Lorsqu'on entend Castex, Véran ou d'autres membres du gouvernement concernant la gestion de la pandémie, ils donnent l'impression que la France s'en sort toujours mieux que ses voisins. A les entendre, on serait les meilleurs. C'est avant tout de la communication pour faire oublier les manques, notamment d'anticipation.
D'abord les masques. Ceux-ci n'ont pas manqué que pour le grand public car le personnel soignant manquait de masques FFP2, ainsi que de surblouses ou de gel hydroalcoolique etc. Puis ce fut le manque de tests de dépistage alors que l'on nous rabâchait que l'important était de tester.
Et à présent, c'est la pénurie de vaccins. Si la vaccination se poursuit au rythme des 20 derniers jours, 70 % de la population (soit le taux recommandé par l’OMS) pourra être vaccinée, avec deux doses par personnes, dans 1 268 jours. C’est à dire, pas avant le 28 juillet 2024… Il va donc falloir accélérer.
Alors que dire de ce courrier (voir copie ci-dessous) adressé par le Ministère des Solidarités et de la Santé avec le concours de l'Assurance Maladie aux personnes de plus de 75 ans les invitant à se faire vacciner contre la Covid-19 ? En Deux-Sèvres, plusieurs personnes de ma connaissance qui sont dans la tranche d'âge, cherchent à s'inscrire sans succès pour cette vaccination depuis le 20 janvier. (voir ci-dessous copie des réponses affichées par les centres de vaccination en Deux-Sèvres : « En raison d'une forte demande , ce centre n'a plus de disponibilités réessayez prochainement ou cherchez un autre centre » ).
Notre ministre de la Santé qui a 40 ans a lui été vacciné, au titre du personnel soignant puisqu'il est médecin. Il ne doit pourtant plus exercer depuis un moment puisqu'il est membre du gouvernement depuis février 2020 et qu'il siégeait auparavant comme député depuis 2012.
Déjà échaudés par les mensonges et les contradictions de ce gouvernement sur la gestion de la crise sanitaire, l'on est en droit de s'interroger sur la capacité de prise en charge, sur la quantité de vaccins commandés. Cette inquiétude est renforcée par la récente sortie du ministre : « On n'aura jamais assez de vaccins tout de suite, mais on aura toujours assez de vaccins au bon moment ». Ça aurait pu être un sketch de Fernand Raynaud qui lui nous faisait rire, mais là c'est une sortie de Véran qui lui ne nous amuse guère.
On n'oubliera pas les responsables de la situation des hôpitaux, manque de personnel, de matériel etc.
Qui a fermé les lits ? Qui a réduit les moyens des hôpitaux ? Cela s'est passé sous Sarkozy, sous Hollande, et à présent sous Macron. Vous pouvez rechercher sur ce blog avec le mot clé "hôpital" le nombre d'articles dénonçant cette casse.
Alors de grâce, ces dirigeants sont discrédités pour mener les réformes, eux qui malgré l'appel des soignants n'ont cessé de casser l'hôpital punlic. Par exemple, l'actuel ministre de la Santé Olivier Veran était conseiller de Marisol Touraine ministre de la santé sous Hollande. Et Macron en premier lieu, qui après avoir été secrétaire général adjoint de l’Élysée a été ministre de l'économie sous Hollande, prônant l'austérité sur les budgets publics, entrainant les fermetures de lits hospitaliers etc.
C'est un peu facile qu'il parle de héros pour les personnels soignants, lui qui les a méprisés jusqu'à cette pandémie. Il parle de primes, mais c'est de salaires décents dont ils ont besoin.
Le monde d'après, ne les laissons pas en décider. Chassez le naturel, il revient au galop et on sait à présent où cela mène.
La Sécurité sociale est en danger. D'ailleurs, Fillon envisage ni plus ni moins que sa privatisation, puisque s'il est élu, il veut en confier tout un pan aux complémentaires et assurances privées.
Dans le film "La Sociale" sorti en salle le 9 novembre, le réalisateur Gilles Perret * insiste sur l'importance de raconter l'histoire oubliée de la Sécurité Sociale, de rendre hommage à son "vrai" fondateur Ambroise Croizat et de réhabiliter cette institution efficace et progressiste.
