Aussitôt connus les chiffres du chômage pour septembre, F Hollande réagissait sur sa page Facebook « Au mois de septembre, le chômage diminue fortement. Ainsi, se confirme une tendance installée depuis le début de l’année... Ces résultats sont le fruit de l’action engagée par le gouvernement à travers le Pacte de responsabilité. Car ce sont les entreprises qui créent les emplois... » Les mêmes éléments de langage étaient aussitôt repris par les membres du gouvernement. Tout ça pour permettre la candidature de Hollande en 2017 puisqu'il avait lié celle-ci à l'inversion de la courbe du chômage.
Ce sont donc les 66 300 chômeurs en moins dans la catégorie A qui leur font crier victoire.
Mais qu'en est-il réellement ? Certes, le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A a baissé en septembre mais le nombre total des demandeurs d'emploi, y compris ceux qui ont travaillé quelques heures au cours du mois, est en augmentation : + 1 % sur un an, le chiffre officiel atteint 5,78 millions. Le plan de mise en formation de 500 000 personnes fait basculer les chômeurs de la catégorie A vers la D, dont 85 500 pour septembre. En septembre, le nombre de personnes désinscrites pour « défaut d’actualisation » est de 238 900, sans compter le nombre de chômeurs qui n'entrent pas dans ces statistiques parce que, découragés, ils ne s'inscrivent même plus à Pôle emploi, comme le montrent les enquêtes de l'INSEE sur le "halo" du chômage.
Source : dares.travail-emploi.gouv.fr
Cela nous donne tout de même 3.746.000 demandeurs d’emploi en catégorie A, ceux qui n’ont pas travaillé une seule heure dans le mois. Quant au nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégories B et C, il a augmenté de 39.100 au mois de septembre ce qui porte ne nombre total de demandeurs d’emploi à 5,7 millions de personnes. Et toutes catégories confondues (Dom inclus) ce sont 6. 573.100 Français qui sont privés d’emploi ou sont des travailleurs occasionnels (petits boulots).
Depuis l’arrivée de François Hollande à l’Élysée, la France compte 617.000 chômeurs supplémentaires. Nous sommes donc loin de l’inversion de la courbe du chômage promise dans un premier temps pour la fin de l’année 2012 et dans un second temps pour la fin 2013 par l’actuel président de la République.
C'est vrai que le gouvernement n'a pas été aidé par le Medef. Vous vous souvenez du badge, arboré fièrement par Gattaz et de nombreux patrons, promettant le million d'emplois. On ne les a jamais vu mais par contre, ils ont touché les millions du pacte de responsabilité et du CICE. Tout ceci est bien la preuve que les politiques de baisse du coût du travail ne font pas baisser le chômage.
Tandis que les PME qui pourraient embaucher n'osent même plus demander un crédit à leur banque de peur de se voir fermer la porte au nez, l'argent des marchés financiers et de la BCE coule à flot pour les multinationales.
C'est au coût du capital et au système capitaliste qu'il faut s'attaquer.
A l'initiative de plusieurs militants du PCF et de Ensemble, un appel va être lancé en vue de la campagne des présidentielles de 2017. Il s'agit de revendiquer un soutien à Jean-Luc Mélenchon. Plusieurs maires communistes, élu-e-s (locaux et nationaux) sont signataires, ainsi que des syndicalistes et responsables de Ensemble, mais également plusieurs « intellectuels » (Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Patrick Chamoiseau, Jacques Bidet, Razmig Keucheyan, etc).
Citoyennes et citoyens de gauche, organisés ou non, nous voulons que les élections présidentielle et législatives de 2017 soient utiles pour ouvrir dans notre pays une perspective politique de progrès humain, démocratique, social et écologique.
Après cinq ans de gouvernements se réclamant de la gauche tout en poursuivant les politiques néolibérales et autoritaires de la droite, l’écœurement et la colère risquent de se traduire par une abstention record de l’électorat populaire, une défaite historique du parti socialiste et la victoire d’une droite radicalisée flanquée d’une extrême droite plus menaçante que jamais. Quant à la gauche de transformation sociale et écologique, qui avait commencé à créer du neuf, notamment avec le Front de gauche, elle pourrait bien revenir une nouvelle fois à sa dispersion antérieure et tuer pour longtemps l’espoir qu’elle avait réussi à faire naître en 2012. Nous ne voulons pas de ce scenario épouvantable qui aboutirait à un très dangereux face à face entre néolibéralisme et national-populisme, confortant la supercherie visant à faire passer celui-ci pour la seule alternative envisageable au « système » qui ravage nos sociétés. Le pire deviendrait alors possible.
