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11 octobre 2017 3 11 /10 /octobre /2017 21:57

Par Fanny Bugeja-Bloch, Céline Clément, Aurélien Dasré, Sabine Fortino, Colin Giraud, Frédérique Leblanc, Alexandra Oeser, Sylvie Pedron-Colombani, François Reyssat, Anne Steiner, enseignant-e-s-chercheur-e-s  au département de sociologie de l’Université Paris Nanterre.

 

Tous les procès sont importants dans une démocratie, mais certains sont une véritable caisse de résonance pour comprendre les principes du fonctionnement des grandes institutions régaliennes. Police et Justice en particulier. C’est le cas du procès de « la voiture de police brûlée le 18 mai 2016 quai de Valmy » qui s’est tenu du 19 au 27 septembre 2017, à Paris et dont le jugement sera rendu le 11 octobre.
 
 
En tant que sociologues, et parce que, depuis des mois, nous agissons pour que cesse l’acharnement policier et judiciaire qui a déjà valu à notre étudiant, Antonin Bernanos, 10 mois de détention provisoire – nous avons tenu à assister jour après jour aux audiences.  
 
 
Le tribunal nous est apparu telle une arène où les opinions publiques des inculpés se retrouvent au centre du réquisitoire du ministère public. Ainsi, dans une longue introduction, le Procureur a-t-il développé un étonnant discours sur l’engagement antifasciste de certains des prévenus, opposant anarchisme et antifascisme, et dissertant sur le caractère « fasciste » ou non de notre Etat. Pour conclure, selon l’enfantine formule « c’est celui qui le dit qui l’est », que ce fameux 18 mai, les « fascistes »  c’étaient les militants protestant contre les violences policières à deux pas du rassemblement des policiers « contre la haine anti-flics », qui comptait Marion Maréchal-Le Pen dans ses rangs. De fait,  le ministère public entend compenser l’absence de preuves de la participation de certains accusés aux actes qui leur sont reprochés par la criminalisation de leurs opinions politiques : de ces opinions, découlerait l’intention criminelle et de celle-ci, le passage à l’acte violent. 
 
 
 Par ailleurs, ce procès révèle les dangereuses implications du nouveau délit de « regroupement en vue de commettre des violences ». Alors même que défense et accusation se rejoignent pour reconnaître que trois des inculpés n’ont commis la moindre violence, ils se retrouvent sous la menace d’une peine de prison (avec sursis) et d’une interdiction de manifester pendant trois ans.
 
 
La loi de 2010 autorise la justice à dire – mieux que les inculpés eux-mêmes - ce qu’ils avaient dans la tête lorsqu’ils se sont rendus à la manifestation.  L’accusation construit alors le récit du “coupable idéal”. A partir de la possession de vestes noires, de casques de moto, de SMS ou d’historiques de recherches sur Internet vieux de plusieurs années, il s’agit d’établir « l’intention de… », en lieu et place de la personne qui agit, qui pense et désire. Tout acteur du mouvement social peut désormais se retrouver accusé d’avoir eu ce genre d’« intentions ». Tout mouvement, toute action, tout rassemblement peut désormais être réinterprété en “regroupement en vue de commettre des violences”. Il s’agit là d’une remise en cause de la liberté de manifestation et d’association, tout simplement.
 
 
Nous avons enfin constaté qu’un prévenu peut passer 10 mois en détention provisoire et se retrouver sous la menace d’une condamnation lourde assortie d’un mandat de dépôt, sur la base de preuves qui, selon le Procureur de la République lui-même, ne sont que de simples indices. Seul étayage de ce réquisitoire, une dénonciation anonyme dont une erreur dans la procédure a révélé qu’elle émane de la DRPP. Le policier témoin a refusé de s’expliquer sur les contradictions et incohérences de sa déposition.  Tout témoin a pourtant l’obligation juridique de répondre aux questions des deux partis et non pas seulement à celui de son choix (ici l’accusation). Mais ce procès montre surtout qu’aujourd’hui, c’est à l’accusé de faire la preuve de son innocence, ce qui constitue un principe d’inversion de la charge de la preuve.
 
