« Parole donnée, parole tenue » avait déclaré Christine Lagarde, en mars 2009 aux restaurateurs. Le gouvernement avait en effet pris la décision de ramener la TVA dans la restauration à un taux de 5,5% au 1er juillet contre 19,6% auparavant. En contrepartie, les professionnels du secteur se sont engagés à créer 40.000 emplois supplémentaires en deux ans (20.000 en apprentis et 20.000 contrats pérennes) et à ouvrir des négociations sur les salaires. Ils sont aussi censés diminuer les prix d'au moins 11,8% sur au moins sept produits, et abonder un fonds de modernisation.
Dans un rapport publié en début de mois, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), organe rattaché à la Cour des comptes et présidé par Philippe Séguin, juge "optimiste" l'objectif de 40.000 embauches supplémentaires. Pour lui, « En retenant une hypothèse de deux tiers de la baisse du taux répercutés dans les prix, seuls 6.000 emplois pourraient être créés à long terme ». On est loin des 40 000. Et l'instauration du taux de TVA réduit représentera un manque à gagner de 3 milliards d'euros, ce qui en fait une des "niches fiscales" les plus coûteuses.
6000 emplois créés pour un manque à gagner de 3 milliards pour les finances publiques, ça fait l’emploi à 500 000 euros. Et pour ce qui est de la baisse des prix, difficile à vérifier quand le prix d’avant et le prix d’après sont marqués à la craie sur un tableau.
Qui vivra paiera, bon appétit.