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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 23:32

ben-laden-hussein.jpgL’annonce faite par l’administration Obama, ce lundi 2 mai 2011, de la mort du fondateur d’al-Qaïda, Oussama Ben Laden, vient ajouter un nom supplémentaire à la liste déjà longue des leaders arabes qui, après avoir étroitement collaboré avec Washington et ses alliés européens, étaient, à la suite d’événements et de retournements de situation divers, devenus gênants pour leurs anciens alliés.

 

Il ne s’agit pas, ici, de polémiquer sur les circonstances particulières qui ont entouré l’exécution d’Oussama Ben Laden, ni non plus sur la manière non moins étrange dont les autorités états-uniennes, après avoir enlevé son corps sur un de leur bateau de guerre, l’ont fait disparaître illico presto en l’ensevelissant dans les profondeurs de la Mer d’Oman, mais bien de s’interroger sur la série de décès et accidents cérébraux ou vasculaires qui touche l’élite arabe, autant de personnalités de premier plan ayant eu d’étroites relations avec l’hyper-puissance américaine et qui, certainement, auraient eu bien des choses à dire, à révéler, à expliquer…

 

Que de surprises et de détails croustillants aurait réservé un tribunal public où, sur la sellette, se serait assis cet homme qui fut financé et armé par les Etats-Unis d’Amérique lorsqu’il s’agissait de combattre les Soviétiques en Afghanistan, dans les années 70’ et 80’, lui que les présidents Carter et Reagan qualifièrent de « freedom fighter » ! Quelle tribune exceptionnelle un tribunal eût été pour cet homme bien au courant des ficelles et des coulisses de la politique états-unienne à travers tout le monde arabe ! Bien mieux que les « révélations » de Wikileaks, un tel procès eût défrayé la chronique…

 

Serait-ce pour cette raison qu’il a été nécessaire de lui mettre du plomb dans la tête ? Et serait-ce pour cette même raison qu’un autre homme qui en savait trop, le président irakien Saddam Hussein, fut quant à lui jugé à la va-vite, sur base de chefs d’accusation mineurs qui écartèrent des débats les responsabilités états-uniennes et européennes, et ce non pas devant un tribunal international, mais face à des juges locaux, et pour finir au bout d’une corde ?

 

Et puis, on se souviendra aussi des embrassades de Bernard Kouchner et de Nicolas Sarkozy, serrant bien fort contre leur cœur leur « ami » Zine el-Abidine Ben Ali, le dictateur tunisien. On se rappellera sans peine des amabilités et des sourires à pleines dents de Barak Obama pour Hosni Moubarak, sa meilleure carte au Proche-Orient. Impossible d’oublier les accolades chaleureuses et complices, les petites tapes dans le dos, de Sylvio Berlusconi, à l’égard du colonel Mouammar Kadhafi.

 

Pendant des années (des décennies !) et jusqu’a il y a fort peu, ces tyrans ont bien servi leurs « amis » d’Occident. Recevant armes et reconnaissance sur la scène internationale, ils bénéficiaient de la politique du singe : « je ne vois rien ; je n’entends rien ; je ne dis rien » ; mais je soutiens, j’arme et je finance…

 

Ces tyrans, en échange, ont asservi leur peuple, l’ont soumis aux intérêts de plusieurs milliers de sociétés états-uniennes et européennes, qui ont pillé les matières premières de ces pays et fait violence à une main-d’œuvre surexploitée, amassant eux-mêmes des fortunes colossales, tandis que leurs sujets survivaient dans la misère et la précarité, s’entassant par centaines de milliers, à Tripoli comme au Caire, dans ces immeubles mal bâtis, surchauffés au soleil de l’été torride, payant, pressurés et dépouillés de tout, des loyers démesurés qui ajoutaient ce crime à l’empire de leurs maîtres et à la richesse des partenaires et supporters que ces derniers trouvaient en Occident.

 

N’est-il pas plaisant, dès lors, d’entendre aujourd’hui le président Obama condamner les années de dictature et se féliciter de ce que le peuple égyptien se soit débarrassé du despotisme ? D’entendre Monsieur Sarkozy « hausser le ton » et imposer, manu militari, des sanctions au dictateur libyen ?

 

A qui s’adressent donc ces discours ? Pas à leurs anciens alliés. Ni non plus aux peuples d’Afrique du nord et d’Orient, qui les haïssent et ne sont dupes en aucun cas de leurs simagrées hypocrites.

