« Si une partie du territoire (de la zone euro) est attaquée, il faut être solidaire ». C’est le commentaire de Christine Lagarde évoquant, dans le Journal du dimanche, le plan d’aide à la Grèce qui sera discuté au Parlement le 3 mai prochain. Il représente une enveloppe de 6,9 milliards d’euros, dont 3,9 versés immédiatement. Mais solidarité bien ordonnée… Le taux d’intérêt exigé par la France est très supérieur à celui qu’aura à débourser Bercy sur les marchés financiers. Ces 3,9 milliards ont été empruntés au taux en vigueur de 1,5 % sur trois ans, mais les Grecs devront les rémunérer à 5 %. Paris, explique la ministre des Finances, s’est octroyé un surtaux de sécurité de 3 %. Si donc Athènes rembourse sans retard, elle devra verser 150 millions d’intérêts. Si une partie des sommes n’est pas remboursée dans les délais, un complément de 1 % puis de 0,5 % alourdira encore la dette.
C’est ce que Christine Lagarde appelle « ne pas être complaisant avec la Grèce ».
Un langage d’usurier qu’elle ne tenait pas quand la BCE aida les banques avec des taux de 1 %.
Article de Jean-Paul PIEROT dans l'Humanité