Invité de la matinale de France-Inter mardi 27 janvier, Eric Woerth, ministre du budget, a montré tout son mépris à l’égard de ceux qui vont manifester le 29 janvier pour faire entendre leur colère face à cette crise dont ils ne sont pas responsables, mais dont ils subissent en premier les conséquences.
« Il y a d’autres moyens pour se faire entendre » que de faire grève, « On ferait mieux de se serrer un peu les coudes », a-t-il ajouté. Quand on lui objecte que les personnes qui comptent manifester expriment une inquiétude face à la crise : « Qu’ils se démènent, (...) qu’ils bougent, qu’ils ne le fassent pas nécessairement uniquement en défilant ou en râlant ! (...) Qu’ils deviennent des acteurs de la sortie de crise. Et devenir un acteur de la sortie de crise, c’est quand même me semble-t-il se remonter un tout petit peu les manches et se mettre à travailler plutôt à l’unité du pays ».
Le ministre du Budget a par ailleurs déclaré, au sujet des banques : « ça ne me choque pas qu’il y ait des dividendes », même si « la rémunération du travail doit passer (...) avant la rémunération du capital, surtout dans des entreprises qui ont obtenu des aides d’Etat ».
Les chômeurs voudraient bien se remonter les manches, mais c’est par dizaine de milliers qu’ils ont été ou sont licenciés.
Les salariés se sont retroussés les manches, mais les concernant, le pouvoir d’achat est toujours en berne.
Et quand un auditeur a dit qu’il ne pouvait pas vivre avec 700 euros par mois et demandait au ministre du budget comment il ferait, Woerth n’a jamais répondu à la question et n’a pas davantage été relancé par N. Demoran.
A l’heure où l’état utilise l’argent des contribuables pour distribuer aux banques, entre autres, cela ne choque pas Woerth que des dividendes soient versés aux actionnaires, même en cette période crise. On voit tout de suite dans quel camp se situe ce personnage qui méprise les manifestants.
Mais pour ceux qui l’ignoreraient, sachez que l’épouse du ministre du budget est responsable de la gestion de la fortune de Mme Bettencourt 1ère fortune de France.
On comprend mieux son amour pour les puissants. Pour ceux qui n’en sont pas, retrouvons dans la rue le 29 janvier.