Au vu des risques bien réels d’une catastrophe politique aux conséquences incalculables, nous en appelons à l’esprit de responsabilité et d’audace de toutes les forces de la gauche de transformation sociale et écologiste. Elles sont diverses, à l’image du peuple qu’il s’agit de rassembler, comme des combats dont elles sont héritières : socialiste, communiste, écologiste, libertaire, féministe, anticolonialiste, pacifiste, antiraciste, altermondialistes, etc. Mais elles ont tellement en commun, comme l'ont montré l'adoption du programme « l'Humain d'abord » il y a cinq ans, les luttes que nous avons menées ensemble et l’intérêt soulevé en Europe par des expériences novatrices comme celles de Syriza et Podemos, qu'il serait inacceptable qu’elles ne réussissent pas à se rassembler aujourd’hui pour mener ensemble le combat difficile qui s’annonce.
Dans cet esprit, nous décidons de nous engager dans la campagne électorale de 2017. Les jeux ne sont pas faits. En profondeur, le peuple français est en attente. Les mobilisations au moment de la COP 21, celles contre la déchéance de nationalité et à Notre Dame des Landes, contre la loi travail et Nuit debout ont montré que, dans l'autonomie de leurs mouvements et dans leur diversité, les exigences de justice sociale et écologiste, d’égalité, de démocratie sont toujours bien vivantes. Elles doivent pouvoir trouver l’expression de leur potentiel politique. Il est donc vital de créer un élan, et pour cela de jeter de toute urgence les bases du rassemblement politique à construire.
Cela suppose une nouvelle proposition politique, un programme et des candidatures en rupture avec l’ordre productiviste et néolibéral, permettant un très large rassemblement de forces et de personnalités représentatives des différentes sensibilités de gauche, à égalité avec des citoyennes et des citoyens engagées dans la vie politique, syndicale, associative, intellectuelle et culturelle.
On assiste au contraire à un éparpillement suicidaire. EELV s’apprête à désigner son candidat. Les « frondeurs » du PS risquent, après la primaire, de se retrouver à soutenir un candidat qu’ils n’ont eu de cesse de combattre. Le Front de Gauche est éclaté. Le Parti communiste désigne ses candidats aux législatives et annonce qu’il décidera le 5 novembre prochain de la candidature qu’il présentera ou soutiendra pour la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon a annoncé la sienne et entend que « La France insoumise » qu’il a créée soit le cadre unique d’organisation des campagnes électorales de l’an prochain. Tout cela ne pourrait aboutir qu’à des candidatures fratricides, y compris aux législatives, et à un désastre complet.
Nous refusons de laisser une nouvelle fois le piège de l’élection présidentielle et les débats sur une candidature ruiner tout espoir avec la vaine recherche d’une femme ou d’un homme providentiel. Une candidature de large rassemblement est possible et peut résulter d’une construction collective impliquant directement, au-delà des forces concernées, les citoyen-nes. Quels que soient les arguments des uns et des autres ou les divergences que nous pouvons avoir avec lui, la candidature de Jean-Luc Mélenchon estdans les circonstances actuelles installée dans le paysage politique. Elle exprime dans les classes populaires le refus à gauche de la politique mise en œuvre par François Hollande. A six mois de l’échéance, il serait, à nos yeux, irresponsable de ne pas prendre acte de cette situation. Cependant son mouvement « La France insoumise » ne représente qu’une partie des forces disponibles. Réussir à les rassembler très largement nécessite une alternative politique pluraliste, démocratique, répondant aux exigences d’un fonctionnement plus horizontal et citoyen portées notamment par la mobilisation contre la loi travail et les Nuits debout.
