Sanofi-Aventis, numéro quatre mondial et premier laboratoire tricolore, tenait son Assemblée Générale vendredi dernier. Mais tous les actionnaires n’ont pas eu droit au même traitement. Par le biais du plan d’épargne du groupe, les salariés détiennent 1,38 % du capital et 2,10 % des droits de vote. De ce fait ils étaient conviés à l’assemblée générale des actionnaires. La CGT l’avait rebaptisé « L’AG de la colère » et c’est bien ce qui s’y est passé. Les salariés actionnaires n’ont pas été accueillis par un café gourmand, mais par une horde de CRS qui les a bousculé.
C’est une honte que notre république mette les CRS au service des capitalistes pour casser du salarié.
En 2010, Sanofi a affiché un résultat net de 9,2 milliards d’euros. En cinq ans, les dividendes ont bondi de 64 %. En 2005, les actionnaires se contentaient de prélever 2 milliards d’euros de dividendes. Cette année, ils vont s’octroyer au moins 3,25 milliards et pendant ce temps, ce sont 3 000 emplois supprimés depuis 2008 et 1500 encore à venir.
Sanofi se moque bien de ses salariés et utilise des méthodes bien à lui : après l’annonce de leur licenciement par répondeur téléphonique à 1700 salariés, c’est aujourd’hui l’accueil à la matraque des salariés qui viennent demander des comptes lors de l’AG.
La colère des salariés est facile à comprendre avec le tableau ci-dessous. Quand la courbe des dividendes grimpe, l'emploi diminue.