20 janvier 2010
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« Ces journalistes étaient inconscients. Ils ont agi en contradiction avec les consignes de sécurité. »
« C'est insupportable de voir qu'on fait courir des risques à des militaires pour aller les chercher dans une zone dangereuse où ils avaient l'interdiction de se rendre. »
« Il faut que les Français sachent le coût de cette histoire. » Voici les propos honteux à l'égard des journalistes enlevés qui ont été tenus par Nicolas Sarkozy. Et comme si
cela ne suffisait pas, il a fallu que Claude Guéant en rajoute, ce qui a provoqué un véritable tollé dans la profession qui avait jusqu’alors respecté un silence prudent sur la disparition de
leurs confrères.
Une soixantaine de journalistes, dont Florence Aubenas, "amis et soutiens des deux journalistes et de leurs
accompagnateurs afghans" ont signé un texte, refusant que la réputation de ces derniers ne soit "salie".
"Nous ne pouvons pas admettre que des responsables politiques mettent en cause la probité professionnelle de nos
confrères et amis. Nous n’accepterons pas que la réputation de nos confrères soit salie et diminuée alors même qu’ils sont encore aux mains de leurs ravisseurs et qu’ils n’ont pas encore
livré le récit de leur enlèvement", écrivent les signataires. "Puisque la recommandation est à la discrétion, ajoutent-ils, nous aurions souhaité que les responsables politiques soient
les premiers à faire preuve de retenue. Loin des contre-vérités et des polémiques", ajoutent les signataires, issus notamment des rédactions de France 3, France 2, France Inter, du journal
Le Monde ou de l’Agence Capa.
Florence Aubenas, ex-otage en Irak a trouvé les propos de Guéant "très blessants", pour les journalistes et pour
les familles. "On parle de la liberté d’informer et on vient leur dire que l’addition est lourde. Elle est d’abord lourde" pour les otages, a-t-elle expliqué. Florence Aubenas, à
l’époque journaliste à Libération, avait été enlevée et séquestrée en Irak de janvier à juin 2005.