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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 12:23
La Troïka expérimente, au service des riches

Concernant l'évasion fiscale, Juncker en connait en rayon ! Il  a été pris dans la tourmente en 2014 quand a été révélé le vaste système d’évasion fiscale au Luxembourg, au profit des multinationales, mis en place sous l’autorité du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lorsque lui-même était premier ministre du Grand-Duché de 1995 à 2013.

 

Quant à Schaüble le ministre des finances allemands, il proposait que l'argent des privatisations imposées à la Grèce soit placé dans un fonds de privatisation au Luxembourg où on trouve à la tête un certain Wolfgang Schäuble ! Autrement dit, les dirigeants  allemands souhaitaient que les privatisations grecques s’opèrent pour le plus grand profit des intérêts allemands par le biais d’une banque allemande contrôlée  par le ministre des finances allemand lui-même. Elle est belle cette Europe !!!!

 

Et après la Grèce, à qui le tour ?

La Troïka expérimente, au service des riches
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27 juillet 2015 1 27 /07 /juillet /2015 21:59

A lire ce très long mais très intéressant entretien de Stathis Kouvélakis, philosophe francophone, membre du Comité central de Syriza et figure de la Plateforme de gauche dans la revue Ballast. Lien article ci-dessous.

 

Que ce qui se passe en Grèce serve au moins à ouvrir une perspective d’avenir.

 

Stathis Kouvélakis : « Le non n’est pas vaincu, nous continuons »

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27 juillet 2015 1 27 /07 /juillet /2015 08:16
L'euro, au service de qui ? La troïka arrive à Athènes
L'euro, au service de qui ? La troïka arrive à Athènes
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24 juillet 2015 5 24 /07 /juillet /2015 22:31

Dans son opuscule " La Lutte des classes en France ", Karl Marx tenait des propos sur l'endettement de la France en 1848 d'une étonnante... actualité.

 

Extrait: : « L'endettement de l'État était, bien au contraire, d'un intérêt direct pour la fraction de la bourgeoisie qui gouvernait et légiférait au moyen des Chambres. C'était précisément le déficit de l'État, qui était l'objet même de ses spéculations et le poste principal de son enrichissement. A la fin de chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or, chaque nouvel emprunt fournissait à l'aristocratie une nouvelle occasion de rançonner l'État, qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans les conditions les plus défavorables.»

 

Karl Marx écrivait cela il y a 1 siècle et demi !

 

Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite
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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 15:09

Les lecteurs de mon blog peuvent s'interroger sur les publications de ces derniers temps qui concernent systématiquement la Grèce, et ce sera encore le cas à la suite de cette introduction.

 

Eh bien ce qu'il s'y passe pourrait bien nous concerner très prochainement si nous ne réagissons pas à ce que sont les injonctions de la Troïka. Après tout, la Grèce n'est endettée que de 300 milliards et la France de 2100 milliards, dont 50 de plus au cours des trois derniers mois. Comme les règles prônées par Bruxelles sont partout les mêmes, plus d'austérité, moins de dépenses publiques et sociales, privatisations etc. les mêmes causes produitont les mêmes effets. Et quoi qu'en disent Valls ou Macron, ce sont bien ces mesures qu'ils mettent en oeuvre au gouvernement.

 

Alors, comme ce ne sont pas les éditocrates du système qui donnent à entendre ou invitent des personnes défendant une analyse différente, je relaie sur mon blog ces écrits pour aider à comprendre la situation. A quand un débat dans nos médias où seraient invitées ces gens dont la pensée économique mérite autant d'attention que celle qu'on nous assène à longueur de temps. Mais probablement que ça ammènerait les gens à réfléchir et se poser des questions !

 

Aujourd'hui l'analyse de Bernard CASSEN, secrétaire général de Mémoire des luttes, président d’honneur d’Attac. Article publié sur le site Mémoire des Luttes.

