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  • : Réagir : S'opposer activement à l'action de qqch, résister. La devise issue de la révolution française "Liberté, Egalité, Fraternité" étant de plus en plus mise à mal, ce blog est un moyen pour moi de faire partager mes réactions sur l'actualité politique, sociale, etc.
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2 août 2016 2 02 /08 /août /2016 08:54

Ce jour-là, cette employée au magasin Auchan City à Tourcoing est en charge des caisses minute. « Une dame est passée en caisse et m’a demandé de soustraire deux paquets de pâtes sur les quatre de ses achats, ce que j’ai fait de mon pupitre », explique la salariée. « À mon insu, alors que je surveillais les opérations depuis mon écran et les six caisses du poste, elle a rajouté un article qui n’a pas été scanné. » Si cela a échappé à la caissière, cela n'a pas échappé par contre au service de sécurité du magasin qui a stoppé la cliente, lui demandant de s’expliquer et de régler la somme due : 0,85 €. L'employée a terminé son service normalement.

 

Mais le lundi suivant, quand elle s'est présentée à son poste « un agent de sécurité m’a directement conduite auprès du chef de service. Celui-ci m’a remis un courrier me stipulant une mise à pied conservatoire de onze jours. » Elle est alors convoquée à un entretien préalable au licenciement le 22 juillet. Convocation à laquelle elle ne répond pas : « J’étais bouleversée et mon médecin m’a mise en arrêt maladie », justifie celle qui apprend, le 28 juillet par courrier, son licenciement pour faute grave.


 

Près de deux semaines après les faits, c’est à l’Union locale CGT de Tourcoing que cette employée adhérente de la CGT prend la parole. Employée à temps partiel, cette maman de trois enfants accuse le coup et veut dénoncer ce qu’elle vit comme une injustice. « Elle a le sentiment d’avoir été licenciée pour 0,85 € », résume le délégué syndical du personnel. « S’il fallait dépanner le dimanche, j’y allais. Et je n’ai jamais posé un arrêt en cinq ans et demi », plaide cette femme de 41 ans.


 

« Une des plus grandes fortunes de ce pays, maître incontesté du patronat local, vient de plonger une famille très modeste dans une précarité encore plus grande  », commente la CGT qui sera à ses côtés pour contester ce licenciement infâme et pour exiger sa réintégration.


 

"L'erreur est humaine" est une maxime inconnue chez Auchan. Vous imaginez, 0,85€, ça fout les comptes en l'air. Le groupe Auchan reçoit chaque année une cinquantaine de millions d'euros d'aides publiques dans le cadre du CICE. Mais cette aide doit être insuffisante et ils ont du mal à joindre les deux bouts. Elle ne permet pas aux Mulliez ( propriétaires d'Auchan, Decathlon, Leroy-Merlin, Kiabi, Boulanger ou encore Norauto ) de payer leurs impôts normalement. Des perquisitions ont eu lieu en mai dans différentes propriétés du groupe Mulliez en France, en Belgique et au Luxembourg dans le cadre d'une information judiciaire pour soupçons de fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale.


 

Ils sont plus vigilants quant au comportement de leurs caissières. Ça fait penser au film "La Loi du marché" réalisé par Stéphane Brizé avec Vincent Lindon. Ce n'était pas qu'un film !

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31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 22:11

Cette semaine, le Groupe automobile PSA a annoncé avoir multiplié par deux son bénéfice net au premier semestre 2016 à 1,21 milliard d'euros. C'est selon le groupe, le fruit d'une amélioration de sa rentabilité. Mais à quel prix pour les salariés ?

 

En octobre 2013, quatre syndicats avaient signé un accord de compétitivité mais pas la CGT ni la CFDT. Qualifié par PSA de "nouveau contrat social", ce texte exigeait des efforts en échange de garanties sur l'emploi : suppression des augmentations générales, baisse du taux de majoration des heures supplémentaires, plus grande flexibilité etc. Dans le même temps, le président du directoire de PSA voyait sa rémunération quasi doublée en 2015, passant de 2,75 millions d'euros en 2014 à 5,24 millions d'euros en 2015 alors que les salariés sont soumis à une modération salariale.