* Gilles Perret est le réalisateur entre autres de "Ma Mondialisation", "Walter, retour en résistance", "De mémoires d'ouvriers" ou en 2014 de "Les jours Heureux".
http://www.lasociale.fr/projections/
Ci-dessous, l'interview de Gilles Perret pour le journal L'Humanité
Le gouvernement a programmé 3 milliards de saignée budgétaire pour l’hôpital public et les réalités associées à ce plan d'économies apparaissent au grand jour. Elles font froid dans le dos quand on connaît la situation dans les hôpitaux. Une note interne au ministère de la Santé estime à 800 millions la baisse dans la masse salariale. Cela veut donc dire 22 000 emplois en moins par an sur les trois prochaines années sauf pour la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui pense contre toute logique qu'on peut diminuer la masse salariale sans supprimer d'emplois.
Alors que l’hôpital public va mal, que les usagers et les personnels sont confrontés à une dégradation insupportable des soins, que la gestion comptable des dépenses de santé à l’œuvre au cours des dernières années est un véritable recul de société, le docteur Valls met dans la seringue une vingtaine d'emplois en moins par établissement de santé chacune des trois prochaines années. Cette véritable saignée est inacceptable. C'est la direction opposée qu'il faut prendre.
L'hôpital public, fleuron du système de soin français, est en crise. La pénurie de personnels soignants et non soignants, ainsi que la restriction des missions ont considérablement dégradé les conditions du service rendu à la population. Politiques de restriction des missions et des moyens, mise en compétition des services, des hôpitaux, réduction du nombre de soignants formés sont des mesures que la droite a orchestrées pendant des années et qui, aujourd'hui, malheureusement se poursuivent.
Une réponse de gauche est urgente. Comment ?
Avec l'arrêt des fermetures d'activités et de services, un moratoire sur la mise en œuvre de la loi HPST, un plan de formation ambitieux de professionnel-le-s médicaux et non médicaux sur la durée, la mise en place d'un système de financement qui mette fin à la T2A, aux enveloppes fermées.
Avec la prise en charge de l'investissement immobilier par l'Etat et l'effacement de la dette des hôpitaux publics, sans oublier l'indispensable démocratisation du fonctionnement des établissements de santé et de l'organisation de la santé avec la suppression des Agences Régionales de Santé.
PCF-Front de Gauche
Pour diminuer le déficit de la Sécu, le député de l'Ardèche Pascal Terrasse, membre du « pôle des réformateurs » du PS, vient de plaider la semaine passée pour une prise en charge du « petit soin » par les complémentaires santé plutôt que par l'assurance maladie.
Voilà une sacrée bonne idée pour le monde des assurances privées. Ils doivent se frotter les mains.
Par contre, les 3,5 millions de personnes qui sont exclues des assurances complémentaires, faute de moyens, ont des soucis -de santé- à se faire. Quand on sait qu'un tiers de la population renonce à des soins, la situation ne peut que s'aggraver.
Il a tenu ces propos devant le congrès international des assureurs vie et de personnes . Ils ont dû applaudir des deux mains. C'est peut-être même les lobbyistes des assurances qui lui ont suggéré cette prise de position ?
En 2002, Jacques Barrot, ancien ministre des Affaires sociales et alors chef de file de l’UMP à l’Assemblée nationale, avait déjà fait une telle proposition.
C'est grave de voir un député "socialiste" remettre en cause le principe d'universalité de la protection sociale. Mais il est vrai que le mauvais exemple vient d'en haut. Il est certain que ce M. Terrasse ne participera pas à la journée de mobilisation nationale pour la reconquête de la protection sociale
En France la protection sociale et son pilier fondamental la Sécurité Sociale ont permis des progrès sociaux considérables en espérance de vie, en qualité et en sécurité de vie. Les Français perçoivent à juste titre la Sécurité Sociale comme leur premier acquis social.