 

Tsipras n’avait pas de plan B, Merkel en avait deux

 

On voit mal un sprinter dont une jambe a été plâtrée affronter des concurrents parfaitement valides dans un meeting d’athlétisme. Aucun spectateur ne parierait un euro sur sa victoire. Face à la coalition des institutions européennes et du FMI, c’est malheureusement dans cette situation handicapante que s’est trouvé Alexis Tsipras. Son boulet se nomme euro.

 

Fidèle à ses promesses électorales et au sentiment majoritaire de ses concitoyens, le premier ministre avait cru pouvoir obtenir de ses créanciers à la fois un allègement des mesures d’austérité qui ont dévasté la Grèce ET le maintien de cette dernière dans la zone euro. A sa décharge, il faut dire qu’il se situait dans une sorte de consensus de la quasi totalité de la gauche radicale européenne pour laquelle le principe des bienfaits d’une monnaie unique européenne ne souffrait pas de contestation, ne serait-ce que pour éviter tout compagnonnage coupable avec l’extrême-droite.

 

Il suffisait pourtant d’un minimum de raisonnement logique pour comprendre que, par définition, une politique monétaire ne peut être la même pour des économies profondément différentes, voire divergentes, comme par exemple celles des Pays-Bas et de Chypre ou de la Grèce. Une solution tout aussi « européenne » aurait été une monnaie commune, seule convertible, permettant de conserver des monnaies nationales aux parités révisables par concertation entre les gouvernements en fonction des situations.

 

Contre le plus élémentaire bon sens, l’euro aura été fétichisé. Il aura fallu la crise des dettes souveraines, et particulièrement le cataclysme grec, pour qu’une partie – encore très minoritaire – de la gauche radicale européenne commence à opérer une révision déchirante [1] et se rende enfin compte que l’euro n’est pas simplement une monnaie, mais aussi une arme politique au service des intérêts de l’Allemagne et accessoirement de ses satellites européens. La survie de l’euro, les mesures d’austérité et les pouvoirs de police de la troïka (rebaptisée les « institutions ») imposés aux pays de la périphérie de l’UE sont structurellement liés.

 

Forts de leur position dominante dans ce cadre contraignant, Angela Merkel et son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, jouaient sur du velours dans leurs relations avec le gouvernement grec : en ignorant, consciemment ou non, la fonction réelle de la monnaie unique, Alexis Tsipras se jetait lui-même dans la gueule du loup en faisant des pieds et des mains pour rester dans la zone euro, c’est-à-dire dans un carcan interdisant toute politique économique alternative au néolibéralisme, et doté à cette fin d’un puissant arsenal répressif. Comme il s’était interdit, et pour cause, le seul plan B susceptible de renforcer sa main dans une négociation – la menace de sortie de l’euro –, il était condamné à capituler devant les créanciers, avec François Hollande dans le rôle de l’aide-soignant distribuant des comprimés anti-douleur pour faire supporter par les Grecs les opérations de vivisection des chirurgiens allemands (et finlandais).

 

Si, malgré son succès au référendum du 5 juillet, Tsipras n’avait pas de plan B, le tandem Merkel/Schäuble, lui, en avait deux au cas où, pour rester membre du club, Athènes ne se pliait pas à leurs exigences les plus humiliantes : d’une part, l’expulsion de la Grèce de la zone euro (le Grexit) ; d’autre part – une idée de Wolfgang Schäuble – sa sortie temporaire de cette zone (la « clause bye bye »), le temps de restructurer sa dette et de retrouver de la compétitivité avec une drachme dévaluée. Après quelques années, un retour dans la zone euro était envisageable.

 

Ce qui est frappant dans cette affaire, c’est que ses acteurs ont négocié dans le noir le plus total quant aux implications juridiques, financières et géopolitiques des différents scénarios. Une sortie définitive ou temporaire, forcée ou volontaire de l’eurozone est-elle compatible avec les traités européens ? Quel serait le coût du Grexit pour les créanciers et pour la Grèce ? Des chiffres invérifiables ont circulé. La vérité est que personne n’en sait rien.