 

Mais c'est bien connu, les capitalistes n'en ont jamais assez. La direction de PSA vient de négocier un nouvel accord qui aggrave le "nouveau contrat social" de 2013. Les salariés n'auront que 0,45% d'augmentation annuelle, soit 5 euros net par mois pour un ouvrier. Cet accord baptisé "NEC" (Nouvel Élan pour la Croissance) vise à "l'augmentation de la marge de flexibilité" pour "mieux répondre aux variations des marchés" selon l'entreprise. Mais « c'est la poursuite du blocage des salaires, des contrats de travail de nuits partielles et des mutations forcées » selon la CGT. C'est pourquoi la CGT ne l'a pas signé puisqu'il aggrave encore le précédent. Bien sûr, Valls voit dans cet accord « l'esprit de la Loi Travail ».

 

« S'il y a des bénéfices, et des bénéfices en hausse, c'est uniquement pour les actionnaires. Ils sont en train de se goinfrer, ils vont se gaver encore de milliards » a réagi Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT de PSA après l'annonce du bénéfice record. « Ces résultats c'était un secret de polichinelle au niveau de la direction », assure le syndicaliste. « On est en colère parce que cela ne l'a pas empêchée de vouloir nous imposer dès la rentrée un deuxième accord de compétitivité ».


 

Lors du journal de 13h sur France-Inter, le présentateur communiquait sur le bénéfice record de PSA après une période difficile et livrait la réaction du délégué central CGT de PSA. Mais comme pour tempérer les propos de ce dernier, il concluait le sujet en rappelant que « l'accord prévoit 1000 recrutements en France en CDI ». Comme si ces 1000 emplois positivaient un tel accord ! Mais c'est oublier que PSA en a supprimé 17000 en 3 ans et que 2500 départs en préretraite sont programmés.


 

Chez PSA, c'est toujours plus de flexibilité pour un "Nouvel Élan pour la Croissance" des bénéfices des actionnaires.


 


 

 

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27 juillet 2016 3 27 /07 /juillet /2016 21:33
Je vous invite à lire cet entretien réalisé par Pierre Chaillan pour L'Humanité. Je l'ai trouvé pour ma part très instructif dans l'analyse des événements dramatiques récents, mais également dans les préconisations concernant notre société. Oui " il y a la nécessité de réinventer la démocratie par l’humanisme, c’est-à-dire par la promotion de valeurs qui placent l’humain au centre des manières de gouverner. "
 
Le psychanalyste, initiateur de l’Appel des appels, souligne le besoin de rassurer face à cette tentative massive de déstabilisation par la « fabrique de la terreur », au travers de notre vie ordinaire par de nouveaux « théofascismes ». S’il faut prendre les mesures de protection et de vigilance, il insiste sur la nécessité de soigner la maladie, la guerre néolibérale du tous contre tous, et pas seulement de traiter le symptôme aussi horrible.
 
 

Après Nice et le 14 Juillet, les attaques dans les transports et dans un festival de musique en Allemagne, c’est maintenant l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, comment réagissez-vous à ces deux dernières semaines de l’horreur ?

ROLAND GORI Mon sentiment est d’abord de la tristesse et de la sidération. Sans pour autant être étonné. Je suis triste car l’idée de personnes égorgées dans un moment de recueillement, d’espoir et de promesse est horrible et effrayant. Sidéré car c’est un choc. Il y a quelque chose qui rend les mots et tout ce que l’on peut dire bien en dessous de l’émotion que cela provoque. Mais je ne suis pas étonné et je l’ai déjà dit et écrit. Cette forme de djihadisme, qui est finalement une guerre extrême à l’Occident en général, et à l’Europe en particulier, considérée comme le ventre mou, fait partie d’une stratégie théorisée par Abou Moussab Al Souri. Fin 2004, il a appelé à une sorte de révolution mondiale islamiste de toutes les populations musulmanes contre les autres populations. C’est un appel à la guerre civile porté au niveau mondial. C’est une nouvelle stratégie à utiliser les autochtones pour frapper et à renverser les gouvernements libéraux en Europe ou plus tyranniques ailleurs, voire même ceux d’autres orientations musulmanes, que ce soient les chiites ou les Frères musulmans par exemple. Cette stratégie est mise en œuvre depuis plus de dix ans avec un certain nombre de succès dans la fabrique de la terreur.