 

C’est à nous qu’ils s’adressent, à nous, citoyens de l’Occident. Nos gouvernants font maintenant la fine bouche, s’indignant publiquement, se dédouanant à qui mieux-mieux. Et nous, nous sommes tout prêts à les croire, à les applaudir et à nous indigner avec eux, sûrs de notre bonne conscience, à les saluer, même, pour leur sens de l’honneur, des responsabilités, et l’amour de la liberté. Nous ne sommes pas dupes, nous non plus, pourtant. Mais leurs discours nous conviennent bien. N’est-ce pas nous qui les avons élus ? Ne sont-ce pas nos voix (ou notre silence) qui ont cautionné leur politique ?

 

Mais toutes les dictatures du monde soutenues par l’Occident, tous les Bouteflika d’Algérie, les Mohamed du Maroc, les généraux de Birmanie, les Kabila du Congo, les Abdallah de Jordanie… tous devraient désormais se le tenir pour dit : le jour où vous ne pourrez plus servir à l’Occident, vous serez abandonnés à la vindicte de vos peuples, rejetés comme les derniers des parias, éliminés d’une balle dans la tête.

 

Saddam Hussein pendu haut et court ; Zine el-Abidine Ben Ali dans le coma ; Hosni Moubarak victime d’une crise cardiaque ; Mouammar Kadhafi bombardé dans sa résidence de Tripoli ; Oussama Ben Laden exécuté à bout portant… Certes, le procédé n’est pas nouveau : de Salavador Allende à Ernesto Guevara, de Patrice Lumumba à Slobodan Milosevic, on a toujours su faire taire...

 

Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : on meurt beaucoup, depuis un certain temps, dans les hautes sphères du monde arabe.

 

Pierre PICCININ
professeur d’histoire et de sciences politiques

 

Paru sur Le Grand Soir

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 18:11

L’ambassadeur français à l’ONU Gérard Araud déclarait en fin de semaine dernière «Nous respectons à la lettre la résolution» 1973.

 

Ah bon ? Que dit cette résolution ? « La résolution 1973 a pour but de protéger la population civile libyenne contre les attaques dirigées par le colonel Kadhafi. Celle-ci a été votée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, puis le sommet de Paris du 19 mars réunissant les leaders européens, arabes et nord-américains, qui ont ainsi ouvert la voie à une intervention militaire internationale en Libye. »

 

Quand les forces de l'Otan détruisent dans la nuit de dimanche à lundi un bâtiment de la caserne fortifiée qui sert de quartier général à Mouammar Kadhafi à Tripoli, c’est pour protéger les populations civiles ou c’est pour renverser Kadhafi et éventuellement le tuer ?

 

Pour ceux qui n’auraient pas entendu Michel Collon à propos de la Lybie, cliquez sur le lien suivant Bon arabe, mauvais arabe.

 

Ce qui se passe aujourd’hui en Syrie où Bachar El-Assad (tiens tiens, Sarkozy l’avait invité à la tribune présidentielle lors du dernier défilé du 14 juillet) fait tirer sur les manifestants prouvent bien que ce n’est pas le sort des populations qui préoccupe nos dirigeants.


 

Lybie-Charb.jpg

 


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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 12:03

Agé de 23 ans, Bradley Manning , soldat de l'US Army, a été arrêté le 26 mai 2010 et détenu dans un premier temps dans une prison militaire basée au Koweït. Puis il a été transféré dans une base de Virginie où il a été inculpé pour avoir « communiqué, transmis et livré à une source non-autorisée des informations sur la défense nationale ». Il encourt jusqu'à 52 ans de prison. Il est accusé d’être la source de Wikileaks.

 

Et ce soit-disant « grand beau pays démocratique » que seraient les Etats-Unis a une façon bien particulière de traiter ce prisonnier. En attendant son procès, l’administration Obama a décidé de rendre sa détention aussi inhumaine que possible. Il est en cellule d’isolement 23 heures sur 24. En plus de l’horreur de l’isolement, Manning n’a pas le droit de faire de l’exercice dans sa cellule ni d’avoir des draps et un oreiller. Il n’a pas de droit à la promenade dans une cour grillagée, pas de ciel, pas de soleil. Quand la nuit arrive, il est privé de vêtements et doit dormir nu. Le matin pour l’appel, c’est nu qu’il doit sortir dans le couloir. Selon son avocat, « les gardiens lui demandent toutes les cinq minutes s'il va bien et il se doit de répondre par l'affirmative... » et cela jour et nuit. 

