Pour ceux qui ne connaîtrait pas Dominique Seux, c'est que vous n'écoutez pas France-Inter. Journaliste des Échos, il a droit tous les matins à sa chronique économique à 7h20, et le vendredi à 7h50, c'est à dire au moment de la plus forte écoute. France-Inter, radio du service public, aime bien les adeptes du CAC 40, de l'économie de marché, très libérale. Toujours la même ligne puisqu'avant Seux, on avait eu pendant de longues années Jean-Marc Sylvestre. Par contre France Inter aime beaucoup moins les ouvriers, les syndicalistes, les journalistes progressistes. Le journal Fakir en a apporté la preuve. Sur une journée d'audition, relevé effectué entre 5h et 23h, le temps d'antenne consacré aux classes populaires a été de 1,7%. La parole libérale est reine, et Patrick Cohen paraît bien complice de Dominique Seux chaque matin.
Le mercredi 10 décembre à 7h20, sa chronique traitait du projet de loi Macron sur l'activité et la croissance. Pour Dominique Seux, pour qu'il y ait un déclic, il faut une mesure forte, une mesure choc à retenir. Et il parle de la polémique ridicule sur le nombre d’ouverture du dimanche autorisés. Polémique ridicule ? Bien entendu, il peut asséner ça tranquillement, il n'y a pas de contradicteurs en studio.
Mais c'est la conclusion ce matin là qui m'a fait bondir. Je le cite. Parlant du projet de loi Macron il dit ceci : « L’Elysée assure que c’est la dernière grande loi économique du quinquennat. Mais il restera des réformes à faire. Juste une idée folle : mettons dans une pièce le gouvernement, le patronat et les syndicats, fermons les portes, avec interdiction de sortir tant qu’ils n’ont pas trouvé d’accord sur quelques points clés ! » Et il conclut en ajoutant « Et en plus ça fait que ça nous fera des vacances » et P Cohen d'ajouter avec un rire sarcastique « ils vont se manger ». Comme par hasard, ces deux dernières phrases de Seux et Cohen ne sont pas reprises dans le verbatim du site de France Inter alors qu'elles figurent bien dans le contenu de l'émission.
Voilà ce que nous sert la radio de service public financée par nos impôts, notre redevance : la parole libérale à la sauce Echos... Cohen. Si on remplaçait Dominique Seux par des chroniqueurs de l'Humanité, du Monde diplomatique ou d'Alternatives économiques, ça nous ferait des vacances à nous les classes populaires !
Comme le dit le journal Fakir De l'air à Inter