Il faut donc franchir une étape. Afin de nous engager toutes et tous ensemble dans ce combat politique si important pour l’avenir de notre pays, il est indispensable que soit constitué au plan national, avec toutes les parties concernées, un lieu d’échange et de coordination qui rendra compte de notre diversité politique et sera ouverte aux acteurs des mouvements sociaux comme aux intellectuels, créateurs et artistes, qui manifestera notre ambition commune et donnera à nos campagnes présidentielle et législatives la plus grande efficacité. Nous proposons que celles et ceux qui entendent se joindre à notre appel contribuent activement à la convergence des forces sociales et politiques de gauche et écologiste dans les villes, les départements et les 577 circonscriptions législatives, avec les organisations locales du PCF, du PG et de « La France insoumise », d’Ensemble, d'EELV et des groupes de socialistes critiques, ceux de l'Appel des cent, les assemblées citoyennes créées dans le cadre du Front de gauche ainsi que les citoyennes et citoyens, celles et ceux qui se sont mobilisés depuis des mois contre la politique du gouvernement, les femmes et les hommes susceptibles de participer à une démarche de rassemblement et d’innovation à gauche pour 2017.C’est la clé d’une convergence à gauche audacieuse et déterminée, d’une véritable dynamique collective et donc du succès. Nous prenons à cette fin toutes les initiatives nécessaires.
Nous appelons toutes les femmes, tous les hommes et toutes les forces de progrès à se joindre à cette démarche en signant cet appel et en s’engageant concrètement pour la réalisation des objectifs qu’il se fixe. C’est la condition pour échapper au piège qui nous est tendu en 2017. Et pour que cette campagne marque une étape décisive dans la reconstruction dans notre pays d’une gauche digne de ce nom.
Une plateforme pour recueillir les signatures est disponible ici :
Les premières et premiers signataires :
Théo ABRAMOVITZ, militant communiste ; Hélène ADAM, syndicaliste ; Christophe AGUITON, militant altermondialiste ; Sylviane AINARDI, députée européenne (1989-2004) ; Sylvie ALTMAN, maire de Villeneuve-Saint-Georges ; Nils ANDERSSON, éditeur ;
Génica BACZYNSKI, écrivain ; Alain BASCOULERGUE, militant communiste ; Emmanuelle BECKER, conseillère de Paris ; Yannick BEDIN, élu PCF de Bourges ; Habib BEJAOUI, syndicaliste ; Maxime BENATOUIL, animateur du réseau Transform !; Nawel BENCHLIKA, syndicaliste ; Christian BENEDETTI, metteur en scène et directeur de théâtre ; Gilles BERNARD, syndicaliste ; Jacques BIDET, philosophe ; Gérard BILLON, syndicaliste ; Françoise BONTOUX, militante féministe ; Jean-Pierre BONTOUX, ancien Maire de Mitry-Mory ; Nicole BORVO COHEN-SEAT, sénatrice honoraire ; Jacques BOURGOIN, ancien Maire et conseiller général de Gennevilliers ; Marie-Pierre BOURSIER, militante communiste ; Patrick BRODY, syndicaliste ;
François CALARET, Ensemble ; Julie CAUPENNE, enseignante, secrétaire générale de l'Appel des appels ; Patrick CHAMOISEAU, écrivain ; Philippe COANET, syndicaliste (92) ; Patrice COHEN-SEAT, président d'honneur d'Espace-Marx ; Jacques COSSARD, économiste ; Alexis CUKIER, philosophe ;
Pierre-Paul DANNA, maire de La Tour sur Tinée ; Jean-Michel DREVON, militant associatif et syndical ; Michel DUFFOUR, ancien ministre ; Jean-Paul DUPARC, journaliste ; Cédric DURAND, économiste ;
Annie ERNAUX, écrivaine ;
Jacques FATH ;
Fanny GAILLANNE, conseillère de Paris ; Isabelle GARO, philosophe ; Emmanuelle GAZIELLO, porte-parole du Mouvement pour la 6e République ; Gregory GEMINEL, militant internationaliste ; Frederick GENEVEE, historien ; Brigitte GONTHIER-MAURIN, sénatrice ; Fabrice GOUGI, maître luthier ; Margot GOUGI, comptable ; Pierre-François GROND, Ensemble ;
Janette HABEL, universitaire ; Jean-Marie HARRIBEY, économiste ; Ingrid HAYES, Ensemble ; Claudie HILSUM, journaliste ;
Muguette JACQUAINT, députée honoraire ; Anne JOLLET, historienne ; Emmanuelle JOSHUA, Ensemble ;
Razmig KEUCHEYAN, sociologue ; Pierre KHALFA, responsable associatif ;