 

Les simulations uniquement comptables à court terme – du type ratio dette/PIB – font l’impasse sur l’histoire, la culture et la géographie, toutes dimensions qu’ignorent (et sans doute méprisent) les « hommes en noir » du FMI, de la BCE et de l’Eurogroupe. Vu la situation géographique de la Grèce (qui en fait une porte d’entrée des immigrants du Proche-Orient), son antagonisme séculaire avec la Turquie (également membre de l’Otan), sa solidarité culturelle avec le monde orthodoxe, il n’est pas sérieux de ne pas prendre en compte les conséquences d’une possible déstabilisation du pays. Et cela ne se fait pas avec une calculette…

 

En fait, l’ « accord » de Bruxelles est essentiellement politique et idéologique. Il s’est agi de tuer dans l’œuf toute velléité de ruptures nationales avec le formatage néolibéral. Les électeurs, en particulier ceux d’Espagne, sont prévenus : leur éventuel vote pour Podemos n’aura strictement aucune incidence sur les politiques à mettre en œuvre. C’est à Bruxelles, à Francfort et à Washington (siège du FMI) que les choses se décident. Et pas plus à Madrid demain qu’à Athènes aujourd’hui.

 

Si l’on sous-estime cette priorité donnée à la domestication de peuples européens récalcitrants, on ne s’explique pas le caractère paradoxal, et à la limite irrationnel, des propositions en présence. Car la partie s’est jouée à fronts renversés, chacun des deux camps – un gouvernement contre 18 autres – défendant des positions qui auraient logiquement dû être celles de l’autre.

 

Du point de vue allemand, la décision d’Alexis Tsipras de faire passer le maintien de la Grèce dans la zone euro avant toute sortie de l’austérité aurait dû être accueillie avec empressement. Or Wolfgang Schäuble a multiplié rageusement les menaces de Grexit en ignorant complètement quelles pourraient en être les conséquences. Il a calmé ses nerfs en durcissant les conditions, pourtant déjà draconiennes, imposées à la Grèce. Son projet de « clause bye bye » était quelque peu improvisé et n’avait guère de chances d’être accepté par Alexis Tsipras qui y verrait une version allégée de sa bête noire, le Grexit.

 

Si l’on se place du côté des intérêts grecs, on voit rétrospectivement qu’ils auraient été mieux servis si le premier ministre avait fait siens les deux plans B allemands, et surtout le plan Schäuble de « congé sabbatique » de la zone euro. Il aurait fallu prendre le ministre des finances allemand au mot, et tabler sur sa phobie anti-grecque et son désir de réserver l’euro aux Etats « sérieux » pour négocier des conditions d’accompagnement favorables de la sortie – théoriquement provisoire – du dispositif de la monnaie unique.

 

Rien ne peut être pire que le plan décidé à Bruxelles et dont Tsipras a lui-même admis qu’il n’y croyait pas, tout en demandant à son Parlement de l’adopter... Le prix à payer est en effet énorme : la Grèce devient une sorte de territoire occupé, comme l’avaient été l’Allemagne et le Japon au lendemain de la deuxième guerre mondiale. La première différence entre les deux situations est que les forces d’occupation ne sont pas composées de militaires dirigés par un général américain, mais de civils des « institutions » sous le commandement suprême, mais à distance, de la chancellerie allemande.

 

L’autre différence, et elle est aussi de taille, est que, après une courte période « punitive » contre les plus notoires des criminels de guerre des pays de l’Axe, les puissances occupantes, qui avaient tiré les enseignements du traité de Versailles, s’inscrivaient dans la perspective de transformer les Etats vaincus en autant de marchés potentiels, en alliés idéologiques et en partenaires stratégiques contre l’Union soviétique et la Chine.

 

Rien de tel dans la démarche actuelle des « institutions » : pas question de composer avec les ennemis qu’elles ont mis sur leur liste noire, des ennemis non pas de l’extérieur, mais de l’intérieur, à savoir les peuples européens qui, par le suffrage universel, auraient l’outrecuidance de vouloir s’émanciper du régime de tutelle où les enferme l’appartenance à la zone euro.

