Lors de la séance des questions d’actualité à l’Assemblée Nationale, le député communiste Jean-Paul Lecoq interrogeant Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères, lui demande : « Comment justifiez-vous cette incohérence de notre pays : d'un côté la France appelle au respect de la démocratie en Côte d'Ivoire alors que de l'autre elle soutient de manière indéfectible la dictature de M. Ben Ali ? »
La réponse de Michèle Alliot-Marie est saisissante : « On ne peut que déplorer des violences concernant des peuples amis. Pour autant, je rappelle que cela montre le bien-fondé de la politique que nous voulons mener quand nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type. »
On aurait pu attendre pour le moins la condamnation des violences, elle ne fait que déplorer et pire encore, elle propose ni plus ni moins que les forces de sécurité française puissent assister les forces de sécurité du dictateur Ben Ali !
Elle n’est hélas pas la seule dans ce gouvernement à vouloir protéger l’ami de Sarkozy. Le Ministre Bruno Lemaire trouve que « Ben Ali est souvent mal jugé, il fait beaucoup de bonnes choses ». Beaucoup de bonnes choses pour son clan au détriment de son peuple.
Et quand François Fillon appelle « instamment l'ensemble des parties à faire preuve de retenue », n’est-on pas en droit d’attendre d’autres propos ? Qui doit faire preuve de retenue, car il semble oublier que les morts se situent du côté des manifestants.
Quant au porte-parole du gouvernement François Baroin il déclarait aujourd’hui que la France était « extrêmement vigilante » sur la situation mais en même temps qu'elle n'avait pas « à s'ingérer dans les affaires » de Tunis. C’est vrai, jamais la France ne s’est ingérée dans les affaires d’un autre pays. On n’a pas entendu Sarkozy prendre position par rapport à la Côte d’Ivoire par exemple.
Toujours est-il qu’un bilan fait état de 65 morts depuis la mi-décembre. Je n’ose imaginer si la même chose se passait à Cuba !