 

Au fait, quelles sont ces informations transmises à ce dangereux ennemi qu’est Wikileaks ? Manning est accusé d’avoir humilié l’establishment politique en révélant la complicité d’importants officiels étasuniens dans l’exécution et la dissimulation de crimes de guerre, en Afghanistan, sur des bombardements illégaux au Yemen, une vidéo montrant des pilotes étasuniens tirant sur plus d’une douzaine d’Iraquiens à Bagdad.

 

Obama a oublié la période où il faisait campagne et dénonçait ces techniques de torture pratiquées par Bush et ses supporters. Il disait : « Ceux qui révèlent des choses cachées témoignent de la bonne santé d’une démocratie et on doit les protéger des représailles ».

 

Pour les Etats-Unis, il vaut mieux commettre un crime de guerre que d’en dévoiler un.


 

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 22:45

islande.jpgLe 9 avril 2011, les Islandais ont refusé, à près de 60%, de payer pour assumer les erreurs de ceux qui ont conduit leur pays vers l’abîme. Ils ont une nouvelle fois refusé par référendum l’accord Icesave, qui prévoit que l’État indemnise les épargnants britanniques et néerlandais ayant perdu de l’argent lors de la faillite de cette banque en ligne en 2008. Ils ont donc confirmé le premier « non » prononcé en mars 2010, ce qui agace au plus haut point tout à la fois les gouvernements islandais, britannique et néerlandais, l’Union européenne, les banquiers et les promoteurs de la mondialisation néolibérale. Tous ces hauts responsables ne voient aucun inconvénient à ce que grâce à la déréglementation financière, une banque privée nommée Icesave propose des taux mirobolants, que des citoyens britanniques et néerlandais attirés par la promesse de gains faciles y investissent en toute connaissance de cause, que Londres et La Haye viennent éponger leurs pertes quand la crise éclate, puis que ces gouvernements se retournent contre l’Etat islandais pour qu’il prenne en charge les 3,9 milliards d’euros qu’ils ont dépensés, et que la première ministre islandaise soit d’accord pour imposer cette purge à son pays. Fort heureusement, le peuple islandais a une nouvelle fois dit non.

 

Avouons que les mines défaites de ceux qui pensaient que le peuple allait accepter l’inacceptable ont été assez jubilatoires. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas, « très déçus », reprendront la procédure judiciaire devant l’Autorité de surveillance de l’Association européenne de libre-échange (AELE). Selon le ministre néerlandais des Finances : « Le temps des négociations est terminé, l’Islande demeure dans l’obligation de rembourser, la question relève désormais des tribunaux. » Du côté du gouvernement islandais : « Le résultat du référendum n’affectera pas le début des versements par la société Landsbanki Islands hf [maison-mère d’Icesave] aux créanciers prioritaires - y compris les autorités britanniques et néerlandaises. » Le peuple s’est exprimé, il est maintenant instructif de suivre le niveau de respect de cette décision. Mais pour comprendre comment l’Islande en est arrivée là, un retour en arrière s’impose.

 

Vue de l’extérieur, l’Islande, qui figurait au premier rang pour l’indice de développement humain du PNUD en 2007, semblait être un petit paradis. Avec une espérance de vie parmi les plus élevées au monde, un chômage quasi inexistant, les conditions de vie difficiles des populations du tiers-monde paraissaient bien loin pour les 320 000 Islandais. Aujourd’hui, plus d’un tiers des ménages est surendetté.

 

Tout a commencé avec la révolution néolibérale des années Reagan-Thatcher au virage des années 1980. Partout où elle fut appliquée, les inégalités se sont creusées. L’Islande a participé à cette tendance forte et les trois principales banques islandaises (Kaupthing, Glitnir, et surtout Landsbanki à travers sa filiale en ligne Icesave), totalement privatisées en 2003, ont rapidement trouvé leur place dans le monde de la grande finance. Elles ont très vite élargi leurs activités à l’étranger, en proposant des comptes courants en devises étrangères, rémunérés, au Royaume-Uni (octobre 2006) et aux Pays-Bas (mai 2008). Devant le succès, elles ont pu offrir des prêts alléchants et ont placé le reste de leurs réserves dans des produits financiers parmi les plus risqués.

 

En octobre 2008, après le déclenchement de la crise mondiale, les banques islandaises hypertrophiées s’effondrent. Pour éviter une panique bancaire, les gouvernements britannique et hollandais acceptent de dédommager leurs ressortissants détenteurs de comptes dans des banques islandaises. Puis ces gouvernements présentent la facture (2,6 milliards d’euros pour le Royaume-Uni et 1,3 pour les Pays-Bas) à l’Islande.

