C'est en toute discrétion médiatique qu'un vote important pour l’avenir des travailleurs a eu lieu mi-décembre à l’Assemblée nationale. Il s’agissait de voter, ou pas, la réforme des retraites proposée par le gouvernement Hollande - Ayrault. Réforme qui prévoit l'allongement de la durée de cotisations à 43 ans.
Durant tous les débats parlementaires, les députés communistes et du Front de gauche se sont opposés à cette réforme comme ils s'y étaient opposés au côté de certains syndicats de salariés dans la rue. Ce que le PCF refusait sous Sarkozy et Fillon, il le refuse également sous Hollande – Ayrault.
« Quand on vit plus longtemps, on peut travailler plus longtemps ! » C’est ce qu'a déclaré la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine. Mais si on vit plus longtemps, c’est grâce à la retraite à 60 ans, et si on travaille plus longtemps, on vivra moins longtemps.
L'espérance de vie sans incapacité, ou espérance de vie en bonne santé, stagne, voire recule selon une enquête de l’Inserm publiée au printemps. Les meilleures années de la retraite sont celles entre 60 et 65 ans quand on est censé se trouver en meilleure santé. Les années au travail les plus dures sont celles entre 60 à 65 ans. Alors où serait le progrès ?
Que penser des partis, PS et EELV, qui manifestaient contre la réforme Sarkozy de recul de l’âge de départ en retraite et qui, aujourd’hui, aggravent cette réforme ? Hypocrisie et jeu politicien !
Il existe des financements pour revenir à la retraite à 60 ans à taux plein pour 37,5 annuités. Pour cela, c’est du côté du capital, de la spéculation et des gros actionnaires qu’il faut regarder et arrêter de considérer les travailleurs et les retraités comme des "coûts" qu’il faudrait absolument réduire !
C'est à un recul de civilisation que nous entraînent les députés qui ont voté cette réforme des retraites. NON, ce n'est pas une réforme de progrès comme le tweete Marisol Touraine. Il est vrai que cette ministre socialiste assujettie à l'impôt sur la fortune ne vit pas dans la même sphère ! Il est plus facile de s'en prendre aux acquis sociaux que de s'attaquer au coût du capital.