 
Enfin, ce procès ne fait que confirmer un phénomène de durcissement des peines et la criminalisation croissante des délits, en France comme aux Etats-Unis, observé par de nombreux chercheurs en sciences sociales. Le ministère public a, en effet, requis de longues peines d’emprisonnement ferme pour la plupart des inculpés. Or, la prison, ce n’est pas seulement la privation de liberté, c’est aussi la promiscuité, le surpeuplement, le manque d’hygiène souvent, la pudeur bafouée, l’exposition aux violences, l’humiliation, la désocialisation. La prison abîme les hommes et les femmes bien plus qu’elle ne les répare ou les intègre. Durablement et souvent définitivement.
 
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23 mars 2017 4 23 /03 /mars /2017 16:38

C'est un cas qui représente un manque à gagner pour l'Urssaf de 10 à 12 millions d'euros. Qui se cache derrière ce cas ?

 

Ce sont des tricheurs, mais ce ne sont pas ceux que la droite et l'extrême droite qualifient de « cancer de la société française », au point de vouloir éradiquer la fraude en élaguant les droits sociaux des bénéficiaires de la solidarité nationale.

 

La triche dont je parle ici concerne Bouygues TP, filiale de travaux publics du géant français de la construction. Entre 2009 et 2011 Bouygues TP a employé 163 travailleurs polonais sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville sans les avoir dûment déclarés. Bouygues n'était pas la seule société concernée puisque en juillet 2015, cinq entreprises dont deux filiales de Bouygues avaient été condamnées pour du travail dissimulé concernant quelque 500 salariés originaires de Pologne et surtout de Roumanie.

 

Bouygues TP avait fait appel de sa condamnation pourtant faible en première instance (25 000 euros). Lundi dernier, la cour d'appel de Caen a confirmé la condamnation prononcée en juillet  2015, à l’encontre de Bouygues, aggravant la sanction de 25 000 à 29 950 euros. OUAAAAAAAAH !!!

 

Non seulement l'Urssaf ( qui ne s'était pas portée partie civile ) est spoliée, mais comment ne pas être sidéré devant la clémence d'un tel jugement. Avec des montants d’amendes aussi dérisoires envers un groupe qui déclare des centaines de millions d’euros de résultat net, ce n'est certainement pas dissuasif.

 

L'explication ? Que Bouygues puisse toujours soumissionner aux appels d'offres des marchés publics, ce qui est impossible en cas de condamnation supérieure à 30 000 euros.

 

Selon que vous soyez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

 

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28 février 2017 2 28 /02 /février /2017 06:45

Marine Le Pen s'en prend aux fonctionnaires de la Justice, brandissant des menaces pour l'avenir si elle était élue. En 1940, Pétain s'en prenait lui aussi aux fonctionnaires.

 

Lisez, et vous ne pourrez plus dire, je ne savais pas.

 

 

Marine Le Pen à Nantes le 26 février 2017

 

« Je veux dire publiquement, ici, aux fonctionnaires à qui un personnel politique aux abois demande d'utiliser les pouvoirs d'État pour surveiller les opposants ou organiser à leur encontre des persécutions, des coups tordus ou des cabales d'État, de se garder de participer à de telles dérives. Dans quelques semaines, ce pouvoir politique qui n'a plus rien à perdre, ni de comptes à rendre, aura été balayé par l'élection. Mais ces fonctionnaires, eux, devront assumer le poids de ces méthodes illégales car elles sont totalement illégales. Et ils mettent en jeu leur propre responsabilité. »

 

 

Pétain le 13 aout 1940

Quand Marine Le Pen s'en prend aux fonctionnaires, des similitudes avec des propos de Pétain
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14 février 2017 2 14 /02 /février /2017 06:54

A ceux qui s'interrogent sur le rôle de certains éléments dans la police, merci à L'Humanité de rappeler certains faits. Mais pourquoi n'en a t-on pas entendu parler dans les revues de presse ? Ah oui, j'oubliais qu'elle est aux mains des puissances d'argent.

 

Le troublant passé judiciaire du commissaire d'Aulnay-sous-Bois

 

Cet ancien chef adjoint de la brigade anticriminalité de nuit à Paris a été condamné, en 2008, pour «non-empêchement d'un délit» dans une sordide affaire de violences policières.

