Les syndicats ouvriers, notamment la CGT, sont soumis à de la répression dans le cadre de luttes menées pour la défense de leurs emplois, avec à l'arrivée une criminalisation de l'action syndicale.
Colère ouvrière et sanctions, quelques exemples
En octobre 2015, des salariés d'Air France profitent de la tenue d'une réunion pour manifester contre les 3000 suppressions de postes envisagées. Un DRH d'Air France est bousculé et se fait déchirer sa chemise. Cela engendre dans les médias des cris d'orfraie. Six salariés seront interpellés à leur domicile à 6h du matin, comme des malfrats, et mis en garde à vue. Des poursuites judiciaires sont engagées, actuellement en cours, le jugement ayant été mis en délibéré. La direction a déjà procédé à des licenciements.
En 2014, chez Goodyear à Amiens, les salariés en lutte pour la sauvegarde de leur site retiennent une trentaine d'heures dans l'usine le directeur des ressources humaines et le directeur de la production. Aucune violence n'est commise, sinon celle de la direction de Goodyear qui a finalement fermé l'usine et a licencié les 1143 salariés. Début janvier 2016, le tribunal correctionnel d'Amiens vient de condamner à deux ans de prison, dont neuf mois fermes huit anciens salariés ayant participé à l'action.
Lundi dernier, une manifestation était organisée par la CGT devant une agence Pôle emploi à Mulhouse dans le cadre de la visite gouvernementale de Manuel Valls et Myriam El Khomry pour dénoncer le projet du gouvernement de casse du Code du travail. Un déploiement policier de grande ampleur entourait cette visite et les manifestants étaient empêchés de s'approcher de l'agence Pôle emploi en étant parqués pendant deux heures sur un parking. Un ancien responsable syndical CGT de chez PSA avait alors haussé le ton pour dénoncer ce gouvernement qui s’aplatit devant les patrons en attaquant nos droits et en facilitant les licenciements. Le militant syndical a été interpellé et a passé la nuit en garde à vue. Il a été libéré le mardi matin et comparaissait devant le tribunal vendredi dernier pour "outrages à personnes dépositaires de l'autorité publique". Ce syndicaliste CGT, Joël Morreau, a été condamné à 750 euros d'amende dont 500 euros avec sursis.
Ce ne sont que quelques exemples des poursuites à l'encontre de militants syndicaux. Des militants traités de voyous par Manuel Valls et souvent mis à l'index dans les médias, alors qu'ils ne font que lutter pour défendre leur emploi.
Colère agriculteurs et …
Parallèlement, le monde agricole connaît lui aussi des difficultés, notamment parmi les petits exploitants. Si les agriculteurs manifestent, c'est aussi pour défendre leur gagne-pain. On ne peut pas dire que leurs actions passent inaperçues. Ce ne sont pas seulement les magasins de la grande distribution qui sont bloqués ou visités. Des administrations publiques, centres des impôts, Direction des territoires, et même des mairies ont vu pneus et tas de fumiers déversés devant leurs accès. Et sur certains axes routiers, les pneus qui ont été enflammés entraînant parfois de sérieuses dégradations. Et c'est l'argent public qui est réquisitionné pour remettre en état.
Les dernières actions en date se sont déroulées au salon de l'agriculture. Le stand du ministère de l'agriculture a été mis sens dessus dessous. En entendant aux infos que des manifestants avaient été interpellés puis relâchés et qu'il n'y aurait pas de poursuites, étant donné qu'il n'y avait que des dégâts légers, je me suis dit qu'il n'y avait aucune crainte à mener ce type d'actions lorsqu'on est à la FNSEA. Voir ci-dessous des extraits rapportés par France-info et Le Parisien.
Les uns et les autres, ouvriers ou paysans, défendent le droit de vivre de leur travail. Mais comment se fait-il que les uns et les autres ne soient pas considérés de la même manière ?