 

Nul ne peut nier que l’Allemagne a remporté une victoire à Bruxelles, mais elle n’est que provisoire car, comme les précédents, le plan d’ « aide » adopté va dramatiquement aggraver les maux qu’il prétend combattre. Et la médiatisation européenne et même mondiale de cette expérience de laboratoire devrait permettre d’en dénoncer, à grande échelle et chiffres à l’appui, le caractère à la fois absurde et inhumain.

 

Il reste à la gauche radicale d’être à la hauteur des combats qui s’annoncent en abjurant son euro-angélisme primaire. Faute de quoi, c’est l’extrême-droite qui, par son discours sans ambiguïté, raflera la mise électorale et politique. Présenté comme l’emblème de l’idée d’Europe, l’euro risque au contraire d’en devenir le fossoyeur.

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18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 18:03

Titre de l'article de Frédéric Lordon publié sur le blog du Monde diplomatique. Frédéric Lordon est un économiste et sociologue français, directeur de recherche au CNRS et membre du collectif « Les Économistes atterrés ».

 

Suite à ce qui vient de se passer avec la Grèce, il livre une analyse très intéressante et un questionnement pour l'avenir de la gauche, la vraie.

 

La gauche et l’euro : liquider, reconstruire

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17 juillet 2015 5 17 /07 /juillet /2015 15:09

Drôle de question vont penser certains. Que vient faire le pilote de la Lufthansa, qui a provoqué le crash de l'A320 de Germanwings dont il était copilote avec 149 personnes à bord, avec la chancelière allemande et le ministre des finances. Rien a priori pourrait-on répondre, hormis d'être allemands tous les trois. Alors voyons.

 

Concernant Lubitz, il a précipité froidement 149 de ses compatriotes dans la mort.

 

Concernant la Grèce, l'accord arraché à Tsipras l'a été avec « le pistolet sur la tempe ». Selon ce qui a été rapporté, la négociation a été d’une rare intensité et d’une rare violence. De plus en plus de voix, y compris aujourd'hui au FMI, s'accordent à dire que la dette grecque n'est pas soutenable et doit être rééchelonnée. Mais pour l'instant, on assiste à une mise sous tutelle de la Grèce, avec un accroissement des mesures d'austérité, pourtant inefficaces, qui vont aggraver les conditions de vie de la population grecque. Avant l'arrivée au pouvoir de Syriza, voilà ce qu'avait déjà entraîné pour 2014 les mesures d'austérité appliquées (voir tableau-ci-dessous). C'est aux causes de cette politique que s'opposait le gouvernement Tsipras.

 

Mais aujourd'hui, il est à craindre que les mesures imposées par la Troïka, sous le diktat de l'Allemagne de Merkel et Schäuble, vont accroître encore plus les difficultés. Faites le compte, à raison de 2 suicides par jour, ça fera plus de morts que le crash de l'A320 de Lubitz.

 

Oui c'est à un assassinat du peuple grec que se livrent Merkel et Schaüble. Il y a donc bien  similitude entre ces personnages.

Quelle similitude entre Andreas Lubitz, Angela Merkel et Wolfgang Schäuble ?
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15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 23:13

On en avait eu un aperçu en France en 2005, quand avec 55%, le NON l'avait emporté au référendum sur la ratification du "traité constitutionnel européen". Quelques jours plus tard, c'était au Pays-Bas que cette ratification était également rejetée par référendum. Mais quand le peuple vote « mal »... ce traité rejeté est revenu par la voix parlementaire après avoir été rebaptisé Traité de Lisbonne. Drôle de conception de la démocratie.

 

Alors faut-il s'étonner des attaques portées contre le gouvernement grec d'Alexis Tsipras ? La victoire de Syriza en janvier n'a jamais été acceptée par la Troïka. Et le seul but des chefs d'état européens est de faire tomber ce gouvernement. L'accord signé sous la menace ne règle rien, sinon qu'il va paupériser encore plus le peuple grec.

