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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 21:40

Quand j'entends les mots "ministère de la Culture" ce n'est pas mon revolver que j'ai envie de sortir, mais mon briquet pour allumer un cierge ! Le bestiau bouge encore, mais à peine, faute de budget suffisant et de volonté de mettre en oeuvre une politique culturelle nationale de la part de l'exécutif. De ce point de vue, la seule préoccupation du gouvernement semble être de censurer Internet, considéré par les vieilles biques de l'UMP comme un espace de subversion terrifiant. La politique culturelle de la France est désormais pilotée directement par l'Elysée, via le Conseil de la création artistique, le "machin" inventé par Sarko pour couper l'herbe sous les pieds aux cultureux de gauche du ministère et transformer ce dernier en coquille vide.

 

Enfin ..."politique culturelle de la France" faut le dire vite. La nomenklatura libérale-réac au pouvoir comporte dans son effectif un pourcentage de bourrins illettrés sans précédent dans notre histoire. Au premier rang duquel notre hyper-président qui est un hypo-cultivé notoire. Trente cinq années à écouter du Barbelivien en boucle, ça occasionne forcément des lésions culturelles irréversibles. Ce n'est pas en ingurgitant 2 ou 3 Zola et un Balzac de la compil des grands classiques du Figaro pendant les vacances, entre un stage de musculation du périnée et une virée à vélo avec Drucker, qu'il va rattraper son retard, le p'tit père du peuple de droite.

L'illustration la plus hautement symbolique de la déchéance de la culture dans ce pays vient de nous être fournie par l'affaire NDiaye-Raoult. Après que le prix Goncourt 2009 eut déclaré qu'elle trouvait la France de Sarkozy 'monstrueuse" et que le député maire UMP du Raincy, "Raoult le relou" eut fait semblant de solliciter le ministre de la Culture pour qu'il impose "un devoir de réserve" aux écrivains qui osent critiquer le pouvoir en place, ce pauvre Mitterrand, complètement traumatisé par la mise en lumière spectaculaire et encore toute fraîche (si on peut dire !) de sa contribution à la croissance du PIB de la Thaïlande, s'est fendu de la déclaration suivante : "les écrivains qui reçoivent le prix Goncourt ont le droit de dire ce qu'ils veulent, mais Eric Raoult qui est un ami et un homme très estimable, a aussi le droit, en tant que citoyen voire en tant que parlementaire, de dire ce qu'il pense".

 

Que ce pauvre neveu se déballonne pitoyablement en n'osant pas faire son boulot de ministre de la Culture, qui consiste à se porter garant, haut et fort, de la liberté d'expression absolue des créateurs (celle-là même au nom de laquelle il a réclamé l'absolution de l'opinion pour ses écrits passés), à la limite, ça peut se comprendre. Ces dernières semaines, il a beaucoup souffert... Mais qu'il en arrive à se sentir obligé de dire publiquement qu'Eric Raoult est un de ses amis, alors là, pour le coup, ça confine au monstrueux ! On touche à l'indicible ! ... "Eric Raoult, qui est mon ami ..."! Au secours ! ... Cette fois, le doute n'est plus permis : ce malheureux Frédo est passé irrémédiablement du côté obscur de la force ...

 

Par Didier Porte dans Siné Hebdo du 18/11/2009

 

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