Les contraintes décidées par la commission européenne en contrepartie du plan d’ « aide » à la Grèce par les États de la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) mettent sérieusement à mal la démocratie grecque.
L’accord fixe un agenda gouvernemental et parlementaire. Le gouvernement doit adopter « avant la fin juin 2010 une loi qui exige la publication mensuelle par le bureau de comptabilité générale de statistiques mensuelles (…) sur les revenus, les dépenses et les finances de l’État ». Cette exigence est déclinée à tous les niveaux, jusqu’aux municipalités. De même, toutes les décisions publiques qui engagent des fonds doivent être publiées sur Internet.
Au troisième trimestre, le gouvernement devra lancer une révision des politiques publiques et des programmes sociaux. Elle devra être « conduite par des experts extérieurs et reconnus internationalement ». On a là une véritable mise sous tutelle. L’administration publique devra être réformée de fond en comble. Le document appelle à des « fusions de municipalités, de préfectures et de régions » . L’une des mesures les plus contraignantes sera le non-remplacement de quatre fonctionnaires sur cinq partant à la retraite dans le budget 2012.
Le secteur de la santé n’est pas épargné. Il continuera d’exister une santé publique, mais elle sera sous le contrôle étroit du ministre des Finances.
Au quatrième trimestre, le gouvernement se devra de « préparer un plan de privatisations » dont le but sera de « lever au moins 1 milliard d’euros dans la période 2011-2013 ».
Dans une interview accordée à l’Humanité, Jean Ziegler, sociologue et responsable à l’ONU, souligne que des sources bancaires helvétiques fiables, estiment qu’uniquement dans les banques suisses, on retrouve plus de 36 milliards d’euros de capitaux grecs provenant de l’évasion fiscale.
La Grèce a été rapidement pointée du doigt, mais il ne faudrait pas oublier l'origine de cette crise mondiale, avant tout provoquée par les marchés financiers.
Aujourd’hui, c’est un véritable diktat que la commission européenne et le FMI imposent au peuple grec en leur infligeant un programme de casse et de régressions sociales et démocratiques.
On peut penser qu'en choisissant la Grèce pour première cible, le monde libéral envoie un message à tous les peuples:"Fini la démocratie, maintenant c'est nous qui imposons les règles".
Les déficits publics dans la zone Euro