 

Et qu'a déclaré lundi matin Merkel dans sa conférence de presse ? « Des lois ont été votées (NDLR- En Grèce) alors que nous ne les avions pas autorisées ». C'est donc la chancelière allemande qui déciderait des lois autorisées en Grèce ? Et dans la même lignée, ce fameux accord prévoit que « le gouvernement doit consulter les institutions (NDLR- La Troïka) et convenir avec elles de tout projet législatif dans les domaines concernés dans un délai approprié avant de le soumettre à la consultation publique ou au parlement. »

 

C'est un véritable coup d'Etat, une mise sous tutelle d'un gouvernement démocratiquement élu. Et après la Grèce, à qui le tour ? NON à cette Europe de la finance, OUI à une Europe de solidarité entre les peuples. Solidarité avec le peuple Grec.

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14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 17:39

Comme le disait fort justement Yanis Varoufakis, le ministre des Finances de la Grèce : " Le gouvernement doit faire face à un coup d'Etat d'un nouveau genre. Nos assaillants ne sont plus les chars d'assaut comme en 1967, mais les banques."

 

C'est un acte de résistance dont fait preuve la présidente du parlement grec. Lisez son discours jusqu'au bout, cela en vaut la peine. 

 

Discours de Zoé Konstantopoulou, présidente du parlement grec, sur le projet soumis par le gouvernement aux créanciers le 11/07/2015

 

Mesdames et messieurs, chers collègues,

En de pareils instants, nous devons agir et parler avec sincérité institutionnelle et courage politique.

 

Nous devons assumer chacune et chacun la responsabilité qui nous revient.

 

Protéger, comme notre conscience nous y oblige, les causes justes et les droits sacrés, inviolables et non négociables de notre peuple et de notre société.

 

Sauvegarder l’héritage de ceux qui ont donné leur vie et leur liberté pour que nous vivions aujourd’hui libres.

 

Préserver l’héritage des nouvelles générations et celles à venir ainsi que la civilisation humaine, de même que ces valeurs inaliénables qui caractérisent et donnent un sens à notre existence individuelle et collective.

 

La façon dont chacun choisit de décider et d’agir peut varier, mais personne n’a le droit de se moquer, de dégrader, de dénigrer ou d’utiliser à une fin politique les décisions qui sont issues d’un processus et d’une épreuve qui touchent au cœur de notre existence.

 

Nous toutes et tous sommes et serons jugés au regard de notre attitude et de nos décisions, de nos oui et de nos non, de nos actes et de nos omissions, de notre cohérence, de nos résistances, de notre abnégation et de notre désintéressement.

 

Depuis cinq mois, le Gouvernement, qui a comme tronc la Gauche et comme noyau les forces anti-mémorandum, livre un combat inégal dans des conditions d’asphyxie et de chantage contre une Europe qui a trahi les objectifs inscrits dans ses statuts, à savoir le bien-être des peuples et des sociétés, une Europe qui utilise la monnaie commune, l’euro, non pas comme moyen d’atteindre le bien-être social, mais comme levier et instrument d’assujettissement et d’humiliation des peuples et des gouvernements rebelles, une Europe qui est en train de se transformer en une prison cauchemardesque pour ses peuples alors qu’elle a été construite pour être leur maison hospitalière commune.

 

Le peuple grec a confié à ce Gouvernement la grande cause de sa libération des chaînes du mémorandum, de l’étau de la mise sous tutelle et de la mise sous surveillance qui a été imposée à la société sous le prétexte de la dette, une dette illégale, illégitime, odieuse et insoutenable, dont la nature, comme l’ont démontré les conclusions préliminaires de la Commission pour la Vérité de la Dette Publique, était déjà connue par les créanciers depuis 2010.

 

Une dette qui n’a pas surgi comme un phénomène météorologique, mais qui a été créée par les gouvernements précédents avec des contrats entachés de corruption, avec des commissions, des pots-de-vin, des clauses léonines et des taux d’intérêt astronomiques dont ont tiré bénéfice des banques et des compagnies étrangères.

 

Une dette que la Troïka, en accord avec les précédents gouvernements, a transformé frauduleusement de dette privée en dette publique, sauvant ainsi les banques françaises et allemandes mais aussi les banques privées grecques, condamnant le peuple grec à vivre dans des conditions de crise humanitaire, et en mobilisant et rétribuant pour ce faire les organes de la corruption médiatique chargés de terroriser et tromper les citoyens.