Les quatre policiers mis en examen, l'un pour viol et les autres pour violences volontaires en réunion après la violente interpellation de Théo, appartiennent à une brigade de sécurité de terrain (BST), rattachée au commissariat d'Aulnay-sous-Bois. Coïncidence troublante, l'actuel commissaire divisionnaire, qui règne aussi sur tout le district nord-est de la Seine-Saint-Denis, a déjà été mis en cause dans un scandale de violences policières. L'affaire remonte au 19 février 2004. Le commissaire Vincent Lafon est alors chef adjoint de la brigade anticriminalité de nuit à Paris (BAC 75N). Au petit matin, à Barbès, ses hommes repèrent un conducteur en état d'ébriété qui brutalise la jeune femme assise à ses côtés dans une Opel Corsa qui file à toute allure. Débute alors une «chasse», comme on dit dans le jargon policier, avec des pointes à 150 km/h. Des renforts sont appelés. La coursepoursuite se termine 30 kilomètres plus loin, lorsque le chauffard heurte le muret d'une bretelle d'autoroute, à hauteur de Créteil. Il refuse toujours d'obtempérer, redémarre, renverse et blesse des policiers. Finalement extrait de l'habitacle et tabassé, il finit sur le goudron, pantalon et slip baissés, un cerceau d'enjoliveur entre les fesses. Bilan : un nez cassé, sept jours d'ITT. Les policiers, accuse-t-il, l'ont « menacé de sodomie ». La scène a bien été filmée, mais l'inspection générale des services (IGS), immédiatement saisie, ne parvient pas à mettre la main sur les images, détruites.

Un an de prison avec sursis et un an d'interdiction professionnelle

L'affaire fait grand bruit. Une information judiciaire est ouverte pour « violences aggravées ». Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui fustige « les brebis galeuses dans la police », n'exclut pas la révocation des fonctionnaires mis en cause. Un capitaine et deux gardiens de la paix sont mis en examen pour «violences volontaires par dépositaire de l'autorité publique». Présent sur les lieux, le commissaire Vincent Lafon, lui, est mis en examen pour «non-empêchement d'un délit». Il est suspendu pour « faute de commandement ». Quatre ans plus tard, dans son réquisitoire, le parquet qualifie l'affaire de «honte de la BAC parisienne ».

Les condamnations tombent. Le gardien de la paix qui a reconnu, à l'audience, avoir placé l'enjoliveur «entre les cuisses» du conducteur interpellé est condamné à un an de prison avec sursis et trois ans d'interdiction professionnelle. Le capitaine reconnu coupable de « destruction de documents pour faire obstacle à la manifestation de la vérité » prend dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis et trois ans d'interdiction professionnelle. Le commissaire Vincent Lafon, écope, lui, d'un an de prison avec sursis et d'un an d'interdiction professionnelle pour «abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit ». Devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, cet homme sec, ancien boxeur, amateur de rock metal, avait attribué les violences à un contexte d'« extrême agitation ». « Il n'a jamais cherché à dissimuler son implication dans cette affaire », témoigne un élu parisien. Ce sordide épisode est resté dans les mémoires, à la BAC, comme l'« affaire de l'enjoliveur ». « Qu'une interpellation soit rugueuse, c'est une chose. Mais là, il s'agissait d'un sérieux dérapage, pour ne pas dire plus », commente un policier de la BAC parisienne. Vincent Lafon est arrivé à Aulnay-sous-Bois au début de l'année 2014, quelques mois seulement avant l'élection de Bruno Beschizza. Venu du 13e arrondissement de Paris, le commissaire divisionnaire regrette, dans une vidéo tournée par le site AulnayCap, l'« hostilité » des habitants des cités. Mais il ne tarit pas d'éloges sur la politique sécurité de l'ancien secrétaire général du syndicat policier Synergie officiers.

 

Rosa Moussaoui journaliste à L'Humanité

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19 janvier 2017 4 19 /01 /janvier /2017 17:38

J'ai eu maintes fois l'occasion de rédiger des billets sur la justice de classe à l’œuvre dans notre pays. Que ce soit pour délit de solidarité, que ce soit à l'encontre de syndicalistes, que ce soit à l'encontre de personnes ayant volé de la nourriture pour se nourrir etc.