Or aujourd’hui, nous sommes à un tournant de l’histoire de notre système. En effet, les droits les plus élémentaires ne sont aujourd’hui plus accessibles à un grand nombre de nos concitoyens :
- un tiers de la population renonce à des soins,
- la moitié des jeunes pense qu’ils n’auront pas de retraites,
- 4,5 millions de personnes sont sans emploi et parmi elles seulement 2,8 millions perçoivent des indemnités chômage,
- 8 millions de salariés sont pauvres,
- 8,5 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté,
- 3,6 millions de personnes sont non ou mal logées dont 600 000 enfants,
- 75% des personnes pauvres. ont moins de 25 ans….
Face à ces situations et pour toutes ces raisons, la CGT entend mener une reconquête de la protection sociale pour transmettre aux générations futures une Sécurité sociale qui reste toujours une référence pour les salariés des pays qui ne la possèdent pas.
La carte des mobilisations du 16 octobre
Communiqué d’organisations membres de Notre Santé en Danger
pour la journée d’action du 16 octobre 2014
Les organisations signataires, membres de Notre Santé en Danger apportent leur soutien à la journée d’action du 16 Octobre « Pour dire non aux politiques d’austérité, au pacte de responsabilité et exiger des mesures immédiates pour le progrès social, défendre et améliorer notre protection sociale ».
Elles appellent à s’inscrire dans une dynamique unitaire et dans toutes les mobilisations à venir contre le plan d’Hôstérité dans la santé, le médico-social et le social.
Cela passe en tout premier lieu par des actions s’opposant au projet de loi de financement de la sécurité sociale qui viendra en discussion dans les prochaines semaines.
Le 10 octobre 2014
Communiqué signé par : Act Up-sud ouest, Cadac, Collectif « La santé n'est pas une marchandise », Convergence Service Public, Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de proximité, Ensemble, Résistance sociale, Mutuelles du Vaucluse et UNGMS, USP, Union syndicale des médecins de centres de santé, Sud santé sociaux, NPA, PCF.
Je vous invite à relire ce court billet publié il y a presque un an puisque c'était le 13 juin 2013. Je l'avais intitulé « Grèce, quand il ne restera plus rien ». François Hollande avait peu de temps auparavant déclaré « l'Europe a sauvé la Grèce ».
Eh bien à quelques jours des élections européennes, la scène qui suit, relatée par le journaliste José Fort dans l'humanité, doit nous faire réfléchir sur l'Europe que nous voulons, celle de la finance avec sa logique libérale ou austéritaire ou bien une Europe qui mène au changement écologique et social au service de ses peuples.
Athènes : "Rasé et perfusé, il est viré du bloc opératoire."
Conséquences tragiques des restrictions budgétaires qui ont mis en faillite le système de santé public, les incidents de ce genre se multiplient en Grèce. Récit par José Fort.
La scène se déroule au début de la semaine dernière à Athènes. Un malade arrive en très mauvais état à la Metropolitan Community Clinic d’Elliniko, un établissement qui soigne gratuitement les chômeurs et les personnes sans ressource. Le patient doit normalement disposer d’une carte d’insolvabilité autorisant la prise en charge gratuite. Il ne peut pas la présenter, les services sociaux de la ville ayant pris du retard dans l’expédition du document.
L’homme de 54 ans est mal en point. Pourtant, n’ayant pas de « livret » attestant sa situation de précarité, son admission est refusée. Direction la sortie.
Protestation générale dans l’indifférence de l’administration. C’est alors que le patient s’écroule. Crise cardiaque. Affolement. Le personnel hospitalier décide une intervention immédiate.
L’homme est dirigé vers le bloc opératoire. Il est rasé et perfusé. Les infirmières et le chirurgien sont prêts à opérer lorsque l’intendant de l’établissement fait irruption dans le bloc et exige l’arrêt des préparatifs et l’évacuation du patient tant qu’il n’aura pas fourni le fameux sésame, le document délivré par la municipalité.
Le scandale a fait le tour de la ville. L’administration hospitalière, dès le lendemain, a reprogrammé l’intervention.
Ce type d’incident, indiquent les syndicats de la santé, est courant en Grèce où trois millions de personnes ne disposent pas d’assurance maladie et où les médicaments s’achètent à prix d’or.