 

En quoi consiste cette fabrique de la terreur ?

ROLAND GORI C’est le défi lancé à tous les gouvernements autour de la planète. C’est la fabrique de la terreur qui surgit de l’ordinaire, ce que le procureur Molins appelait le « terrorisme de proximité ». Je parlerais plutôt d’une espèce d’« ubérisation » des techniques de destruction, d’anéantissement et de terreur. N’importe qui peut se saisir de n’importe quel objet pouvant se transformer en arme de guerre. L’horreur peut surgir de n’importe quel point de la planète et n’importe quelle séquence de l’existence. La promenade des Anglais durant le feu d’artifice, les terrasses de café, les concerts, une église, etc. N’importe quel lieu dans sa banalité peut devenir scène de tragédie. C’est une manière de déstabiliser à la fois les citoyens et ceux qui les gouvernent. Vous allez sécuriser les synagogues, les églises, les mosquées, les lieux scolaires, les hôpitaux… Au final, on va tout sécuriser ! Et en même temps, rien ne peut l’être totalement puisque l’horreur peut surgir de n’importe quel point de la vie quotidienne. C’est cela la terreur ! La terreur n’est pas la même chose qu’une peur qui a un objet et qui mobilise une préparation pour y répondre. Quand on prend sa voiture, on peut avoir une disposition psychique de vigilance et de préparation à affronter un danger plus ou moins grand. Mais, là, ce qui est déstabilisant, c’est l’émergence d’une menace à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, n’importe où, par n’importe qui et avec n’importe quoi. Il faut bien prendre toute la mesure que c’est un défi politique en général, lancé à la démocratie en particulier. Le défi lancé à une société de la marchandise et du spectacle.

 

Ces attentats nous pousseraient dans un agenda que nous ne contrôlons plus ?

ROLAND GORI On voit bien comment les médias et les politiques sont pris par une stratégie de l’émotion et de la réaction immédiate. On peut se demander jusqu’à quel point on ne tombe pas dans le piège tendu par Daech. Le président de la République, le premier ministre et le ministre de l’Intérieur doivent-ils tous se rendre sur la scène des tragédies ? Je n’ai pas de réponse toute faite, mais nous devons bien penser, réfléchir aux ripostes politiques à apporter à une situation de crise absolument tragique. Cette Star Academy de l’horreur est le moyen pour un certain nombre d’individus d’obtenir une reconnaissance sociale qu’ils n’avaient pas par ailleurs. Nous sommes confrontés à une logique d’information calquée sur celle du marché : l’Audimat. Il faudra prendre la peine d’y réfléchir et de savoir si c’est toujours la bonne mesure de faire de la publicité au meurtrier.

 

Dans ces meurtres de masse, la religion est convoquée par ces groupes terroristes, comment comprendre cette instrumentalisation ?

