Entre le FMI et la Commission Européenne, il y a de l'eau dans le gaz, mais au final, c'est toujours le peuple grec qui trinque.
Dans un rapport publié la semaine dernière, le FMI reconnaît que le premier plan de sauvetage de la Grèce mené en 2010 sous l'égide de la troïka (FMI, Union européenne, Banque centrale européenne), s'était soldé par des « échecs notables ». Le rapport critique les institutions européennes. La Commission et la BCE sont épinglées pour leur supposé manque de "compétence".
Au moment où le plan d’aide a été élaboré, les prévisions tablaient sur une chute du PIB de 5,5% entre 2009 et 2012, la chute effective a été de 17%. Idem pour les prévisions du chômage : au lieu de 15%, il a été de 25% en 2012.
« Il aurait fallu être prêt à renégocier la dette au départ, à donner un peu plus d'air à la Grèce de manière à ce qu'elle puisse s'en sortir plus facilement, mais dans le contexte européen de l'époque, les conditions n'étaient pas prêtes. »
Ces propos ont été tenus par Olivier Blanchard, économiste du FMI.
Le commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires a eu des mots très durs à l'encontre du Fonds monétaire international, qui avait critiqué mercredi dans un rapport la gestion du sauvetage de la Grèce par la Commission européenne. « Je ne crois pas qu'il soit juste ni correct de la part du FMI d'essayer de se blanchir et de rejeter la faute sur l'Europe », a t'il rétorqué.
Toujours est-il que le résultat des mesures dictées par ces économistes libéraux est le suivant : la dette est passée de 115% du PIB en 2008 à 170%, le PIB est passé de 211 milliards d’euros en 2009 à 171 milliards en 2012, 60% des jeunes sont au chômage. Tout va de mal en pis. Et tout aussi inquiétant, la troïka pilote non seulement le plan de sauvetage de la Grèce, mais également ceux de l'Irlande, du Portugal et de Chypre.
C'est le système capitaliste qui est la cause de tous ces malheurs ainsi que la troïka dont le seul objectif est de sauver ce système.
Alors, FMI ou Commission Européenne, ils sont donc tous coupables !
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Au moment où je terminais la rédaction de ce billet, j'apprends que le gouvernement grec vient de décider par décret la fermeture des chaînes de radio-télévision publique, la diffusion s'arrêtant à la fin des programmes de la soirée. Les 2656 salariés se retrouvent privés d'emplois, cette mesure radicale et sans précédent ayant été annoncée sans préavis. Ils viendront grossir la cohorte des chômeurs grecs. Et c'est le pluralisme de l'information qui est en danger.
Les créanciers de la Grèce demandaient la suppression de 2000 emplois publics d'ici la fin juin. A quand la fermeture des hôpitaux publics alors que le système de santé est déjà mis à mal ?
N'oublions pas que Bruxelles et le FMI nous assignent les mêmes recommandations.