 

Le jour même du déclenchement de la crise, le FMI envoie une mission sur l’île. Le 24 octobre 2008, il fait son retour en Europe de l’Ouest avec un accord de prêt de 2,1 milliards de dollars, faisant de l’Islande le premier pays occidental à recourir à son « aide » depuis un quart de siècle. Comme toujours avec le FMI, en contrepartie, l’Islande s’engage à appliquer une terrible cure d’austérité.

 

Cinq ans après avoir privatisé ses trois banques, en septembre 2008, le gouvernement islandais se trouve obligé de reprendre 75% de Glitnir. Le mois suivant, il renationalise Kaupthing et Landsbanki. En février 2009, Glitnir est totalement renationalisée. Le processus est très clair : quand ces banques faisaient des profits colossaux, il fallait qu’elles soient privatisées, mais dès qu’elles ont plongé dans le rouge, l’État a été sommé d’assumer leur charge, d’emprunter lourdement pour faire face aux échéances, puis de les reprivatiser au plus vite sans oublier de réformer son économie dans un sens néolibéral pour faire payer la facture par la population islandaise. Les réactions ne manquent pas. Tous les samedis, durant plusieurs mois, la population manifeste contre les mesures d’austérité qui impliquent notamment des attaques très dures contre le système de protection sociale et contre les retraites.

 

Le 30 décembre 2009, le Parlement islandais vote de justesse la loi «  Icesave », qui entérine le remboursement de 3,9 milliards d’euros à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Cela revient à faire payer environ 100 euros par habitant et par mois pendant huit ans pour la faillite d’une banque aux investissements très hasardeux. Devant la pression de la rue, le président refuse de signer, appelant à un référendum contraignant pour le gouvernement. En mars 2010, 93% des Islandais rejettent l’accord.

 

En parallèle, se tiennent les pré-négociations pour l’adhésion à l’Union européenne afin de maintenir sous pression le gouvernement islandais. Les discussions avec Londres et La Haye aboutissent à un nouvel accord en décembre 2010. Le taux d’intérêt est ramené à 3,3% pour la part britannique et 3% pour la part hollandaise, au lieu de 5,5%, et la durée de remboursement allongée de huit à trente ans. La liquidation des actifs de Landsbanki est mieux prise en compte. Suite à une pétition de 40 000 signatures, le président décide un nouveau référendum. La première ministre, Johanna Sigurdardottir, ose déclarer : « C’est décevant. Nous avions anticipé que le président allait signer l’accord sur Icesave […] L’accord a été approuvé à la majorité au Parlement et ce n’est pas commun qu’un président s’oppose à un accord adopté à une telle majorité ». C’est cet accord que le peuple islandais vient de nouveau de rejeter.

 

L’actualité islandaise a de quoi donner un peu d’espoir, mais pas de quoi être euphorique. Il ne s’agit pas d’une révolution en marche. Le mouvement social n’est pas actuellement de nature à remettre en cause l’adhésion aux principes du libre marché, du néolibéralisme et de l’orthodoxie économique. Les élections n’ont pas vraiment changé la donne : le capitalisme est toujours structurellement dominant. Et, malgré une forte participation aux pétitions et aux manifestations, la crise « Icesave » n’a pas encore suscité chez les Islandais la volonté farouche de faire tomber le système qui les a ruinés. Mais l’histoire n’est pas finie…

 

Yvette et Mike Krolikowski – Damien Millet

Sur le Grand Soir

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 14:28

Après l'Afghanistan, après la Lybie, la France est à présent entrée en guerre en Côte d'Ivoire. C’est au tour d’Abidjan de subir les bombardements et l’intervention française. La thèse officielle est toujours la même que ce soit en Libye ou en Côte d’Ivoire, protéger les populations civiles, alors que dans les faits, les populations civiles sont aussi touchées par l’intervention armée et qu’il s’agit purement et simplement d’ingérence.

 

En proie aux rivalités impérialistes et à une classe dirigeante corrompue, la jeunesse et la classe ouvrière ivoiriennes vivent un enfer depuis de longues décennies. Les dirigeants français ne visent dans ces guerres que le contrôle économique de ces pays et le soutien aux multinationales qui écrasent ces peuples.

 

La France doit arrêter immédiatement l’engrenage guerrier dans lequel elle s’est lancée. Peut-être Sarkozy pense t-il faire oublier aux français son terrible bilan social ? A nous de lui faire comprendre que nous préférons la guerre contre le chômage, contre les bas salaires, contre la misère, la pauvreté ...

