel pour les finances publiques. Mais pour le syndicat Solidaire-Finances Publiques, qui a établi un nouveau rapport début 2013 par extrapolation des résultats du contrôle fiscal, la fraude plombe les caisses de l'Etat à hauteur de 60 à 80 milliards d'euros chaque année. Si le gouvernement donnait les moyens à l'administration fiscale, on pourrait en faire rentrer de l'argent. Voir un précédent article sur ce sujet. Le milliard d'euros que représenterait un jour férié travaillé ne pèse pas lourd comparé comparé aux pertes dues à l'évasion fiscale.

 

Alors, ça me hérisse le poil quand je vois une chaîne de service public (?) oser présenter les jours fériés comme pénalisant l'économie. Ce n'est vraiment pas la raison, mais en présentant ainsi, ça évite de poser les vraies questions.

 

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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 18:43

Ce soir, la chaîne Arte rediffuse le film "Entre les murs". Dans ce film proche du documentaire, on découvrait la vie d'un collège de ZEP avec les énormes difficultés dans ce type d'établissement. La réalité ne s'est pas améliorée. Il y a un peu plus d'un mois de cela, les enseignants de cet établissement se sont mis en grève. Je vous livre l'article de Laurent Mouloud publié à cette occasion dans le supplément Cactus de L'Humanité.

 

Palme d’or à Cannes en 2008, " Entre les murs " mérite une suite. Mais pas sûr que le gouvernement ait envie de la réaliser. Cinq ans après avoir fait la une en ayant été le théâtre du livre de François Bégaudeau et inspiré le film de Laurent Cantet, le collège Mozart, dans le 19e arrondissement de Paris, est au bord de l’implosion. Et, cette fois, ce n’est pas du cinéma. Depuis lundi, l’ensemble des enseignants se sont mis en grève reconductible, soutenus par les parents d’élèves. « Entre les murs était directement inspiré de la vie difficile de notre établissement, mais aujourd’hui, ces difficultés ont clairement empiré, alerte Isabelle Lamrani, une professeur d’arts plastiques. Les conditions de travail sont devenues insupportables tant pour les adultes que pour les élèves. »

La refondation de l’école ? Ils ne la voient pas venir. Au contraire. Ce collège ZEP de 300 élèves, situé au cœur d’un quartier populaire, est en passe de décrocher la palme du nombre de cours non assurés. Depuis la rentrée, faute de profs remplaçants, les élèves ont raté 1 000 heures d’enseignement, notamment en mathématiques, anglais et espagnol. « La situation est particulièrement grave en 4e où trois classes ont manqué l’équivalent de dix semaines de cours de maths », lâche, désabusée, Isabelle Lamrani. Des absences qui touchent également des élèves de sixième et de troisième, eux qui sont censés passer le brevet d’ici trois mois.

Pas nouveaux, les problèmes de remplacement n’ont cessé de s’aggraver ces dernières années sous l’effet des coupes budgétaires. Au collège Mozart, en cas d’absence, il faut attendre désormais quatre, cinq ou six semaines avant de voir arriver un nouveau prof ! Quand il arrive. Car, pour certaines matières en déficit de recrutement, comme les maths ou les langues vivantes, l’administration n’a rien de sérieux à proposer. Deux contractuels ont été envoyés au feu. « Mais ces jeunes n’étaient pas formés, et surtout pas pour enseigner en ZEP. Ils ont été débordés immédiatement et se sont fait chahuter. L’un d’eux n’a pas tenu un mois », explique Murielle Monchal, prof d’histoire-géo.

Les conséquences sont délétères. Avec, comme le résume l’équipe enseignante, des heures de cours qui se transforment en « heures de cour ». Sur fond de tension latente, des élèves déambulent dans les couloirs et la permanence est régulièrement bondée. « On ne peut même plus exclure ceux qui perturbent la classe et faire respecter une sanction car ils ont nulle part où aller », s’agace Murielle Monchal. L’établissement manque de surveillants. Et ne possède qu’un seul conseiller principal d’éducation (CPE) alors que le collège voisin Sonia-Delaunay en a trois pour 476 élèves. Pourtant, les besoins sont là. Mozart compte 48 % d’élèves boursiers, trente-six origines différentes et un taux de réussite au brevet de seulement 62 % (81 % dans l’académie). « C’est une situation révoltante, poursuit Murielle Monchal. Nos élèves ont l’impression d’être laissés pour compte. Il y a un mépris de l’éducation nationale pour ses enfants les plus défavorisés. »

Depuis des mois, l’équipe enseignante se mobilise à coups de pétitions et de demandes d’audience. Avec de folles revendications : des profs remplaçants formés, des heures de surveillance en nombre suffisant et un CPE supplémentaire... Mais, pour l’instant, le rectorat n’a qu’un mauvais film à leur proposer. Ses solutions ? Que les profs fassent des heures sup pour se remplacer les uns les autres et qu’ils organisent des cours de rattrapage pendant les vacances ! Une nouvelle entrevue devait avoir lieu hier après-midi. Et Isabelle Lamrani de prévenir : « Si rien n’est fait, après Entre les murs, c’est dans le mur que risque d’aller l’établissement ! »

Cinq ans après avoir inspiré le livre de François Bégaudeau puis le film de Laurent Cantet, le collège Mozart, à Paris, est au bord de l’implosion. Depuis la rentrée, plus de 1 000 heures d’enseignement n’ont pu être assurées faute de remplaçants.