Jean-Pierre LANDAIS, militant communiste ; Annick LE GOFF, militante communiste, Yann LE LANN président d'Espaces-Marx ; Frédéric LEBARON, sociologue ; Patrice LECLERC, maire de Gennevilliers ; Marcel LOPEZ, PCF (09) ; Laurence LYONNAIS, Ensemble ;
Maxence MAILLARD, étudiant ; Lucien MAREST, militant communiste ; Roger MARTELLI, historien ; Sonia MASSON, metteur en scène ; Claude MAZAURIC, historien ; Manuel MENAL, cadre territorial ; Alain MENNESSON, syndicaliste ; François MEYROUNE, ancien Maire de Migennes ; Olivier MOLLAZ, Ensemble ; Gérard MORDILLAT, écrivain, cinéaste ; Frank MOULY, élu à Chelles; Gérard MUTEAU, syndicaliste ;
Bernard NOEL, poète et romancier ;
Pierre OUZOULIAS, Conseiller départemental (92) ;
David PELLICER, militant communiste ; Guillaume PIGEARD de GURBERT, philosophe ; Michel PINCON, sociologue ; Monique PINCON-CHARLOT, sociologue ; Hugo POIDEVIN, élu à Cherbourg ; Gilles POUX, maire de La Courneuve ;
Yvon QUINIOU, philosophe ;
Alain RAYMONT, militant communiste ; Jérôme RELINGER, ingénieur ;
Nora SAINT-GAL, élue ; Lucien SEVE, philosophe ;
Jacques TESSIER, syndicaliste ; Jean-Jacques TEVENART, médecin ; Marc THIBERVILLE, syndicaliste ; André TOSEL, philosophe ; Jean-Michel TOULOUSE, ancien directeur de centre hospitalier ; Hugo TOUZET, élu de Paris ; Catherine TRICOT, architecte-urbaniste ;
Marion VAZEILLE-PONCET, militante communiste ; Denis VEMCLEEFS, conseiller municipal de Saint-Ouen, acteur culturel ; Joëlle VOGLIERI-COURTEL, militante de l’éducation populaire (77) ;
Louis WEBER, ancien syndicaliste, éditeur ;
Malika ZEDIRI, association de Chômeurs.
Par Michel Billout, Eric Bocquet et le groupe CRC (Communiste Républicain et Citoyen)
Il aura fallu l’initiative du groupe communiste républicain et citoyen pour qu’un débat autour du très important et controversé projet d’accord global commercial et d’investissement entre l’UE et le Canada (CETA) ait enfin lieu au Sénat.
Et encore, ce débat se sera limité à une audition de Matthias Feckl, Secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur et de la discussion, aujourd’hui, de la proposition de résolution n° 862 (2015-2016) déposée par le groupe CRC devant la commission des affaires européennes.
Or, le CETA, négocié dans l’opacité la plus absolue entre la Commission Européenne et le gouvernement fédéral canadien n’a jamais fait l’objet d’une quelconque présentation devant les parlements nationaux avant ou après le 26 septembre 2014, date de l’arrêt négociation. Cet accord de plus de 1000 pages n’est toujours disponible qu’en anglais.
Pourtant il porte sur la presque totalité des activités économiques et aura des conséquences très importantes dans la vie des citoyens des deux côtés de l’Atlantique.
Alors que les parlements nationaux ne disposent que de très peu d’informations, qu’aucune étude d’impact économique n’a été réalisée sur les conséquences de l’application d’un tel accord, les Chefs d’Etat s’apprêtent à signer l’accord le 27 octobre prochain lors du sommet UE-Canada.
Pire, cette signature sera suivie par une application provisoire de l’accord pendant au moins 3 ans sur la partie de compétence communautaire de l’accord, qui représentera au moins 80 % du contenu de l’accord. L’étendue du périmètre de la compétence communautaire n’est même pas définie à ce jour.
La ratification qui sera demandée, par la suite, aux parlements nationaux n’aura d’incidence que sur la partie des compétences nationales.
C’est pourquoi le groupe communiste républicain et citoyen a proposé une résolution demandant notamment au gouvernement français « de refuser toute mise en œuvre provisoire du CETA sans consultation préalable des Parlements nationaux ».
Cette proposition, qualifiée pourtant de modérée par le président de la Commission des affaires européennes, a été rejetée par les sénateurs de droite, centristes et socialistes. Seuls les sénateurs écologistes ont apporté leur soutien à notre initiative.
Ce faisant le Sénat renonce à sa prérogative politique pour intervenir sur le contenu même d’un accord essentiel. C’est une démission et un véritable déni de démocratie.
C’est pourquoi nous appelons les élus et les citoyens à réagir à cette dérive et à se mobiliser contre l’application provisoire du CETA.