 

Mais la justice sait aussi être expéditive. Mais, pas pour tout le monde. Ce n'est pas la famille Balkany qui me contredira. Leurs affaires s'accumulent, mais pour l'instant pas la moindre condamnation et ils dirigent toujours la mairie de Levallois, lui comme maire, elle en tant que 1ère adjointe.

 

Mais par contre, la justice n'a pas traîné pour condamner le jeune breton qui a voulu gifler Manuel Valls. En déplacement à Lamballe dans le cadre de la primaire du PS, c'est en sortant de la mairie accompagné de plusieurs personnes, dont Jean-Yves Le Drian, qu'un jeune homme mêlé à un groupe a porté la main au visage de l'ancien premier ministre. Les images diffusées par les médias ne sont pas violentes, moins que le placage qu'a subi le jeune homme par les forces de sécurité.

 

Son avocate a rapporté qu'au départ il voulait interpeller Manuel Valls sur la jeunesse, le 49-3. Mais dans ces cas-là, donner une gifle ne résout pas les problèmes, la preuve avec ce qui a suivi. Même si l'envie de gifler ce gouvernement ne manque pas à beaucoup d'entre nous.

 

Le jeune homme a été placé 24 heures en garde en vue et est passé en jugement sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Il a été condamné à trois mois de prison avec sursis auxquels s’ajoutent 105h de travaux d’intérêt général et un euro de dommages et intérêt à Manuel Valls qui s’était constitué partie civile. Cette indemnisation symbolique a été demandée par l'ancien Premier ministre. Le jeune breton a accepté les conditions proposées par le parquet plutôt que d’attendre son procès en détention. D'autres ont fraudé ou détourné des millions, mais sont toujours libres.

 

Tout cela semble bien disproportionné ! Il n'y a pas eu d'incapacité de travail pour Valls. Mais la justice sait se montrer expéditive pour les faibles.

 

Dessin Placide

Dessin de Placide

Dessin de Placide

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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 16:47

Scandaleux jugement de classe à Amiens ! La Cour d'appel a condamné 7 des 8 salariés de Goodyear à 12 mois de prison avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve, avec inscription au casier judiciaire. Un seul a obtenu la relaxe totale.


 

Pour rappel, en 2014, les ouvriers de Goodyear Amiens étaient en lutte depuis sept ans pour sauvegarder l’usine de pneus d’Amiens Nord. Les dirigeants de la multinationale venaient alors d’annoncer leur refus de rouvrir les négociations sur les licenciements devant plusieurs centaines d’ouvriers. Les salariés avaient alors retenu durant trente heures, sans violence, les deux cadres venus leur donner cette information. Après avoir déposé plainte, la société Goodyear et ses cadres l’avaient retirée, mais le Parquet avait poursuivi. Le Parquet, c'est le procureur qui agit dans le cadre d'instructions générales qui sont données par le Garde des Sceaux; le gouvernement est donc directement responsable de cette décision.


 

En première instance le 12 janvier 2016, les huit salariés poursuivis, dont cinq militants CGT, avaient été condamnés à deux ans de prison dont neuf mois ferme. Les salariés poursuivis avaient fait appel de ce jugement. L'avocat général avait requis à l'audience en octobre dernier deux ans avec sursis. Le jugement rendu ce jour est donc une condamnation de 12 mois de prison avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve, avec inscription au casier judiciaire.


 

C'est une condamnation scandaleuse ! Quelle différence de traitement avec le jugement récent concernant Christine Lagarde, coupable mais pas responsable selon la justice, et dispensée de peine alors qu'elle a couvert 400 millions de détournement d'argent public au profit de Tapie !


 

Non les ouvriers de Goodyear ne sont pas des voyous mais des salariés qui défendaient leur usine et leurs emplois ! Les vrais voyous sont ceux qui liquident l'industrie et les droits des salariés dans ce pays.


 

Avec leur avocat, ils devraient se pourvoir en cassation.


