Le journal Les Echos titrait récemment, « Grèce : ne laissons pas M. Tsípras braquer les banques ! » N'est ce pas plutôt l'inverse qui se passe ?
Il ne faudrait pas oublier que les prêts consentis à la Grèce ne le sont pas gratuitement. Selon les informations rapportées par Pierre Ivorra dans l'Humanité, au cours des quatre premiers mois de 2015, Athènes a versé à ses créanciers 2,6 milliards d'euros, rien qu'en intérêts rémunérant les prêts accordés. C'est 1 milliard de plus que la somme que l’État grec doit rembourser au FMI à la fin du mois de juin.
Et cette somme s'ajoute au paiement des intérêts versés les années précédentes. 2,1 milliards pour les quatre premiers mois de 2013, 2,2 pour la même période de 2014. Sur l 'ensemble de 2015, le racket approchera les 8 milliards d'euros.
Les créanciers sont le FESF (Fonds européen de stabilité financière), la BCE et le FMI , soit des institutions publiques qui ont volé au secours des investisseurs privés , banques et compagnies d'assurance françaises, en leur rachetant massivement des titres de la dette grecque.
Les taux d’intérêt exigés par les prêteurs entre 1990 et 2000 ont été extravagants : en moyenne 7,5 % (taux réel corrigé de l’inflation), pour une croissance du PIB de 2,5 %. D’où un effet « boule de neige » : l’État grec s’est endetté pour parvenir à payer ces intérêts exorbitants. Si le taux d’intérêt réel était resté limité à 3 %, la dette publique grecque aurait représenté 64 % du PIB en 2007 au lieu de 103 %. Chacun sait – même le FMI et la BCE – que l’actuel fardeau de la dette est trop lourd pour la Grèce. Une renégociation est nécessaire, portant sur une annulation partielle, sur les taux d’intérêt et l’échéancier.
Face aux mensonges et omissions sur ces questions, j'invite les lecteurs à lire ce petit guide qui apporte réponses et explications. Il a été réalisé par le
Grèce : petit guide contre les bobards médiatiques