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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 23:12

Entre le FMI et la Commission Européenne, il y a de l'eau dans le gaz, mais au final, c'est toujours le peuple grec qui trinque.

Dans un rapport publié la semaine dernière, le FMI reconnaît que le premier plan de sauvetage de la Grèce mené en 2010 sous l'égide de la troïka (FMI, Union européenne, Banque centrale européenne), s'était soldé par des « échecs notables ». Le rapport critique les institutions européennes. La Commission et la BCE sont épinglées pour leur supposé manque de "compétence".

Au moment où le plan d’aide a été élaboré, les prévisions tablaient sur une chute du PIB de 5,5% entre 2009 et 2012, la chute effective a été de 17%. Idem pour les prévisions du chômage : au lieu de 15%, il a été de 25% en 2012.

« Il aurait fallu être prêt à renégocier la dette au départ, à donner un peu plus d'air à la Grèce de manière à ce qu'elle puisse s'en sortir plus facilement, mais dans le contexte européen de l'époque, les conditions n'étaient pas prêtes. »

Ces propos ont été tenus par Olivier Blanchard, économiste du FMI.

Le commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires a eu des mots très durs à l'encontre du Fonds monétaire international, qui avait critiqué mercredi dans un rapport la gestion du sauvetage de la Grèce par la Commission européenne. « Je ne crois pas qu'il soit juste ni correct de la part du FMI d'essayer de se blanchir et de rejeter la faute sur l'Europe », a t'il rétorqué.

Toujours est-il que le résultat des mesures dictées par ces économistes libéraux est le suivant : la dette est passée de 115% du PIB en 2008 à 170%, le PIB est passé de 211 milliards d’euros en 2009 à 171 milliards en 2012, 60% des jeunes sont au chômage. Tout va de mal en pis. Et tout aussi inquiétant, la troïka pilote non seulement le plan de sauvetage de la Grèce, mais également ceux de l'Irlande, du Portugal et de Chypre.

C'est le système capitaliste qui est la cause de tous ces malheurs ainsi que la troïka dont le seul objectif est de sauver ce système.

Alors, FMI ou Commission Européenne, ils sont donc tous coupables !

 

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Au moment où je terminais la rédaction de ce billet, j'apprends que le gouvernement grec vient de décider par décret la fermeture des chaînes de radio-télévision publique, la diffusion s'arrêtant à la fin des programmes de la soirée. Les 2656 salariés se retrouvent privés d'emplois, cette mesure radicale et sans précédent ayant été annoncée sans préavis. Ils viendront grossir la cohorte des chômeurs grecs. Et c'est le pluralisme de l'information qui est en danger.

Les créanciers de la Grèce demandaient la suppression de 2000 emplois publics d'ici la fin juin. A quand la fermeture des hôpitaux publics alors que le système de santé est déjà mis à mal ?

N'oublions pas que Bruxelles et le FMI nous assignent les mêmes recommandations.

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 22:27

Les éditions Fakir publient un livre collectif « Vive la banqueroute ! ». En dix brefs récits, cet ouvrage raconte comment nos grands hommes (Sully, Colbert, Talleyrand, Poincaré, etc.) furent plus radicaux dans leurs actes que ne le sont aujourd’hui ATTAC ou Jean-Luc Mélenchon dans leurs discours. Suivi de « L’irréalisme, c’est eux ! », entretien avec l’économiste Frédéric Lordon. Voici un extrait du prologue.

Yves Calvi, animateur de C dans l’air : « Le seul enjeu de 2012 ne doit-il pas être la réduction de la dette française et les moyens proposés pour y arriver ? »
Nicolas Baverez, du Point : « Oui. »
Nicolas Beytout, des Échos  : « Si. »
Jean-Pierre Gaillard, de LCI  : « Bah oui ! »
Philippe Dessertine, professeur de finance et de gestion, qui signe régulièrement dans Libération : « Bien sûr... C’est bien tout le problème. »
Yves Calvi : « Tout le monde est d’accord ? »
Nicolas Baverez : « Il n’y a pas d’alternative au désendettement de l’État. » (France 5, 14 septembre 2011).

Cette petite musique, nous la connaissons par cœur.
La dette est à payer.
L’austérité, nécessaire.
Les réformes, impératives.
Sur tous ces points « il ne devrait pas y avoir de débat », prévient le Cercle des économistes. Qui ajoute : « la rigueur n’est pas un choix », « la priorité, c’est de réduire la dépense, et ce de manière enfin radicale ». La crise est « l’occasion de renoncer aux illusions sur l’État protecteur et de faire enfin le pari audacieux en faveur du marché ».

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On constate que la Grèce qui n'en finit plus de répondre aux plans d'austérité imposés par les maîtres du FMI s'enfonce de plus en plus dans la débâcle. Preuve, son endettement s'accroît; il est passé de 158% de son PIB en 2011 à 178% en 2012, prévu à 190% en 2013.

« La banqueroute est nécessaire une fois tous les siècles, afin de mettre l’État au pair. » Qui théorise cette saine gestion ? Un fantaisiste ? Un pamphlétaire ? Pas du tout : l’abbé Terray, qui exerçait comme contrôleur général des finances de Louis XV. Qu’on imagine alors ses homologues contemporains, un Pierre Moscovici, un François Baroin, un ministre de l’Économie s’exprimant avec pareille audace ! À relire notre histoire de France sous cette lumière, on éprouve comme une jouissance anachronique à cette habitude qu’avaient prise les monarques de régler leurs comptes, pour de bon, aux créanciers…

Au fil des siècles, ceux qui ont pris des mesures brutales ne sont pourtant pas des extrémistes. Et il y a certes de la facétie à les avoir pour héros, ces Sully, ces Colbert, ces Talleyrand, ces Raymond Poincaré même, tous ces personnages ambigus, plutôt conservateurs, qui ont leur place dans les manuels scolaires et leurs statues au carrefour de nos villes.
Et l’on ne se berce pas d’illusions : ces banqueroutes, eux ne les ont pas menées pour le bien du peuple, qu’ils visaient rarement. Au mieux, pour la grandeur du royaume, pour le service de la France. Au pire, pour un mariage royal, pour un palais ruineux, et, le plus souvent pour des guerres incessantes.
Même : dans les faillites qu’ils déclaraient, l’injustice était de mise. Le spéculateur proche du prince, les plus puissants financiers, échappaient bien souvent aux sanctions et rétablissaient vite leurs positions. Mais ainsi ont-ils construit l’État, ces grands hommes officiels : entre autres, par des banqueroutes régulières. Par la spoliation des rentiers. Par l’annulation calculée des dettes. Voilà une autre « leçon de réalisme » à retenir.

 

Vous pouvez commander ce livre sur la boutique de Fakir ou en adressant un bon de commande ou dans une bonne librairie.

140 pages, Prix : 6 euros, Frais de livraison inclus

 

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