ROLAND GORI Dans mon livre l’Individu ingouvernable (1), j’ai appelé des « théofascismes » ces groupes terroristes qui veulent accomplir une révolution conservatrice internationale par une minorité agissante et sanglante que rien n’arrête. Ils n’ont aucune morale, ni aucune sensibilité. Au contraire, ils font l’éloge de la cruauté et de sa mise en spectacle. On a déjà connu cela. Cela s’appelait le fascisme. Quand je parle de « théofascismes », je ne fais pas appel à des formes particulières d’embrigadement mais je fais référence à ces mouvements révolutionnaires conservateurs qui apparaissent dans le « clair-obscur » d’une crise de civilisation, celle de la démocratie libérale. Face à une civilisation matérialiste qui se réclame des valeurs du commerce, de la finance, de la technique, de la raison pratique, tous les laissés-pour-compte de la planète cherchent des alternatives et ce, d’autant plus que les alternatives progressistes que pouvaient représenter le communisme, le socialisme, l’humanisme ont beaucoup de peine à se faire plébisciter par les peuples. On ne peut pas définir un profil type. Il n’y a pas que des populations opprimées qui vont dans les bras de Daech, pas que des jeunes de banlieue. Il y a aussi des convertis issus de la jeunesse de la classe moyenne ! Par contre, on peut définir les conditions d’émergence de ce type de mouvements qui pour moi rappellent étrangement les mouvements nationalistes, antisémites, populistes de la fin du XIXe siècle et les partis qui se sont constitués dans l’entre-deux-guerres. Comparaison n’est pas raison. C’est une analogie. Dans les trois cas des crimes fascistes ou nazis, des pogroms antisémites ou des crimes de ces sectes sanguinaires, il y a quelque chose de commun : ce sont des crises des valeurs et pratiques libérales. Je ne crois pas que le ressort soit la religion. L’habillage religieux, la rhétorique jettent un sens, donnent une direction à des meurtres de masse qui sont déterminés par bien d’autres choses que le religieux voire l’idéologique. De la même façon que le nationalisme n’est pas forcément l’amour de la nation et de la patrie, le djihadisme n’est aujourd’hui pas forcément l’amour de l’islam.

 

La question qui se pose aujoud'hui, à ceux qui y croient et à ceux qui n’y croient pas, est de trouver ensemble une réponse progressiste et humaniste à cette terreur... Mais, comment faire ?

ROLAND GORI Nous sommes allés tellement loin dans le désenchantement du monde et dans la désacralisation de l’univers et des objets et êtres vivants qui nous entourent, que nous sommes maintenant face à la nudité d’une raison purement instrumentale. Le terrorisme tombe d’ailleurs lui aussi dans cette rationalité instrumentale puisqu’il fait feu de tout bois et ramasse tout pour nourrir son combustible de la terreur. Ils appartiennent bien à la même civilisation, notamment dans une certaine lucidité féroce dans la conception du monde actuel. Cette perte de sens de l’existence, de direction et de valeurs. Cette perte de morale et d’intelligence critique du monde est quand même ce qui nourrit aussi bien la guerre de tous contre tous sur le marché de la compétitivité et de la flexibilité, qui démolit les protections et qui favorise l’émergence de révolution conservatrice, qui en définitive fait partie de la même niche culturelle que la montée des extrêmes droites, des racismes, des nationalismes, etc. Nous avons perdu des raisons d’espérer. Or il faut redonner à la jeunesse des motifs d’espérer qui ne peuvent reposer que sur une promesse et une confiance. De ce point de vue, le politique est en panne. À mon avis, il y a la nécessité de réinventer la démocratie par l’humanisme, c’est-à-dire par la promotion de valeurs qui placent l’humain au centre des manières de gouverner. Montesquieu avait dit que le propre des dictatures et des tyrannies, c’est le gouvernement par la terreur. Le danger aujourd’hui est que les démocraties multiplient les mesures sécuritaires et en arrivent à perdre leur âme de liberté et de confiance. Après le pacte de stabilité, nous avons eu le pacte de sécurité. Je proposerai aujourd’hui le pacte d’humanité. La vision néolibérale de l’humain, la logique d’austérité, la financiarisation généralisée des activités humaines ont fabriqué ces monstres de Daech, du Front national et des extrêmes droites et racismes en Europe. Il faut tirer un trait sur le néolibéralisme, il faut établir son acte de décès. Il a accru les inégalités sociales, les divisions.

 

Quelles réponses peut-on apporter à ce défi ?

