À l’Hôtel-Dieu, les blouses blanches n’ont pas l’intention de laisser la direction vider l’hôpital. Après avoir mis en échec, début août, une tentative de déménager des lits en catimini, les personnels ont appris que des consignes avaient été données aux pompiers de Paris afin qu'ils n'amènent plus de malades dans l'hôpital du premier arrondissement, dès le 3 septembre. Dimanche, ils ont donc décidé d’occuper les locaux vides de l'ancien service de chirurgie thoracique, transféré à l'hôpital Cochin. Objectifs de cette occupation plutôt rare : mettre en lumière la réalité d’un hôpital ni dangereux, ni insalubre, et défendre une alternative au service des usagers.
Depuis un an, ce sont deux projets qui s'affrontent au sujet de l'Hôtel-Dieu. D'un côté, celui de la direction de l'AP-HP, plusieurs fois retoqué en CHSCT, prévoit de réduire l'hôpital à un simple centre de consultation et d'y transférer de nombreux services administratifs. De l'autre, le projet développé par les personnels et les syndicats propose que l'Hôtel-Dieu devienne un hôpital de proximité au service des usagers. Pour Gérald Kierzek, ancien responsable du service des urgences démis de ses fonctions pour s'être opposé à la fermeture, le projet actuel est « insupportable sur le plan médical. Il n'a aucune ambition sanitaire, c'est uniquement un projet immobilier de vente d'un bâtiment au cœur de Paris. »
Extrait article Huma du 3 septembre 2013