Source Ouest-France
En mai, à Rennes, l'un des fils du Premier ministre a accroché une motarde. Volontairement, selon cette dernière.
« J'ai vraiment eu la trouille de ma vie. » C'était le 19 mai, à Rennes. Une femme de 41 ans circule à moto sur la rocade nord et s'engage sur une bretelle menant à la route de Lorient. Un 4X4 arrive à sa hauteur et la « serre » : « Il y avait deux jeunes hommes à l'avant. Ils m'ont collée. Moi, je roulais en appui contre la voiture », relate-t-elle avec émotion. L'accrochage dure plusieurs mètres. Elle parvient à ne pas tomber. « Un moment, ils ont ralenti. J'ai accéléré. Ils sont restés derrière moi quelques instants avant de me dépasser à nouveau. Là, j'ai eu droit à diverses insultes. »
La motarde s'arrête mais a le temps de relever la plaque d'immatriculation. Le véhicule vient de la Sarthe. Elle dépose plainte au commissariat. C'est là que l'affaire se corse. L'enquête montre que la voiture appartient à François Fillon. Et que le conducteur n'était autre que l'un de ses fils. Début septembre, le délégué du procureur prévient la plaignante qu'il engage un rappel à la loi : une mesure alternative aux poursuites pénales. Si l'automobiliste en cause se présente à la convocation, « ce dossier sera classé sans suite ».
Le fils du Premier ministre s'est bien présenté, le 16 septembre. « On lui a rappelé les règles fondamentales de la sécurité routière », dit le procureur, Hervé Pavy.
L'automobiliste a contesté avoir agi intentionnellement.
La plaignante demande 2 120 € de dommages et intérêts. Par l'intermédiaire de son avocat, Me Mikaël Goubin, elle a écrit au procureur afin que celui-ci saisisse un juge d'instruction ou renvoie directement l'affaire devant le tribunal correctionnel.