ROLAND GORI Il n’y a pas de réponses uniques. Il faut évidemment rassurer les populations devant le caractère de plus en plus sanglant. Le familier devient de plus en plus menaçant. Cette perte de stabilité intérieure peut conduire à la pire des catastrophes et à des réactions terribles de type raciste ou à des stratégies autoritaires. En même temps, on ne peut pas sous-estimer le besoin de protection, de sécurité, des populations. Ces mesures de vigilance sont insuffisantes. Elles traitent le symptôme mais ne traitent pas la maladie. Je le redis, c’est dans le clair-obscur de la crise du néolibéralisme que sont nés ces monstres. Il faut considérer que la sécurité c’est aussi ce que peut apporter notre environnement social, culturel, symbolique, matériel. Prenons un exemple. Je trouve terrible que l’état d’urgence ait été prolongé au même moment que passait quasiment sans réactions la loi El Khomri avec le 49-3. Avec cette loi, on a divisé, on a produit un dissensus dans l’opinion publique, on a créé un fossé entre le gouvernement et l’opinion publique. C’est une mesure d’insécurité. La sécurité, c’est aussi la protection sociale, la santé, l’éducation, la culture, la justice, etc. Quand j’entends l’opposition prôner le renforcement des mesures sécuritaires alors qu’ils ont diminué les effectifs de la fonction publique, je trouve qu’il y a quelque chose d’obscène. Cela fait partie justement de la société du spectacle, qui discrédite complètement la parole politique. De ce point de vue, il faut que le politique réhabilite sa parole. Cela passe par prendre des décisions, ce n’est pas de confier sa décision à des indicateurs quantitatifs de performance économique et financière ou de sondage d’opinions. Réhabiliter sa parole c’est avoir la capacité de prononcer une parole vraie, authentique, ce n’est pas simplement faire une déclaration à responsabilité limitée aux chaînes de télévision. Donner des raisons d’espérer, de penser l’avenir. « Vivre sans avenir, disait Camus, c’est vivre comme des chiens contre les murs. » Il faut rétablir « le langage de l’humanité ». Pour reprendre en le paraphrasant encore l’écrivain qui parlait de cette « éternelle confiance qui fait penser à un humain qu’il peut tirer d’un autre humain des relations d’humanité » à partir du moment où on lui parle « un langage d’humanité ». La culture a une grande importance, l’art et tout ce que l’on peut considérer comme religion laïque, au sens de relier les hommes entre eux. Quand ils ne sont pas reliés entre eux, ils sont dans un désert. Ils se retrouvent esseulés, désespérés, prêts à se jeter dans les bras de n’importe qui pour y trouver une identification. Être ensemble cela veut dire que l’on ne risque rien. On peut toujours rencontrer un fou qui vous tire dessus, un fanatique soi-disant religieux qui se fait exploser, mais la présence de l’autre nous rassure sur la manière d’être au monde. De ce point de vue, il y a vraiment toute la copie à revoir dans la manière de gouverner les humains. En Europe, nous avons la nécessité d’opérer ce que Stefan Zweig appelait « une désintoxication », de repenser l’Europe, non plus à partir d’un dispositif pour faire des affaires, mais en étant un lieu d’histoire, de culture partagée et de construire une « fraternité européenne », comme disait Victor Hugo en 1848. Seule une fraternité européenne pourra faire face au défi de la modernité.

 

D’aucuns ressortent le « choc des civilisations » et voudraient nous embarquer dans une guerre de religion ?

ROLAND GORI Je voudrais rappeler cette phrase extraordinaire de Sébastien Castellion que cite Zweig, ce protestant qui s’est opposé à Calvin à la suite du meurtre de Michel. Je cite cette référence pour dire qu’il n’y a pas que Daech. On peut avoir des groupes audacieux qui se revendiquent d’une doctrine ou d’un dogme pour pouvoir imposer la terreur à une ville ou à un pays, aujourd’hui au monde entier. Zweig reprend Castellion : « Tuer un homme n’est pas défendre une doctrine, tuer un homme c’est d’abord et avant tout un homicide. » Ce qui se produit aujourd’hui, ce ne sont pas des guerres de religion ou bien de civilisation. Nous sommes face à quelque chose de l’ordre du meurtre et ces meurtres ont un rapport étroit avec les passions nihilistes d’une époque qui a justement oublié les grandes valeurs de l’humanisme, valeurs de l’humanisme qui ne sont pas propres à l’Occident mais qui sont partagées par bien des cultures et des civilisations.