Les militantes du « bateau des femmes » expulsées d'Israël
L'enclave palestinienne de Gaza est soumise depuis dix ans à un sévère blocus terrestre, aérien et maritime par Israël. Depuis 2008, plusieurs expéditions civiles ont tenté, à chaque fois vainement, de forcer le blocus de ce territoire miné par la pauvreté et le chômage.
Des militantes pour la paix avaient embarqué à Barcelone pour tenter de rallier l'enclave palestinienne. Quel danger pouvaient représenter ces militantes ? Parmi les 13 femmes, la Nord-Irlandaise Mairead Maguire, prix Nobel de la Paix en 1976, et la parlementaire algérienne Samira Douaifia. Leur voilier qui tentait de briser le blocus a été arraisonné dans les eaux internationales, les empêchant, comme lors des tentatives précédentes, de rallier l'enclave palestinienne. Après l'interception de leur embarcation, les militantes ont été escortées jusqu'au port israélien d'Ashdod. Elles ont été placées en détention avant d'être expulsées.
Le blocus israélien, aggravé par la fermeture de la frontière avec l’Égypte, créé une situation sanitaire dramatique pour les deux millions d’habitants de cet étroit territoire. Gaza est victime du non-respect par Israël des accords d’Oslo. Il n'y a absolument aucun blocus « légal » de Gaza.
Pourquoi nos dirigeants et la grande majorité des médias restent-ils silencieux face à cette situation ? Il faut en finir avec l'impunité d'Israël.
Comme le disait Angela Davis* dans une interview en 2014, « Tout comme le combat contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud a fini par devenir une des préoccupations premières d’une grande majorité des mouvements de lutte pour la justice dans le monde, la question palestinienne doit devenir la priorité de tous les mouvements progressistes aujourd’hui. »
* Angela Davis, Militante des droits de l'homme, féministe et communiste américaine.
Pour opérer le « redressement » du pays, François Hollande a pourtant renié l’essentiel de ses promesses de campagne pour ne jurer que par la baisse des « charges des entreprises ». L’objectif : améliorer la compétitivité-coût, répondant favorablement aux exigences du Medef. Dès 2012, le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) est lancé. Il consiste à réduire « les charges » par diminution de l’impôt sur les sociétés. Un dispositif qui n’a cessé de monter en puissance et a été accompagné par d’autres mesures incluses dans le pacte de responsabilité.
Pour cette année, 34 milliards d’euros d’« aides » seront attribués aux entreprises, après 24 milliards en 2015, 10 milliards en 2014. Soit un total de 109 milliards d’ici la fin du quinquennat. Joli pactole pour quels résultats ? Cette politique d’urgence devait se traduire selon le gouvernement, par la création de quelque 500 000 emplois. Un bide. Le nombre de chômeurs, toutes catégories confondues, est de 6 611 300 en août, en hausse de 2,6% sur un an.
Le tableau ci-dessous (Source Trendeo : Observatoire de l'emploi et de l'investissement en France) montre que la désindustrialisation n'a pas cessé depuis 2009, et que la politique de l'offre voulue par le gouvernement Hollande-Valls ne produit pas les effets escomptés.
Par contre, le capital se porte bien. Chaque année en France, environ 298,9 milliards d'euros (soit 30,41% de la richesse nationale) sont prélevés par le capital en frais financiers et dividendes. A cela s'ajoutent les exonérations de cotisations patronales qui sur 20 ans atteignaient en 2012 le montant de 280 milliards d'euros. A cela s'ajoutent depuis chaque année les 20 milliards du CICE.
La baisse du coût du travail est une impasse.
J'ai rédigé ce billet à partir d'éléments publiés dans l'Humanité du 28 septembre. Et comme le conclut l'éditorial de ce jour-là, « la nécessité d'un grand projet industriel innovant s'avère d'une urgence absolue. Un projet délié des requins de la finance, en phase avec les mutations mais non soulmis à elles. La renaissance du travail et l'instauration d'une nouvelle économie politique et sociale n'ont rien d'un rêve : c'est une obligation. »
Monsieur KUNDELA, ayant fui , est arrivé en France il y a 5 ans. Père de 4 enfants dont 2 nés en France et dont la femme attend le 5e, il a déposé chaque année un dossier en Préfecture pour demander leur régularisation, hélas sans succès. P Le 20 août, il est allé à la poste retirer de l'argent et il a été dénoncé par un guichetier zélé ( ça rappelle de sombres périodes ) de La Banque Postale, pour avoir présenté un récépissé
Appréhendé, maintenu en centre de rétention durant 45 jours, il vient d'être expulsé mardi 4 octobre vers la République Démocratique du Congo. Il est clair que sa destination, c'est directement
Alertée par RESF (Réseau éducation sans frontières) le Préfet, le Ministère de l’Intérieur, le Président de la République, mais ni les uns ni les autres, au nom de l’humanité et de la Convention internationale des droits de l’enfant, dont la France est signataire, n’ont eu le moindre scrupule ni la moindre humanité !
