Le gouvernement a tranquillement profité du passage du texte sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale pour y glisser un amendement, adopté le 15 septembre, modifiant l’organisation de la médecine du travail. L’amendement 730 prévoit que cette profession soit exercée « sous l’autorité de l’employeur ».
Le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom), estime que « l’indépendance du médecin doit être préservée dans les actions qu’il estime nécessaire de mener dans les entreprises et auprès des salariés ».
Certaines catégories de salariés seraient exclues de la médecine au travail, parce que précaires, intérimaires, ou intermittents du spectacle… Et l’intervention de médecins non spécialisés en médecine du travail serait aussi au menu.
Le Conseil national de l’ordre des médecins s’étonne de l’absence de toute concertation et le regrette vivement puisque cela fait 6 mois qu’il demande à être reçu par le Ministre du travail pour évoquer ce sujet. Cela n’empêche pas Eric Woerth de se féliciter de ce nouveau « progrès social ». « La médecine du travail en sort tout à fait renforcée et le médecin est au cœur du dispositif de prévention. »
S’il y a une chose qui est renforcée, c’est le mécontentement vis à vis de ce gouvernement qui agit avec la méthode d’un bulldozer. Toutes les réformes consistent en un recul social. Nous devons faire entendre nos voix et résister face à la dangerosité de toutes ces réformes.