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25 juillet 2016 1 25 /07 /juillet /2016 21:48

Il faut réunir 58 signatures de députés pour que puisse être déposée une motion de censure. Le texte sur la Loi travail a été adopté lors de chaque passage à l'Assemblée nationale sans majorité parlementaire, avec l'utilisation de l'article 49-3, c'est à dire sans vote des parlementaires.

 

Le dépôt d'une motion de censure à l'encontre de ce gouvernement a échoué à chaque fois. En effet, ils n'ont été que 28 à signer les 3 textes des motions de censure (voir tableau ci-dessous). On retrouve les députés communistes - Front de Gauche, quelques écologistes, quelques "frondeurs" PS, mais bizarrement certains n'ont signé qu'une fois, mais jamais en nombre suffisant pour atteindre les 58 signatures. Ne me dites pas qu'ils se sont arrangés volontairement . Vous croyez que c'est le genre au PS ?

 

Alors pour 2017, sachez qui vous devrez censurer.

Loi travail - Pourquoi il n'y a pas eu de motion de censure de gauche
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21 juillet 2016 4 21 /07 /juillet /2016 22:12

Par un ultime 49.3, le gouvernement a fait adopter sans majorité parlementaire et contre l’avis de la majorité des Françaises et des Français, son projet de casse du code du travail. Comment imaginer que ce texte qui va bouleverser les conditions de travail de millions de salariés soit adopté sans qu’aucun débat n’ait pu avoir lieu en séance à l’Assemblée nationale ?

 

Ce passage en force ne fait que renforcer la crise démocratique de nos institutions.

 

L’adoption définitive de ces régressions sociales ne signifie évidemment pas la fin du combat.

 

La mobilisation n’est pas terminée et les députés du Front de Gauche et les sénatrices et sénateurs du groupe CRC (Communiste, Républicain et Citoyen) ont proposé une saisine du Conseil Constitutionnel qui doit être présentée par au moins 60 élus de chaque assemblée.

 

Ces élus seront également aux côtés des salariés le 15 septembre, journée d’action interprofessionnelle décidée par l’intersyndicale dans la continuité des précédentes mobilisations qui ont rassemblé depuis 5 mois plusieurs millions de personnes dans la rue.

 

Nous ne lâcherons rien !

49-3 utilisé 3 fois pour la Loi travail, on s'en souviendra en 2017
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18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 18:52

Par Patrick Le Hyaric - L'Humanité

 

Ce devait être un soir de fête et c’est devenu un jour d’effroi. Après Paris, Istanbul, Orlando, Bamako, Bruxelles ou Bagdad, la furie terroriste s’est abattue sur Nice. Elle a broyé des dizaines d’existences, certaines à l’aube de la vie, mutilé des corps, inscrivant à jamais dans les esprits des images d’une indicible horreur.

 

Une nouvelle fois, la France est en deuil. Les circonstances du crime et les motivations de cet assassin restent trop floues pour en tirer toutes les conclusions. L’incertitude qui règne sur cet odieux attentat nous plonge dans une angoissante perplexité. Pourtant, il nous faut comprendre pourquoi l’histoire redevient tragique.

 

La revendication tardive de cette innommable atrocité par Daech ne nous informe pas sur ses raisons profondes. Elle nous dit cependant que le terrorisme fanatique est bien ce décor obscur dans lequel se meuvent des fanatiques, des âmes errantes, des petites frappes frustrées, d’imbéciles voyous prêts, pour des raisons diverses, à devenir des assassins de masse sans le début d’un frémissement de conscience. Il s’agit d’une incontestable victoire de cette franchise du crime qui parvient à activer dans différents endroits du globe des pulsions meurtrières aussi cruelles qu’imprévisibles.

 

Depuis le 7 janvier 2015, la menace terroriste s’inscrit dans notre quotidien. Elle frappe désormais en dehors de la région capitale, comme s’il fallait partout s’habituer au carnage, comme s’il fallait renouveler sa peine à échéance régulière. Là se situent peut-être l’horreur véritable et l’ultime dessein du terrorisme : la banalisation d’une épouvante qui prêterait le flanc aux réflexes les moins raisonnés, à la recherche de la fragmentation, de la division de la société, ouvrant la voie au triomphe de l’abominable secte des égorgeurs, coupeurs de têtes, lanceurs de bombes et de camions fous.

