Dans un précédent article, j’évoquais (avec ironie compte–tenu de la réalité) la conférence de presse de la ministre de l’intérieur qui voulait renforcer le «lien de confiance entre les Français et les responsables de leur sécurité» Je disais qu’Alliot-Marie semblait ignorer les méthodes de ses policiers. Un fait nouveau vient encore étayer mon propos.
Il s’est déroulé le jeudi 5 mars dans le cadre d’un déplacement d’une classe de collégiens de 3ème de la banlieue bordelaise à Paris avec leurs professeurs de français et d'histoire-géo. Ces adolescents de la banlieue bordelaise avaient commencé par l'objectif premier de cette journée-découverte : l'Assemblée nationale. Dans ce haut lieu de notre république, ils avaient assisté à une séance parlementaire. Mais après la tour Eiffel et le musée du Louvre, ils ont fait connaissance avec une autre facette de notre république de plus en plus présente depuis l’arrivée de Sarkozy au pouvoir, les Compagnies républicaines de sécurité (CRS).
Le informations qui suivent ont été données par le Président FCPE du collège Jean Jaurès de Cenon.
« Les personnels et l’ensemble des parents d’élèves du collège Jean Jaurès de Cenon dénoncent les agressions subies par des élèves d’une classe de troisième et leurs enseignants. Ces faits se sont déroulés le jeudi 5 mars au retour d’une sortie pédagogique à l’Assemblée Nationale dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté. (NDLR – Heureusement !) Alors que les élèves attendaient leur train, les CRS ont chargé dans la gare Montparnasse sans discernement les manifestants auxquels nos élèves ont été mêlés (NDLR – juste avant, il y avait eu le passage d'un groupe de manifestants étudiants qui chantaient, voir un témoignage plus bas)) Ils ont alors été traités avec la plus grande violence. Ils constatent que plus de dix élèves ont été bousculés, frappés, jetés à terre, blessés comme en témoignent les certificats médicaux délivrés sur place.
Ils constatent également que tous les élèves gardent un souvenir terrorisé de cette expérience. Ils constatent enfin que les enseignantes responsables et encadrant la sortie pédagogique ont été également malmenées au point de se voir délivrer un arrêt de travail.
Ils témoignent aux élèves et à leurs collègues victimes de ces violences policières inacceptables leur totale solidarité.
Ce comportement brutal met gravement en cause toutes les mesures éducatives et citoyennes mises en place par les personnels de l’établissement pour les élèves d’un collège situé par ailleurs en zone d’éducation prioritaire.
C’est pourquoi ils ne sauraient admettre ces violences policières et décident collectivement de déposer plainte pour coups et blessures.
Ils décident d’alerter leurs autorités de tutelles : Inspecteur d’Académie, Recteur, Ministre.
Ils se tournent également vers les élus afin que les responsables soient désignés et poursuivis, pour que de tels comportements ne se produisent plus jamais.
Ce lundi 9 mars l’ensemble du personnel et des parents d’élèves appelle la communauté scolaire à manifester son indignation en participant massivement à un rassemblement au collège de 16h à 17 h. »
Vous en avez entendu parler dans les medias ?
Voir également :
http://lecrc.forumactif.fr/com-repressions-f107/tabassage-a-la-gare-montparnasse-t6658.htm
Un témoignage d'une manifestante étudiante à la Gare Montparnasse :
« J’étais présente hier parmi les manifestants de la Gare Montparnasse. Je veux souligner, en tant que participante et témoin, l’absence absolue de violence de notre part, soit comme groupe, que provenant de provocateurs isolés. De la même façon, il n’y avait pas de violence étudiante en face de la Sorbonne le 4 mars, lors de son occupation. La violence dont ont fait preuve les CRS (avec un rapport numérique de 3 CRS pour chaque étudiant, à mon modeste avis) dans ces deux occasions est absolument gratuite, fasciste, auto-justifiée et auto-alimentée. Gratuite, fasciste, auto-justifiée et auto-alimentée, je souscris chacun de ces mots. Je suis jeune, étudiante, bienveillante, non-violente mais acharnée sur des questions de principe. La violence d’hier m’a terrorisée. L’absence d’informations et de témoignages aussi »
Le 19 mars est l'occasion de nous faire entendre face à ce pouvoir.