 

 

 

lybie---cote-d-ivoire.jpg

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 22:35

 

Le pouvoir Sarkozy n’en finira donc pas de ternir l’image de la France. La politique xénophobe du gouvernement vient de se manifester une nouvelle fois par le refus de visa pour des lycéens qui devaient participer à un échange scolaire.

 

Douze élèves du lycée Charles-de-Gaulle de Saint-Louis du Sénégal n'ont pas pu prendre l'avion qui devait leur permettre de rejoindre leurs amis du lycée de Pornic (Loire-Atlantique). Ce septième échange avait été décidé il y a plus d'un an. Il devait se terminer le 17 avril. Ils ne sont pas autorisés à venir en France. Motif avancé : pas de preuve de moyens de subsistance ici, ni de volonté de retour « au pays ». Pour le proviseur du lycée de Pornic, « c'est archifaux. Nous nous sommes engagés à honorer tous les frais et le certificat d'hébergement a été signé par le député-maire. D'autre part, absence de preuve de volonté de bien vouloir quitter le territoire à l'issue du séjour,.c'est un procès d'intention ! Nous en sommes au septième échange, il n'y a jamais eu de problème ! »

 

Refus similaire pour cinq femmes algériennes de l'association Afak attendues dans la ville du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). Leur visite s'inscrivait dans le cadre d'une « initiative de femmes et d'échange des savoirs », expliquait la coordinatrice du projet. En décembre 2009, sept femmes du Blanc-Mesnil s'étaient rendues à St-Mustapha en Algérie pour « parler d'émancipation et de la place de la femme ». Juste retour des choses, cinq Algériennes devaient à leur tour venir en France à l'occasion d'une exposition organisée par la Médiathèque municipale. Mais en dépit des garanties apportées par la municipalité, le gouvernement français et ses représentants en ont décidé autrement.

 

Comme l’écrivait le journal l’Humanité,  l'échange n'a de sens en Sarkozye néocoloniale qu'en termes de capitaux, et l'Afrique n’a d'intérêt qu'en termes de contrats juteux et autre pillage des ressources. Et plus récemment, il permet à l'état-major français de s'alléger de quelques bombes.

 

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 23:42

Vous ne risquez pas d'entendre Michel Collon dans le 20 heures de France 2 par exemple. Pujadas préfère inviter le va-t-en-guerre Bernard Henri Levy. Toujours dans le même sens. Il faut attendre une heure de moindre écoute pour entendre une autre voix, celle de Michel Collon qui  a pu s'exprimer dans l'émission "Ce soir ou jamais". Très intéressant. Ecoutez son propos. 

 

Dans cette même émission, les explications de Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières et de Patrick Haimzadeh ancien diplomate en Lybie apportaient également un éclairage sur la situation dans ce pays bien plus intéressant que l'opération communication du philosophe BHL. Mais comme eux non plus n'attendent rien de bon de cette intervention militaire sur la base des expériences passées, on ne les entendra pas davantage dans un 20 heures.


D'ailleurs, Israël bombarde en ce moment la bande de Gaza, entendez vous les Sarkozy ou BHL protester ? Non ! Là ça doit être de mauvais arabes et l'occident bien pensant n'y trouve rien à redire. Honteux.

 

 

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 23:24

Vous y croyez vous à cette intervention dans un but humanitaire  en Lybie? Si oui, il va falloir donner des explications sur la passivité, voir la complaisance de ces mêmes gouvernements dans bien d’autres circonstances.

 

Par exemple, nombre de résolutions de l’ONU sur la Palestine n’ont jamais été respectées par Israël, et beaucoup d’autres ont avorté du fait du VETO des Etats-Unis. Les enfants palestiniens tués à Gaza valent-ils moins que les lybiens ?

 

Lors des émeutes en Tunisie, la ministre française des affaires étrangères proposait d’envoyer des forces de sécurité pour aider « notre ami Ben Ali » à maintenir l’ordre. 

 

Au Barheïn, le roi tire sur les révoltés. L’armée du régime le plus obscurantiste de la région, l’Arabie Saoudite de « nos amis les rois du pétrole », envahit le petit pays. Les occidentaux se contentent d’exprimer une inquiétude. Cette indifférence est peut-être liée au fait que c’est à Bahreïn que se trouvent le quartier général de la Ve flotte et le port d’attache des bâtiments de guerre américains.