 

Cette dette, que ni le peuple ni le gouvernement actuel n’ont ni créé et gonflé, est utilisée depuis cinq ans comme instrument d’asservissement du peuple par des forces qui agissent à l’intérieur de l’Europe dans le cadre d’un totalitarisme économique.

 

Au mépris de la morale et du droit, l’Allemagne n’a pas acquitté jusqu’à aujourd’hui ses dettes à la petite Grèce résistante dont l’histoire reconnaît l’attitude héroïque. Des dettes qui dépassent la dette publique grecque et représentent un montant de 340 milliards d’euros selon les calculs modérés de la Commission de la Cour des Comptes qui a été créée par le gouvernement précédent, quand la prétendue dette publique grecque a été chiffrée à 325 milliards d’euros. L’Allemagne a bénéficié du plus grand effacement de dette après la Seconde Guerre Mondiale afin qu’elle se remette sur pied, avec le concours généreux de la Grèce. Or, c’est cette même Allemagne qui a accordé sa protection à des responsables d’entreprises coupables d’actes de corruption avec les précédents gouvernements et leurs partis politiques, comme Siemens, et elle les a protégés en les soustrayant à la justice grecque.

 

Pourtant, l’Allemagne se comporte comme si l’Histoire et le peuple grec avaient des dettes envers elle, comme si elle voulait prendre sa revanche historique pour ses atrocités, en appliquant et en imposant une politique qui constitue un crime non seulement envers le peuple grec, mais aussi un crime contre l’humanité, au sens pénal du terme car il s’agit ici d’une agression systématique et de grande envergure a contre une population avec l’objectif bien prémédité de produire sa destruction partielle ou totale.

 

Et malheureusement, alors qu’ils devraient se montrer à la hauteur de leurs responsabilités et du moment historique, des gouvernements et des institutions se rendent complices de cette agression.

 

Mesdames et messieurs, chers collègues,

 

Soumettre le peuple et le gouvernement à des conditions d’asphyxie et à la menace d’une violente faillite, par la création artificielle et préméditée des conditions d’une catastrophe humanitaire, constitue une violation directe de toutes les conventions internationales qui protègent les droits de l’Homme, de la Charte de l’ONU, des Conventions Européennes, mais aussi des Statuts mêmes de la Cour Pénale Internationale.

 

Le chantage n’est pas une fatalité. Et la création et la mise en place de conditions dont le but est de supprimer le libre arbitre, ne permet à personne de parler de liberté de « choix ».

 

Les créanciers font du chantage sur le gouvernement. Ils agissent frauduleusement alors qu’ils savaient depuis 2010 que la dette n’était pas soutenable. Ils agissent consciemment, puisqu’ils reconnaissent dans leurs déclarations la nécessité de l’octroi d’une aide humanitaire à la Grèce. Une aide humanitaire pour quelle raison ? Pour une catastrophe naturelle imprévue et inattendue ? Un séisme imprévu, une inondation, un incendie ?

 

Non. Une aide humanitaire qui est la conséquence de leur choix conscient et calculé de priver le peuple de ses moyens de subsistance, en fermant le robinet des liquidités, en représailles à la décision démocratique du Gouvernement et du Parlement d’organiser un référendum et donner la parole au peuple pour qu’il décide lui-même de son avenir.

 

Le peuple grec a honoré le Gouvernement qui lui a fait confiance ainsi que le Parlement qui lui a donné le droit de prendre sa vie et son destin entre ses mains. Il a dit un NON courageux et fier,



NON aux chantages,

NON aux ultimatums,

NON aux memoranda de l’assujettissement,

NON au paiement d’une dette qu’il n’a pas créé et dont il n’est pas responsable,

NON à des nouvelles mesures de misère et de soumission,

 

Ce NON, les créanciers persistent obstinément à vouloir le transformer en OUI, avec la complicité perfide de ceux qui sont responsables de ces memoranda et qui en ont tiré profit, ceux qui ont créé la dette.

