Délégué à la conférence nationale du PCF à Montreuil les 3, 4 et 5 juin, j'ai publié ci-dessous l’intervention que j’ai faite pour
défendre l’idée qu’il appartenait aux militants de choisir le candidat. Même si Pierre Laurent et le conseil national s’étaient prononcés pour la candidature de J-L Mélenchon, le bulletin de vote
proposé aux militants les 16, 17 et 18 juin ne devait écarter aucune option.
Et au final, après trois jours de débats intenses, le document de
résolution a sérieusement évolué, et les 130 000 communistes pourront s'exprimer mi-juin au travers d'un bulletin de vote qui reprendra, à égalité, les trois candidatures restantes à l'issue de
cette Conférence : Jean-Luc Mélenchon, André Chassaigne, tous les deux dans le cadre du Front de Gauche, mais aussi Emmanuel Dan-Trang, seul candidat à se positionner en dehors du Front de
Gauche.
Mon intervention :
« La résolution adoptée par le conseil national des 8 et 9 avril se concluait par cette phrase reprise aujourd’hui par Jacques
Chabalier dans son rapport d’introduction : « Les adhérents se prononceront en toute souveraineté les 16, 17 et 18 juin » .
Soit, mais pour cela, quel bulletin va être proposé ? Si la conférence nationale tranche entre les candidatures de André
Chassaigne et de Jean-Luc Mélenchon, candidatures s’inscrivant dans le cadre du Front de Gauche, pour ne proposer qu’un nom au vote des militants, je considère que ce processus ne sera pas
démocratique. Laissons le choix aux militants communistes, car, en quoi le vote de la conférence nationale serait-il plus légitime que celui des militants ?
Si les communistes n’ont pas la possibilité de choisir le candidat qui représenterait le Front de Gauche, pour nombre d’entre eux,
cela paraîtra comme la volonté de leur imposer J.L Mélenchon. Pour que la consultation des 16, 17 et 18 juin ne soit pas une simple formalité, tous les noms doivent figurer sur le bulletin de
vote, ceux qui s’inscrivent dans le cadre du Front de Gauche ou ceux qui s’inscrivent dans le cadre du PCF seulement.
Concernant les élections législatives, la commission nationale en charge des discussions avec les autres partenaires a joué le jeu
en consultant les Fédérations. La conférence de section de Niort s’est prononcée à l’unanimité pour que la circonscription de Niort soit réservée à un ou une communiste. Mais il semble en l’état
actuel que le Parti de Gauche ait des exigences sur cette circonscription. Eh bien, même s’il n’y a pas de perspectives de victoire sur cette circonscription, les militants communistes de Niort
ont la très nette impression de devoir s’effacer au profit du Parti de Gauche, dans le cadre du Front de Gauche certes, mais rien ne justifie ces exigences de la part du PdG par rapport au
PC.
Dans la circonscription de Niort, après les Européennes où la tête de liste de la région Ouest était du PdG, après les régionales
ou la tête de liste départementale était du PdG, après les élections cantonales ou sur mon canton la candidate était du PdG, le candidat pour les législatives de 2012 sur la circonscription
serait également du PdG ? Rien ne permet de dire que cette circonscription doit revenir de fait au PdG, et certainement pas au regard des forces présentes.
Le Front de Gauche, oui, mais pas au détriment du PC, car là, trop c’est trop. »