 

Au Yémen, « notre ami le président Saleh » fait tirer sur la foule depuis des semaines : les Etats-Unis observent et cherchent une équipe de remplacement. C’est que Abdallah Saleh est considéré comme un allié par les américains dans « la lutte contre Al-Qaïda ».

 

En Lybie, aux yeux de l’impérialisme, Kadhafi, contrairement aux autres tyrans arabes, n’est pas tout à fait fiable. Le despote libyen, au pouvoir depuis 42 ans, reste pour les occidentaux « un mauvais dictateur », sauf quand il s’agissait pour la France de lui vendre des armes et des Rafales.

 

Y aurait-il quelque chose de différent dans les motivations occidentales justifiant l’intervention en Libye ? Absolument pas ! Les vrais objectifs des puissances néocoloniales dégagent une terrible odeur de pétrole.

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 22:43

Après avoir réclamé il y a quelques jours le départ du colonel Kadhafi, Nicolas Sarkozy a reçu ce matin une délégation de l’opposition lybienne et aurait évoqué la possibilité de bombardements ciblés sur la Lybie.

 

Ce serait une décision très grave, alors même que des responsables de l'insurrection populaire ont plusieurs fois exprimé leur refus d'une telle intervention. Les responsables des groupes parlementaires ont-ils été consultés ? Mais non, par contre et on peut se demander pourquoi, Bernard Henri Lévy assistait à l’entretien entre Sarkozy et la délégation lybienne.

 

Mais il est quoi BHL ? Nouveau ministre des Affaires étrangères, nouveau ministre de la Défense ? Et pourquoi tout à coup ce langage de fermeté de la France alors qu’il lui fait défaut quand Israël commet des exactions similaires contre la Palestine. Et puis, qui a reçu en grande pompe Kadhafi en 2008, et avec quels armes massacre t-il son peuple ? Ah oui, celles que la France lui a vendu.

 

La France qui avait été critiquée pour ses réactions tardives face aux soulèvements populaires de Tunisie et d'Egypte, se trouve être aujourd’hui le premier pays à reconnaître l'instance dirigeante de l'insurrection libyenne. Elle parle de frappes, sans avoir concerté ses partenaires européens qu’elle rencontre demain ? Pourquoi ce soudain empressement ?

 

Peut-on réellement croire que cette posture est la traduction d’une stratégie d’intervention au nom des doits de l’homme ? Les importantes sources de pétrole et d’énergie n’y auraient-elles pas plus à voir ?

 

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 22:06
« Dis-moi comment tu traites La Femme, et je te dirai qui tu es. » Marek Halter (1)

 

En ce 8 mars, « Journée de La Femme », ou plus précisément « Journée des Nations Unies pour les Droits de La Femme et la Paix Internationale », ayons une pensée pour une femme dont on n’évoque jamais le sort dans les médias de l’Empire : Aafia Siddiqui.

 

Quelques courageux s’y sont essayés, en dehors des véhicules traditionnels de l’appareil de désinformation. Notamment, dans les médias indépendants anglophones (2) et francophones (3). Il est vrai que le Pakistan, c’est loin.

 

Oui, Aafia Siddiqui est Pakistanaise. Diplômée en neurosciences d’une des plus prestigieuses universités des USA, le MIT (Massachussetts Institute of Technology). Elle s’était spécialisée dans les modes d’apprentissage des enfants et sur les thérapies de la dyslexie.

 

Mariée, mère de trois enfants : deux garçons et une fille. Partageant son temps entre ses consultations, car elle était médecin avant tout, ses recherches, son enseignement. Musulmane pratiquante, elle trouvait le temps d’animer des actions caritatives, collectant des fonds, organisant des secours, pour les démunis et les exclus de la société.

 

Le mensonge des escadrons de la mort

Jusqu’au jour où son destin bascula. Comme souvent quand il vole en éclats, ce fut dans l’horreur. Enlevée à Islamabad, avec ses trois enfants. En mars 2003. On perd sa trace, totalement.

 

A l’exemple de ces dizaines de Pakistanais, enlevés, disparus, dont on ne connaît pas le sort. Rappelant les pratiques en usage en Amérique latine lors de l’Opération Condor où les opposants, au Chili ou en Argentine notamment, étaient victimes de ces actions secrètes organisées par les “escadrons de la mort”, émanation des services spéciaux occidentaux.