 

Ce NON du peuple nous dépasse toutes et tous et nous oblige à défendre son droit à lutter pour sa vie, lutter pour ne pas vivre une vie à moitié ou une vie servile, pour être fier de tout ce qu’il va laisser à ses successeurs et à l’humanité.

 

Le Gouvernement est aujourd’hui objet d’un chantage afin de lui faire accepter tout ce qu’il ne veut pas, qui n’émane pas de lui et qu’il combat. Le Premier Ministre a parlé avec sincérité, courage, franchise et désintéressement. Il est le plus jeune Premier Ministre et il est aussi celui qui a lutté comme aucun de ses prédécesseurs pour les droits démocratiques et sociaux du peuple et des nouvelles générations, qui a représenté et représente notre génération et lui donne espoir. Je l’honore et je continuerai toujours de l’honorer pour son attitude et ses choix. Et en même temps, je considère de ma responsabilité institutionnelle, en tant que Présidente du Parlement, de ne pas fermer les yeux et feindre ne pas comprendre le chantage. Jamais je ne pourrai voter et légitimer le contenu de l’accord et je crois que la même chose vaut et vaudra pour le Premier Ministre, qui est aujourd’hui l’objet d’un chantage utilisant l’arme de la survie de ce peuple. Je crois que la même chose vaut pour le Gouvernement et les groupes parlementaires qui le soutiennent.

 

Ma responsabilité envers l’histoire dans cette institution, je l’assume en répondant « présente » au débat et au vote d’aujourd’hui. Je considère ainsi que je suis plus utile au peuple, au Gouvernement et au Premier Ministre, aux générations futures et aux sociétés européennes, en exposant au grand jour les véritables conditions dans lesquelles le parlement est appelé à prendre des décisions et en refusant le chantage, au nom de l’alinéa 4 de l’article 120 de la Constitution.

 

Le peuple grec est le deuxième à subir une telle agression à l’intérieur de la zone euro. Il a été précédé par Chypre en mars 2013.

 

La tentative d’imposer des mesures que le peuple a rejetées par référendum, en utilisant le chantage de la fermeture des banques et la menace de la faillite, constitue une violation brutale de la Constitution et qui prive le Parlement des pouvoirs que lui attribue cette même Constitution.

 

Chacun et chacune a le droit et a le devoir de résister. Aucune résistance dans l’histoire n’a été facile. Cependant, nous avons demandé le vote et la confiance du peuple pour affronter les difficultés et c’est face à ces difficultés que nous devons maintenant réussir. Et sans avoir peur.

 

Traduction : Yorgos Mitralias relue par Patrick Saurin

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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 16:00

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro ont conclu ce jour un accord pour négocier un troisième plan d’aide à la Grèce. L'accord signé à Bruxelles évite à la Grèce la sortie de l'euro, mais les mesures dictées par l'Eurogroupe vont entraîner inévitablement une récession.

 

Les exigences de l'Eurogroupe ont été prises en compte, qui vont humilier encore plus un pays qui a déjà perdu 25 % de sa richesse nationale du fait de la politique absurde décidée et imposée par le même Eurogroupe. Et que dire de la proposition scandaleuse de l'Eurogroupe qui propose de confier les privatisations au fond Ifg, tenu par le groupe Kfw dont le président n'est autre que Schäuble le ministre des finances allemand.

 

Joseph Stiglitz ancien chef économiste de la Banque Mondiale et prix Nobel d’économie déclarait il y a quelques jours : « Les dirigeants européens et occidentaux critiquent la Grèce pour son incapacité à collecter l’impôt. Dans le même temps, les occidentaux ont créé un système d’évasion fiscale mondial... et les pays avancés essayent de contrer l’effort global pour stopper l’évasion fiscale. On ne peut pas être plus hypocrite ».

 

L'Union Européenne vient de tomber le masque, c'est la dictature de la finance. Comment va réagir le peuple grec qui avait dit NON (OXY) dimanche dernier aux exigences des créanciers ?

 

Le texte de "l'accord" de l'Eurogroupe (en Français)

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