 

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 23:25

Ce titre, je l'ai pris dans mon quotidien régional qui n'a pourtant rien de révolutionnaire. Il s'agit de « la Nouvelle République », mais pas la 6ème. Ce titre est même suivi de la phrase suivante, « Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a gagné son pari ... ».

 

Les militants du Front de Gauche qui ont fait rougir la Bastille ont par contre fait pâlir le ministre de l'intérieur Manuel Valls . Lui qui était déjà rose pâle ! En effet, la préfecture de police qui avait annoncé ne communiquer aucun chiffre de participation lors de manifestations organisées par des partis politiques s'est pourtant fendue d'une communication sur le sujet. 30 000 manifestants selon elle contre les 180 000 annoncés par les organisateurs. Et Valls ce matin sur France-Inter défendait ardemment ce chiffre. Des vues aériennes de la place de la Bastille, l'une prise lors du rassemblement du Front de Gauche en mars 2012 et l'autre lors de cette journée du 5 mai posent question ?

 

Ce qui est certain, c'est qu'il y avait beaucoup de monde en marche pour une autre politique, y compris parmi les Verts qui participent pourtant au gouvernement. Et quand JM Ayrault déclare le soir au journal de TF1 « L'austérité ? En France ? C'est une invention de propagande … », il semble oublier qu'il dénonçait cette austérité quand c'était Sarkozy-Fillon au pouvoir. Qu'est-ce qui a changé depuis ? RIEN ! Et les responsables socialistes auront beau tous utiliser les mêmes éléments de langage contre les manifestations de rue, le Front de Gauche ne fait pas que protester, il a des propositions qui sont réellement de gauche, contrairement à la politique de Hollande. Mais pour cela, il faut accepter de s'attaquer au pouvoir de la finance. Chiche ?

 

 

Une lombalgie ne m'a pas permis de me joindre à ceux qui ont fait rougir la place de la Bastille. Mais j'ai quand même quelques photos ; merci à leurs auteurs, Nicolas, le fils d'amis bretons, et ma fille qui ont pensé à me les transmettre.

 

 

Le Front de Gauche a fait rougir la Bastille
Le Front de Gauche a fait rougir la Bastille
Le Front de Gauche a fait rougir la Bastille
Le Front de Gauche a fait rougir la Bastille
Le Front de Gauche a fait rougir la Bastille
Le Front de Gauche a fait rougir la Bastille
Le Front de Gauche a fait rougir la Bastille
Le Front de Gauche a fait rougir la Bastille
Le Front de Gauche a fait rougir la Bastille
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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 23:50

Dans mon précédent billet, je relatais le documentaire « L'honneur des gueules noires » retransmis malheureusement à un horaire très tardif (0h00) sur France 3. Il va y avoir une rediffusion à un horaire tout aussi lamentable, le mardi 7 mai à 3h35. Pourtant, ce documentaire mériterait d'être vu par le plus grand nombre et ouvrirait les yeux de beaucoup.

 

Ce documentaire très émouvant nous apprend que c'est après le départ des ministres communistes du gouvernement composé de socialistes et radicaux de gauche que le ministre de l'intérieur de l'époque, le socialiste Jules Moch, anticommuniste primaire, envoya 60 000 CRS et soldats pour réprimer la grève des 15 000 mineurs, les mêmes qui 7 ans plus tôt, avaient subi la répression féroce des nazis pour la même raison. Ils faisaient grève pour défendre le statut qu'ils avaient acquis en contrepartie de quoi ils avaient accepté, par un rendement à la hauteur des enjeux, d'être le socle sur lequel s'appuierait la France pour se relever des années de guerre. Et voilà comment les patrons du bassin houiller et le gouvernement les remerciait, ils furent condamnés, emprisonnés, déshonorés, humiliés, expulsés, empêchés de travailler dans tout le bassin minier du nord.

 

Bien des années plus tard, certains ont engagé une action judiciaire pour obtenir réparation. Et la résultat est contesté puisqu'il y a eu pourvoi en cassation de Christine Lagarde au nom des charbonnages de France. Suite à ce pourvoi, un des survivants de l'époque déclare dans le documentaire « c'est bien la preuve que nous sommes dans un monde de classes ». Un autre dit « Le pouvoir, hier comme aujourd'hui, veut des ouvriers à genoux, surtout pas debout ».

 

Et quand le pouvoir socialiste actuel refuse l'amnistie sociale des syndicalistes pour des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales, je trouve qu'il y a beaucoup de similitude.

 

Oui nous sommes bien dans un monde de classes, et hélas, l'histoire se répète concernant l'attitude du pouvoir socialiste.

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