 

Puis, par un prisonnier de nationalité britannique libéré, on apprend sa présence dans le camp US d’internement et de torture de Bagram, en Afghanistan. Sous le numéro : 650. Elle y aurait subi de multiples tortures, physiques, psychologiques, et viols. Pendant 5 ans.

 

Pour couvrir cette abjection, les autorités d’occupation inventent un scénario à la hauteur de leur intelligence de soudards : “grotesque”.

 

Ils prétendent ainsi qu’Aafia Siddiqui aurait été arrêtée dans la ville afghane de Ghazni, transportant dans “son sac” des produits chimiques, des plans pour faire des bombes et une liste de cibles aux USA (entre autres : Wall Street et le Pont de Brooklyn…). Tout juste, si elle n’affichait pas tout cet attirail sur une pancarte accrochée à son dos…

 

Diabolisée, considérée comme une militante d’Al Qaïda, surnommée par les organes de propagande Lady Al Qaïda, diffamée y compris sur sa vie privée, peinturlurée en pétroleuse des armes à feu et des bombes…

 

Suite à cette arrestation, elle est interrogée par une dizaine d’hommes de l’armée et des services spéciaux US. Au cours de cette cordiale entrevue, elle aurait tenté de s’emparer d’un fusil (que faisait un fusil dans une salle d’interrogatoire ?...) tirant sans blesser qui que ce soit. C’est elle qui est blessée par balle à l’estomac.

 

Transférée aux USA, elle est jugée finalement le 23 septembre 2010 à New York. Dans sa condamnation, le juge Richard Berman, ne retient aucun motif relevant du scénario terroriste à l’encontre de cibles aux USA, ni de collusion avec Al Qaïda et autres réseaux armés. Du fait de l’absence de preuves crédibles.

 

Elle est donc condamnée à 86 ans de prison pour avoir menacé et tiré, sans les blesser, sur ses interrogateurs US. Constituant le seul acte de “terrorisme” à sa charge. Ce qu’elle a toujours nié, disant ne pas savoir utiliser une arme.

 

Mais, six militaires ont témoigné contre elle… L’accusation, par la voix de l’Assistant US Attorney (équivalent d’un substitut du procureur) Christopher La Vigne, souhaitant une condamnation à perpétuité, ne cessant de clamer : « Cet acte, ce crime était horrible par son intention », (“This act, this crime was horrific in its intent”)… (4)

 

Relevez avec soin le mot : « intention ». Le support, la légitimation de toute Inquisition : l’intention.

 

Parodie de Justice qui choque les citoyens américains eux-mêmes, du moins ceux qui se soucient des Libertés Publiques et de la Dignité Humaine. (5)

 

Avec dignité, devant les protestations de la salle d’audience à l’énoncé du jugement, Aafia Siddiqui a demandé à l’assistance de pardonner au Juge et au Jury, faisant référence au Prophète qui n’avait jamais pratiqué la revanche personnelle. Affirmant qu’elle ne voulait pas faire appel, sachant que ce serait une procédure inutile.

 

Elle est, à présent, enfermée dans des quartiers de haute sécurité à la prison de Forth Worth, au Texas, comme une redoutable criminelle. Aucun contact avec l’extérieur. Sans voir ses enfants, bien entendu.

 

Le silence des Belles Ames

Notons qu’après plusieurs années de détention, séparés de leur mère, deux de ses enfants ont été rendus à la famille. Le troisième serait mort au moment de l’enlèvement. Ahmed l’ainé, qui avait 12 ans lors de l’enlèvement et souffre de graves troubles psychologiques, se souvient de son petit frère, Souleiman, âgé de 6 mois, gisant sur le sol dans une mare de sang. Dans son procès, Aafia Siddiqui a pu faire allusion au fait qu’ils auraient été torturés sous ses yeux.

 

Pourquoi cet acharnement ?...

 

Ces personnalités scientifiques, avec leur formation et leur expérience de niveau international, sont très surveillées par les services spéciaux. Elles forment une élite, un leadership potentiel, constituant, dans leur vision paranoïaque, un danger pour les intérêts de l’Empire et les dictatures corrompues qui contribuent à leur protection.

 

Son simple mode de vie était vécu come une provocation. Elle n’intégrait pas le circuit de la corruption. Au contraire, son comportement citoyen, son éthique, représentaient un véritable blasphème pour l’oligarchie et ses « escadrons de la mort ». Ce déni devenant un délit d’intention, une hérésie, pour atteinte aux intérêts de l’Empire.