 

Il va donc falloir raisonner, penser, peser les mots et les images pour se défier de la haine qui trouve dans ces circonstances un terreau si fertile. Il va falloir le faire en résistance aux assassins comme à ceux qui les inspirent. Le faire contre les tentations qui s’expriment dans notre société de baisser pavillon sur les valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité, justement fêtées ce soir de 14 Juillet par les victimes de l’attentat.

 

Inutile de cacher l’ampleur du défi. Le terrorisme fanatique, et les formes mutantes qu’il endosse, risque d’être une donnée du monde qui vient s’il continue cette course folle.

 

La sécurité intérieure est donc une grande question, un grand défi pour toutes celles et tous ceux qui ont légitimement à cœur d’être protégés et de préserver, de faire fructifier nos libertés individuelles et collectives, nos moments de communion. L’état d’urgence ne l’aura pas permis. Il ne permettra pas plus aujourd’hui de répondre à ce nouveau type de terrorisme, dont seuls des démagogues politiciens prétendent pouvoir à tous les coups prévenir les horribles méfaits.

 

Comment donc faire pour que nos larmes ne deviennent pas des larmes d’impuissance réitérées à chaque coup porté ? Voilà des questions que les progressistes et humanistes auraient grand tort de laisser en jachère ou à une droite engluée dans une nauséabonde surenchère avec son extrême.

 

Misons sur une action internationale résolue pour assécher les réseaux et organisations terroristes et pour encourager partout les forces démocratiques et progressistes, pour un codéveloppement solidaire et durable, pour des mesures de sécurité intérieure efficaces, garantissant toutes les libertés, et la promotion d’une société de partage et d’égalité. Ce sont là d’indissociables directions que devrait prendre l’action publique, associées à une nécessaire mobilisation solidaire de toute la société et des citoyens.

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12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 22:07

Cela fait quelques jours que Michel Rocard est décédé et les hommages n'ont pas manqué pour saluer la mémoire de l'homme politique, de l'homme d'état. Quelle que soit la personne, la mort de tout être humain suscite toujours le respect. Il arrive même qu'au-delà d'idées et d'engagements opposés, une fois mort on trouve toutes les qualités à la personne. Comme le chantait Brassens :

 

« Un' fois qu'ils ont cassé leur pipe
On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés
Les morts sont tous des braves types »

 

Soit, mais cela ne doit pas aboutir à louer l'homme politique dont l'orientation s'opposait à celle vers quoi tend la France insoumise. C'est pour cela que je m'interroge quant aux propos de J-L Mélenchon sur Twitter. Ne les ai-je pas compris ? Etaient-ils au 2ème degré, je ne l'ai pas perçu comme ça.

 

J'ai signé pour la France insoumise JLM2017, mais pas pour entendre ces propos

Comme bien d'autres militants communistes, j'ai apporté ma signature pour appuyer la candidature JLM2017 , considérant qu'ayant été notre candidat lors de la présidentielle de 2012, avec le programme l'Humain d'abord qui est la base pour 2017, il avait toute légitimité à porter à nouveau cette candidature. Personnellement, je suis opposé à la mascarade des primaires. Mais je n'ai pas apporté un soutien à la candidature de JLM2017 pour entendre ces propos.

 

J'avais réagi en twittant « La conversion aux marchés, un promoteur du libéralisme, c'est ça le côté éclaireur ? Sa vie est une leçon ? Non merci. »

 

Si je n'ai pas compris, je ne suis pas le seul, une autre réaction allait dans le même sens le lendemain : « Moi, ça me fait peur que vous, Jean-Luc, candidat de la France insoumise, soyez éclairé par Michel Rocard ! » 

 