Ils ont décidé d’expulser Monsieur Kundela pour avoir fait « usage de faux » selon leurs dires, de le séparer de ses enfants et son épouse, les laissant sans moyens d’existence et lui sans protection.
Une décision indigne au pays qui a été celui des droits de l’homme, mais qui ne l'est plus aujourd'hui sous Hollande, pas plus qu'il ne l'a été sous Sarkozy.
Christiane Taubira, alors ministre de la justice, avait relancé le début de la réhabilitation des mineurs de la grande grève, alors que la cour de cassation s’était prononcée contre leurs indemnisations aux Prud’hommes, bloquant une procédure entamée en 2007. Fin 2014, la ministre de la justice introduisait dans la loi de finances une indemnisation forfaitaire des mineurs et leurs ayant-droit, affirmant que « La République française reconnaît le caractère discriminatoire et abusif du licenciement pour faits de grève des mineurs grévistes en 1948 et 1952 ». Lors de la cérémonie qui avait lieu à l’Élysée, elle a conclu par ces mots : « Quand ça veut lutter un homme, ça peut lutter » .
Juste un petit rappel, depuis plus de 60 ans, des mineurs se battaient pour faire reconnaître l’injustice de leur licenciement. En 1948, ils avaient été près de 3 000 à être licenciés en représailles à la grande grève de la même année. Dans le climat de guerre froide naissante, les capitalistes font tout pour détruire le mouvement syndical. Le ministre de l’Intérieur de l'époque, Jules Moch (SFIO, qui deviendra le parti socialiste), sera le bras armé de cette offensive.
Il est paradoxal de voir que le jour où est reconnue l'injustice des licenciements, d'autres syndicalistes sont poursuivis en justice, là encore sous un gouvernement socialiste. Il y avait hier ceux de Air France, et bientôt il va y avoir ceux de Goodyear jugés en appel, ainsi que de nombreux autres cas. Après son élection, Hollande avait refusé l'amnistie sociale pour des syndicalistes poursuivis en justice. On voit combien le gouvernement méprise le mouvement social et l’action des syndicalistes en lutte pour défendre lemploi.
Les syndicalistes d'Air France jugés, le sont pour des faits qui se sont déroulés lors d'une manifestation pour la défense des emplois. La compagnie n'a même pas attendu le jugement pour en licencier certains. Un salarié avec mandat syndical dont le licenciement avait été refusé par l'inspecteur du travail l'a cependant été par l'autorisation de la ministre El Khomri. Ce sont des vies brisées pour des familles dont le mari se retrouve au chômage. Quand au DRH dont la chemise a été déchirée, il a fait le choix d'aller voir ailleurs, il va rejoindre en octobre le groupe Bolloré. Ces gens là n'ont aucun souci, ni d'emploi, ni de revenus.
Le procureur a quant à lui repris à son compte les propos de Valls au lendemain des incidents, disant, « Ce n’était pas une opération syndicale, mais une opération de casseurs, puis de voyous ».
Et que dire des avocats d'Air France se permettant un comparatif à peine voilé entre la CGT et la barbarie nazie. Ils ont également comparé les salariés d'Air France ayant participé à la manifestation du 5 octobre dernier à une « horde d'animaux sauvages », référence nauséabonde à la guerre en ex-Yougoslavie.
En session du comité central d'entreprise Air France qui se tenait aujourd'hui, les élus CGT ont déclaré : « Nous ne pouvons croire un seul instant que les avocats ont plaidé sans accord de la direction juridique d'Air France. Ceci est une insulte à la mémoire des combattants de la Résistance, salariés d’Air France, parmi lesquels de nombreux camarades de la CGT Air France, qui, lors du second conflit mondial, sont morts pour la France, morts pour Air France. »
La direction d’Air France a refusé de condamner ces propos nauséabonds ce qui semble signifier qu’elle les cautionne. Quelle ne prétende pas qu'elle veut "renouer la confiance par un dialogue social apaisé".
On a bien à faire à une justice de classe.