A chacun de ses déplacements, Sarkozy ressert la même formule. « J'ai voulu venir devant vous d'abord parce que mon devoir, c'est de me déplacer, d'aller à la rencontre des gens, de les entendre, de les écouter. Puis de tirer des conclusions de ce qu'ils me disent et d'y apporter des réponses.»
Et quelles réponses ! Au début du mois, lors de sa rencontre avec les maires du Cher à Saint-Amand-Montrond, aux élus qui s’inquiétaient sur le devenir des services publics locaux, il enfonce le clou de la démagogie en affirmant, après avoir cité la Grèce, l’Irlande ou le Portugal : « Croyez-vous que j’accepterais que la France fasse la manche ? » pour cause de déficit. Et d’invectiver les élus : « On ne peut pas toujours dépenser plus ! » Et à la question de Jean-Pierre Charles, maire (PCF) de Graçay et conseiller général qui l’interpellait « Monsieur le Président, depuis plusieurs années, mais avec une accélération notable dans ces derniers mois, cette énergie qui nous anime se heurte aux annonces régulières de suppression de services publics [...] Lorsque les professeurs ne sont pas remplacés, qu'une lettre peut mettre huit jours de ma mairie pour aller à deux kilomètres, que le temps d'intervention des gendarmes peut atteindre 50 minutes [...] Etes vous prêt à renoncer à la destruction de centaines d'emplois publics programmés dans notre département cette année 2011 ? »
La réponse de Sarkozy montre tout son mépris ou à tout le moins toute sa bêtise puisque sa réponse sera la suivante : « Vous m'dites qu'une lettre met 8 jours pour faire 2 kilomètres... Ecoutez... faites les deux kilomètres...» Une partie de la salle applaudit, comme quoi la bêtise à l'UMP n'est pas propre à Sarkozy mais a atteint nombre d’élus qui disent défendre le service public. Ils vous mentent, ils veulent seulement votre voix lors des élections. Et le maire interpellé ne pourra répondre, le micro lui a été retiré.
Ce qui est en marche avec la réforme territoriale, la recentralisation des collectivités locales, la disparition de la taxe professionnelle et la future réforme de la fiscalité, c’est la remise en question de la démocratie de proximité, des services publics et la marchandisation des services à la population. Lors des prochaine élections cantonales, chaque voix pour le PCF-Front de Gauche sera un rempart contre cette politique.