En 1675, un dimanche 23 juin, à la sortie de la messe, un groupe de paroissiens de Combrit se révolte et moleste le seigneur du Cosquer, qui décédera quelques jours plus tard. Son château est pillé et la population détruit tous les actes notariés. Dès le lendemain, les Combritois, renforcés par la population du quartier de Lambour, s’attaquent au château de Pont-L’Abbé, siège de la baronnie du Pont, et dérobent ou brûlent les aveux qui consignent les droits et privilèges seigneuriaux. Plusieurs manoirs du Pays bigouden connaissent le même sort, notamment Lestrédiagat en Treffiagat et Brénanvec en Plonéour, mais également les Carmes de Pont-L’Abbé, grand propriétaire foncier, qui doivent, sous la menace, renoncer par écrit aux corvées imposées à leurs métayers et domaniers.
En 2013, un samedi 2 novembre, c'était un rassemblement très hétéroclite à Quimper. Cela allait des salariés aux emplois menacés ou déjà supprimés, aux dirigeants d'entreprise responsables des licenciements des premiers. Il y avait aussi le Medef, en passant par l'UMP, le Front National, les mouvements régionalistes, FO et même le NPA.
Hormis les bonnets rouges, pas grand chose à voir avec la révolte de 1675. A Quimper, la révolte semblait se cristalliser sur l'écotaxe (voir à ce sujet cet article), mais comme elle n'est pas en vigueur, on ne peut pas lui imputer les milliers d'emplois supprimés en Bretagne, chez Alcatel, PSA, Carl Zeiss, Doux, GAD, Tilly-Sabco etc. C'était vraiment une alliance contre nature ce jour-là entre les salariés, les chômeurs et leurs familles qui galèrent, qui défilaient aux côtés des patrons, du Medef, ou de la FNSEA complice du système productiviste dans le secteur agroalimentaire à l'origine de la crise.
L'incohérence était de mise lors de cette manifestation.
La palme du bonnet rouge de la mauvaise foi revient au député UMP Le Fur, puisqu'il manifestait contre l'écotaxe qu'il a pourtant voté en 2008 et 2009.