Vous ne trouvez pas surprenant que Nicolas Sarkozy n’ait pas encore à ce jour dénoncé la répression du pouvoir tunisien face à la révolte de sa population contre le chômage ? Pourtant, Sarkozy semble toujours prêt à s’indigner sur les atteintes à la liberté et les droits de l’homme … mais selon l’endroit où ça se passe. Il a en effet une indignation très sélective.
Lors de sa visite en Tunisie en 2008, il déclarait « Aujourd'hui, l'espace des libertés progresse, ce sont des signaux encourageants que je veux saluer, et la Tunisie peut se comparer sans rougir à tant d'autres pays. Ces signaux s'inscrivent sur un chemin étroit et difficile, mais essentiel, celui de la liberté et du respect des individus sans lesquels un pays n'est pas un grand pays. Ce chemin, aucun pays ne peut prétendre l'avoir entièrement parcouru et personne ne peut se poser en censeur ... Je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais, dans un pays où je suis venu en ami et qui me reçoit en ami, de m'ériger en donneur de leçons. J'ai pleinement confiance dans votre volonté de vouloir continuer à élargir l'espace des libertés en Tunisie. » On voit de quelle façon progresse cet espace de liberté ! Je vous invite à relire ces billets d’avril 2008 « Tunisie, les contrats avant les droits de l’homme » et de novembre 2009 « Tunisie, les drôles de soutien de Ben Ali ».
La France vient seulement de sortir timidement de son silence par la voix du ministère des Affaires étrangères « Nous déplorons les violences, qui ont fait des victimes, et appelons à l'apaisement. »
Il y a quelques jours, à l’occasion d’une cérémonie de vœux, Sarkozy faisait la leçon à Gbagbo en Côte d’Ivoire. Par contre, on ne l’a pas encore entendu par rapport à son ami Ben Ali, réélu la dernière fois pour un 5ème mandat avec près de 90% des voix. Aujourd’hui, les masques tombent et apparaît au grand jour le visage de la dictature Ben Ali, un pouvoir policier et corrompu. On ne peut que condamner le soutien officiel de la France à Ben Ali.
Exprimons soutien et solidarité au mouvement social tunisien.