Et que Manuel Valls et Emmanuel Macron considèrent tous les deux qu'ils sont les enfants du «rocardisme» ne fait qu'ajouter à mon interrogation. Ce n'est pas parce que dans les années 1970, alors qu'il dirigeait le PSU, il n'y avait pas plus révolutionnaire en paroles, que cela l'empêcha de devenir un parfait gestionnaire de la société capitaliste lorsqu'il rejoint Mitterrand comme ministre puis premier ministre. Il contribua activement à la conversion d'une partie de la gauche française à l'économie de marché et au caractère indépassable de l'horizon capitaliste. C'est dit dans le projet socialiste de 1991 adopté lors du congrès de l'Arche. Il entérine beaucoup des idées de cette "deuxième gauche" dont il se revendiquait, après la chute du bloc communiste. C'est ce qu'on appelle aujourd'hui le social-libéralisme ou encore couramment le réformisme. Celui qui prônait l'autogestion se révéla un parfait gestionnaire de la société capitaliste.

 

Je comprends que le décès d'un être humain afflige ses proches. Cependant, en tant que militant engagé depuis 40 ans, je ne me sens pas en deuil. Quant à l'éclaireur, pas plus hier qu'aujourd'hui je ne me sens éclairé par ceux qui n'ont cessé de combattre l'idée du socialisme et du communisme.

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11 juillet 2016 1 11 /07 /juillet /2016 22:03

L’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl) mobilisée contre la loi El Khomri a appelé vendredi à poursuivre la mobilisation pendant l’été et annoncé un rendez-vous pour une nouvelle « journée d’actions et d’initiatives » dès la rentrée afin d’« obtenir l’abrogation de la loi travail et conquérir de nouvelles garanties et protections collectives ». Après 12 journées de mobilisation et l’adoption en deuxième lecture à l’Assemblée nationale du projet de loi mercredi dernier, la contestation ne prend pas de vacances : « Nombre d’initiatives locales, sur tout le territoire, sont déjà prévues et organisées de manière unitaire », prévient l’intersyndicale. FO et la CGT ont notamment prévu des opérations péage gratuit et des actions lors des déplacements des responsables de l’exécutif. Salariés, privés d’emploi, étudiants, lycéens et retraités sont en outre invités à adresser une « carte postale » au président de la République pour lui faire part de leur détermination à rester mobilisés. Une détermination intacte, alors que plus de sept Français sur dix estiment que le premier ministre, Manuel Valls, a eu tort d’utiliser à nouveau le 49-3 pour faire adopter le texte sans vote des députés, selon un sondage Odoxa pour i-Télé paru vendredi.  

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8 juillet 2016 5 08 /07 /juillet /2016 06:49

Les dangereux "terroristes" de la CGT à qui vous devez un peu les congés payés, vous souhaitent de bonnes vacances !

 

La Loi-Travail, c'est la remise en cause de certains acquis issus des conquêtes sociales.

Bonnes vacances, et n'oubliez pas d'où viennent ces congés payés
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6 juillet 2016 3 06 /07 /juillet /2016 16:14

En ces premiers jours qui sentent la période des vacances, nous étions 250 au rassemblement de ce 5 juillet sur le parvis de la mairie de Niort. C'est le jour où le texte de loi revenait en seconde lecture à l'Assemblée nationale. Dès le matin, le ton était donné par Valls qui avait annoncé qu'il utiliserait l'article 49-3 puisqu'il savait qu'il n'avait pas de majorité. Sacré exemple de démocratie alors que 70% de la population désapprouve ce texte. Et dans la même lignée, Valls, en digne héritier du franquisme, n'a que faire de la parole des élus de la République puisqu'il aura été le seul à pouvoir s'exprimer à l'Assemblée, pour dire qu'il fallait aller vite et qu'il utilisait le 49-3. Mesdames et Messieurs les députés, avec le petit caudillo, c'est tais-toi.

 

A l'heure où je rédige ce billet, on apprend que comme la fois précédente, il n'y a eu que 56 députés signataires de la motion de censure. La direction du PS a menacé d'exclure les signataires ou de ne plus leur donner l'investiture aux prochaines élections. Alors les courageux ont été peu nombreux. Qu'importe, ce sont les électeurs de Gauche qui ne leur donneront plus leurs voix désormais, et investiture ou pas, c'en sera fini des trahisons.

Environ 250 manifestants à Niort pour dire NON à la Loi travail
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