 

D’autant plus qu’elle était une femme musulmane, ne correspondant pas aux canons de la propagande islamophobe ne cessant de les dépeindre en “femme-esclave” qu’il convient de libérer. Son dynamisme, son indépendance d’esprit, son rôle actif dans la collectivité, son influence, son rayonnement, gênaient les spécialistes de la désinformation.

 

Pour eux, il devenait indispensable de la diaboliser comme une sorcière au Moyen-Age, la brûler en place publique après torture et faux procès. Ces personnes qui veulent donner du sens à leur société, à leur collectivité, on les assassine ou on les brise. Elle est tombée dans la deuxième catégorie. Elle est brisée.

 

Pour l’Empire, c’est un exemple destiné à bien faire comprendre que même dans son comportement on se doit de se plier à ses volontés, ses normes, ses représentations, surtout dans les pays colonisés sous dictature. L’Empire ne pratique pas la “guerre contre La Terreur”. Il instaure la terreur.

 

Mais, Aafia Siddiqui n’est pas oubliée. Heureusement, blogs, sites, se sont constitués à travers le monde. Tout un maillage de solidarité, grâce à Internet. Des bénévoles voulant défendre la Dignité Humaine (6), ainsi que sa famille qui se mobilise tenant un site officiel, malgré menaces et piratages, animé par ses sœurs tout particulièrement (7).

 

Elle est devenue au Pakistan et en Asie un symbole de l’acharnement de l’Occident dans le déni du respect élémentaire de La Dignité Humaine, de la Justice, à l’égard des populations qu’il domine militairement.

 

Bien sûr, Les Belles Ames se taisent, chez nous. La cause n’est pas « vendable »…

 

Les associations et ONG ayant pignon sur rue, si promptes à s’enflammer pour le moindre “dissident”, craignent de perdre sponsors et subventions, provenant de multiples canaux. Plus souterrains et occultes que transparents. Leur hantise : voir le robinet soudainement se fermer !… Adieu voyages, congrès et autres prétextes à fréquenter palaces, plateaux TV et « grands » de ce monde !…

 

C’est le culte du Totem : la langue de bois.

 

Contemplez dans ce texte en français celui, en acajou massif, d’Amnesty International, véritable chef d’œuvre du genre (8)…

 

Elle a eu 39 ans, le 2 mars dernier.

 

Aafia Siddiqui, ton supplice incarne toute l’injustice et la violence de cet Empire malade, profondément malade, qui dans sa mégalomanie prétend donner des leçons d’humanité à la planète. Il t’a emmurée vivante, comme au Moyen-Age on jetait dans les oubliettes après la torture. Probablement, pour que tu n’entendes pas les voix de ceux qui partagent ta souffrance et exigent ta libération.

 

Mais, au-delà des murs, grilles et portes blindées, nous savons que tu ressens les vibrations de cette multitude de pensées, de tendresses, de prières, veillant sur toi…

Georges STANECHY

(1) Marek Halter, Cf. Personnalité de l’Année 2010, sur ce blog.

(2) Victoria Brittain, The Siddiqui Case – A New Turn as Lawyers Release Explosive, Secretly Recorded Tape, A CounterPunch Special Report, 14 février 2011, http://www.counterpunch.org/brittain02142011.html

(3) Pascal Sacre, Le traitement médiatique et politique des prisonniers d’opinion, Le Grand Soir, 17 octobre 2010, http://www.legrandsoir.info/Le-traitement-mediatique-et-politique-des-prisonniers-d-opinion.html

(4) Patricia Hurtado et Bob Van Voris, Pakistani Woman Gets 86 Years for Attacking Americans, Businessweek, September 23, 2010, http://www.businessweek.com/news/2010-09-23/pakistani-woman-gets-86-years-for-attacking-americans.html

(5) Stephen Lendman, Aafia Siddiqui : Vicimized by American Injustice, http://wondersofpakistan.wordpress.com/2010/02/10/aafia-siddiqui-victimized-by-american-injustice/

(6) Exemple : http://www.justiceforaafia.org/

(7) Site officiel animé par sa famille : http://www.freeaafia.org/

(8) Amnesty International, Etats-Unis - Amnesty International assistera à titre d’observateur au procès d’Aafia Siddiqui, Déclaration publique, Index AI : AMR 51/004/20010, 19 janvier 2010, http://www.amnesty.org/en/library/asset/AMR51/004/2010/en/7a8ad8a4-90b5-4567-9e42-e9ee86838918/amr510042010fr.html

 

http://www.legrandsoir.info/Journee-de-La-Femme-Hommage-a-Aafia-Siddiqui.html

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