 

Lien vers le billet du 12 janvier 2016 qui relatait l'historique et la condamnation en 1ère instance

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23 décembre 2016 5 23 /12 /décembre /2016 09:42

«Les ministres sont des citoyens comme les autres.» Le 6 février 2012, celui qui n'était encore à l'époque que candidat socialiste à la présidentielle, assurait qu'il supprimerait, aussitôt élu, la Cour de justice de la République (CJR). En juin 2014, François Hollande réaffirmait sa promesse de campagne de mettre en oeuvre la réforme de cette institution, indiquant qu'elle pourrait voir le jour en 2015. Ne disait-il pas à propos de cette juridiction « C’est quand même une entrave à la justice, la CJR ! Compte tenu de la lenteur des procédures, etc.». Non seulement dans la lenteur des procédures, mais également dans les décisions rendues. Sur les 12 dossiers pour lesquels la Cour de justice de la République a été saisie depuis sa création, six ont fait l'objet d'une décision d'incompétence ou d'un non-lieu, trois ont abouti à une relaxe, et trois à de la prison avec sursis ou à une dispense de peine.

 

Promesse, promesse … En décembre 2016, cette nouvelle promesse non tenue de F Hollande aura permis à C. Lagarde de s'en tirer à bon compte. Elle était poursuivie pour « négligence » dans l’arbitrage du dossier Adidas. En 2007, alors qu’elle était ministre de l’Économie et des finances de Nicolas Sarkozy (ce dernier a refusé d’être entendu comme témoin sous prétexte d’immunité présidentielle), Christine Lagarde, donne son aval à la mise en place d’un arbitrage qui finit par accorder, un an plus tard, 403 millions d’euros à Bernard Tapie.

 

Le jugement rendu en ce début de semaine est le suivant : L'ancienne ministre de l'Économie, désormais directrice générale du FMI, a été déclarée « coupable de négligence » par la Cour de justice de la République. Elle est en revanche dispensée de peine et cette condamnation ne sera pas inscrite dans son casier judiciaire.

 

La patronne du FMI a affirmé n’avoir pas engagé de recours concernant l’arbitrage Tapie au motif de « clore quinze ans de contentieux ». Dans l'affaire des mineurs de fond du Pas-de-Calais licenciés en 1948 pour faits de grève et qui avaient demandé réparation, plus de soixante ans après les faits, la cour d’appel de Versailles leur avait donné raison et chacun des 17 mineurs encore vivants ou leurs ayants droit avaient obtenu 30 000 euros d’indemnités. C’était sans compter sur le réflexe de classe de Christine Lagarde, qui là s'était empressée de faire un recours en se pourvoyant en cassation pour le compte de l’État. Ces mineurs de fond qui avaient vu leurs vies brisées ne méritaient pas réparation à ses yeux, contrairement à l'homme d'affaires (dans tous les sens du terme) Tapie !

 

« Selon que vous serez puissant ou misérable

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » 

 

HONTEUX !

 

Si certains doutent encore de cette justice de classe, je vous renvoie à cet article de José Fort dans L'Humanité du 15 août 2016.

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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 18:47

La Justice qui devrait être le premier domaine exonéré de tout rapport à l’argent est perverti par celui-ci. Mieux vaut s'appeler Balkany par exemple, toujours en exercice à la mairie de Levallois, député, bien qu'étant concerné par de nombreuses affaires judiciaires dans lesquelles lui et son épouse adjointe à Levallois sont et ont été impliqués. Pour d'autres il y a des valises de billets, pour d'autres il y a les milliards d'évasion fiscale ...

 

Mais on connaît tous l'expression « qui vole un œuf vole un bœuf » et peut-être que pour les riches, c'est « qui vole un bœuf vole un oeuf ». C'est ce que doit considérer parfois la justice.

 

Il y a quelques jours au palais de justice de Niort était jugé un prévenu âgé de 19 ans, reconnu coupable du vol de… 2,79 € de jambon blanc conditionné. Le jour du méfait, le jeune homme avait caché sous son tee-shirt la nourriture, mais l’agent de sécurité l’avait grillé : il avait alors payé sur place ce qu’il devait à l’enseigne, dont le responsable ne s’est pas constitué partie civile. Comme c'était en récidive, la vice-procureure de la République a requis une amende de 150 euros. Ce nouveau délit lui a valu la mise à exécution d’une précédente peine de prison avec sursis.

