En mai denier, les députés PS ont rejeté la proposition de loi déposée par les députés du Front de gauche sur l'interdiction des licenciements boursiers, considérant que "la lutte contre les licenciements boursiers était déjà engagée" selon leur porte-parole, Thierry Mandon.
Sacrément engagée en effet, on peut le constater au travers de Goodyear. Alors que le groupe prévoyait d'atteindre un bénéfice opérationnel de 1,4 à 1,5 milliard de dollars en 2013, soit une hausse de plus de 12% par rapport à 2012, c'est 1200 emplois qui sont sur la sellette dans l'usine d'Amiens Nord.
Avant de faire baisser progressivement la production de pneus dans l'usine Goodyear d'Amiens nord depuis la fin des années 2000, le groupe américain Goodyear l'avait auparavant privée de ses bénéfices pour les transférer au Luxembourg. Cette manœuvre est très répandue au sein des multinationales. Voir à ce sujet l'article sur Mediapart : « Comment Goodyear a déshabillé l'usine d'Amiens nord »
Alors que tous les recours judiciaires pour faire annuler la fermeture ont échoué, les salariés de Goodyear en colère retiennent depuis ce matin le directeur de production et le DRH. Voir la lettre « J'accuse » du syndicat CGT Goodyear.
Voilà où mène le manque de courage politique des socialistes qui se comportent ni plus ni moins qu'en libéraux. Puisqu'il existe une majorité dé députés à gauche, la loi empêchant les licenciements boursiers aurait pu être votée. Mais les socialistes ne sont plus vraiment de gauche !