 

Il y a le cas de ce jugement prononcé par le tribunal correctionnel de Toulouse qui a condamné à 3 mois de prison ferme lundi, un jeune homme de 22 ans qui avait volé une bûche de chèvre dans un supermarché parce qu'il avait faim, rapporte La Dépêche du Midi de ce mardi 22 novembre. Ce qui n'a pas dû arranger le cas de ce jeune homme, c'est qu'il était ressortissant marocain en situation irrégulière en France. Il a indiqué aux juges que c'était la première fois qu'il volait et qu'il avait fait cela parce que cela faisait trois jours qu'il n'avait rien avalé.

 

Le procureur de la République a requis une peine de 5 à 8 mois de prison ferme, pour le prévenu dont le casier judiciaire était vierge. Le tribunal l'a finalement condamné à 3 mois de prison avec placement immédiat en détention.

 

Cette sévérité judiciaire pour un simple morceau de fromage n'est pas sans rappeler celle d'un jeune SDF de 18 ans qui avait écopé de 2 mois de prison ferme à Cahors en mai dernier pour s'être introduit dans une maison de Figeac et avoir volé des pâtes et du riz pour manger.

 

Tout est plus facile quand on est riche, se défendre dans la vie, en général et devant la Justice en particulier.

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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 21:52

Voir l'article du 16 octobre 2015 sur ce qui a conduit une inspectrice du travail et un salarié lanceur d'alerte au tribunal.

 

Après leur condamnation en première instance, il s'agissait du jugement en appel. Et c'est à nouveau la confirmation que nous avons là une justice de classe qui rend un jugement tout ce qu'il y a de plus injuste. C'est une condamnation scandaleuse. La justice préfère se soumettre au patronat. 

 

Ci-dessous le communiqué de l'intersyndicale CGT-SUD-SNU-FO-CNT du 16 novembre 2016.

 

Nous sommes consternés par ce jugement à l’encontre d’une inspectrice du travail qui est condamnée pour avoir fait son travail et dénoncé les pratiques de la multinationale visant à l’écarter de son poste avec le relais de sa hiérarchie. Nous nous insurgeons contre cette nouvelle condamnation d’un salarié lanceur d’alerte et ne pouvons que constater que la justice française, au-delà des discours convenus, ne protège pas ceux et celles qui risquent leur emploi pour dénoncer les pratiques délictueuses des entreprises.

 

Le délibéré du procès en appel de l’« Affaire TEFAL » est tombé ce mercredi 16 novembre 2016. L’inspectrice du travail Laura Pfeiffer et le salarié lanceur d’alerte ont vus leur condamnation de première instance confirmées en tous points par la Cour d’appel de Chambéry. Ils avaient été condamnés en première instance à 3500 euros d'amende avec sursis, notamment pour violation du secret professionnel et recel de documents volés. Le procès en appel s’était déroulé le 14 septembre 2016 à Chambéry.

 

Nous sommes consternés par ce jugement à l’encontre d’une inspectrice du travail qui est condamnée pour avoir fait son travail et dénoncé les pratiques de la multinationale visant à l’écarter de son poste avec le relais de sa hiérarchie. Nous nous insurgeons contre cette nouvelle condamnation d’un salarié lanceur d’alerte et ne pouvons que constater que la justice française, au-delà des discours convenus, ne protège pas ceux et celles qui risquent leur emploi pour dénoncer les pratiques délictueuses des entreprises.

 

La confirmation de la condamnation de Laura Pfeiffer et du salarié lanceur d’alerte ne peut que provoquer un sentiment d'indignation. Il est inacceptable de nous empêcher d’alerter les syndicats chargés de défendre nos missions lorsque l’on fait obstacle à celles-ci.

 

Cette indignation est renforcée par la décision récente du parquet d’Annecy de classer sans suite les plaintes de notre collègue contre sa hiérarchie et contre l’entreprise TEFAL pour obstacle à ses fonctions. Il y a bien deux poids et deux mesures et la justice se rend complice des stratégies des entreprises pour échapper à leurs obligations. Désormais, des milliers de patrons pourront s’appuyer sur ce jugement pour licencier des salariés et pour porter plainte contre ceux et celles dont la fonction est de faire respecter les droits des salariés. Certains n’ont d’ailleurs pas tardé à le comprendre : des plaintes contre des agents de contrôles se sont multipliées, en particulier dans le département de la Haute-Savoie.

 

Cette situation a été largement favorisée par l’absence de condamnation publique des agissements de TEFAL et l’absence de soutien à Laura par la hiérarchie du ministère du travail (à tous les échelons, jusqu’à la Ministre) Les agents de l’inspection du travail réalisent à travers cette affaire TEFAL et la condamnation de Laura Pfeiffer qu’ils ne peuvent pas compter sur le soutien de leur hiérarchie en cas de mise en cause pénale, même lorsqu’ils sont victimes de pressions extérieures indues et d’obstacle à leur fonction. Le silence de la hiérarchie locale et régionale ainsi que du ministère du travail, qui dure depuis presque trois ans, est révoltant car il met les agents en situation d’insécurité dès lors qu’ils vont faire un contrôle.

 

La Ministre du travail elle-même se fait le relais des exigences du patronat de museler notre corps de contrôle. La loi El Khomri a introduit un « amendement TEFAL » prévoyant un code de déontologie de l'inspection du travail qui fixera « les règles » que doivent respecter les agents de l’inspection. Loin d’être protecteur des agents et des usagers il a tout d’un arsenal disciplinaire destiné à museler encore plus l'inspection du travail.

 

Cette condamnation s’inscrit dans un contexte plus large de criminalisation des mouvements sociaux (GOODYEAR, CONTINENTAL, AIR FRANCE, …) et de répression des mobilisations (loi travail). Elle vient ainsi s’ajouter à la liste déjà longue des injustices sociales et des attaques contre les droits des salariés.

 

Aujourd’hui comme hier, les organisations syndicales réaffirment avec force que :

  • Il n’est pas possible de condamner une inspectrice du travail, qui dans le cadre de son travail, a dénoncé auprès de nos organisations syndicales les pressions visant à faire obstacle à ses missions,
  • Il n’est pas possible de condamner un lanceur d’alerte pour avoir joué ce rôle essentiel de dénonciation des délits d’une entreprise,
  • Il n’est pas acceptable d’être condamné pour recel de documents confidentiels alors que les documents qui nous ont été transmis démontrent les pressions indues exercées par l'entreprise pour écarter l'inspectrice du travail gênante ainsi que le relais de sa hiérarchie.

Nous n'acceptons pas ce jugement et poursuivrons avec toutes les voies judiciaires offertes le combat pour leur relaxe pure et simple, comme nous poursuivrons nos combats aux côtés des agents et des salariés.

 

Nous étions en colère le 4 décembre 2015, et croyez bien que nous le sommes encore aujourd’hui car le mépris décomplexé des différents protagonistes pour l’inspection du travail et la condition des travailleurs nous est insupportable.

 

Nous exigeons de la Ministre du travail, Myriam El Khomri :

  • La reconnaissance des accidents de service de notre collègue,
  • Qu’elle fasse appel du classement des procédures à l’encontre de TEFAL par le Parquet d’Annecy,
  • Qu’elle condamne les agissements de TEFAL,
  • Qu’elle réaffirme publiquement les prérogatives des agents de l’inspection du travail et la légitimité de nos contrôles dans les entreprises.
  •  

Les agents de l’inspection du travail et les lanceurs d’alerte ne sont pas des délinquants !

 

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 00:32

Un an de prison avec sursis, 4 000 euros d’amende dont la moitié avec sursis, et l’interdiction de se rendre aux abords de la FFB (Fédération Française du Bâtiment) pendant trois ans. Voilà les réquisitions du procureur de la République à l'encontre du militant CGT, administrateur de la fédération CGT des salariés de la construction, qui lors d’une campagne pour la reconnaissance de la pénibilité avait pénétré dans les locaux de la FFB avec quelques dizaines de militants de la construction. Leur crime ? Jet de confettis et de peinture à l'eau. Voir billet sur ce sujet.

 

Dans le bâtiment, il y a un mort par jour travaillé et un accident du travail toutes les cinq minutes. Les patrons responsables sont rarement condamnés. Et là, pour quelques billes de peinture à l'eau et des confettis, un an de prison avec sursis et une amende, c’est totalement disproportionné. Une fois de plus c'est une justice de classe.

 

Le jugement sera rendu le 16 décembre.

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