Après l’adoption de justesse par le Sénat de la proposition de loi UMP sur le travail dominical et jours fériés, par 165 voix contre 159, le Parlement a définitivement entériné le texte. On sait que ce texte a avant tout été mis en place pour la grande distribution des zones touristiques.
Ce texte stipule notamment que le travail dominical devra s’effectuer sur la base du volontariat. Mais il est clair que ce volontariat sera soumis à la pression exercée par les employeurs. Un véritable chantage à l’emploi.
Mais si vous ne connaissez pas les moeurs de la grande distribution, en voici deux exemples récents. Celui de 3 salariés d’un supermarché d’abord, vidéo ci-dessous :
Un autre cas soumis par une auditrice au président du Sénat, ancien ministre du travail, invité de France-Inter le 24 janvier :
« Cet incident s’est passé au super marché Carrefour de Mérignac le 14 juillet. Les caissières avaient été obligées, forcées par le directeur, de travailler ce jour là et elles avaient décidé d’accoler à leur caisse un petit écriteau disant qu’elles étaient travailleuses, caissières non volontaires. Suite à cet incident, elles sont toutes menacées de licenciement et on leur a demandé à partir du lendemain de ne plus apparaître dans le magasin. »
Réponse de G Larcher « Il nous faut préserver la vraie liberté de choix du salarié… Sur ce sujet L’attitude de tous ceux qui ne respectent pas le code du travail est susceptible de sanction, il y a pour cela l’inspection du travail, la direction du travail et de l’emploi … La loi actuelle le garantit, encore faudra t’il que concrètement cette garantie soit vérifiée. Pour cela il y a des missions régaliennes de l’état qui est notamment le respect du code du travail. »
Pourtant, puisque Monsieur Larcher a été en son temps ministre du travail, il sait fort bien que la justice est extrêmement laxiste en matière de droit du travail, et que les employeurs qui ne respectent pas le code du travail restent largement impunis.
Dans le cas présent, il serait pourtant très simple de sanctionner ces patrons. Puisqu’ils ne respectent pas la loi, pourquoi ne pas leur interdire l’ouverture de leur magasin les dimanches et jours fériés pendant une période déterminée ?
Ce sont les femmes qui sont plus souvents victimes de ce chantage. Comme l'a chanté Jean Ferrat :
Si nous sortons du Moyen-Age
Vos siècles d’infini servage
Pèsent encore lourd sur la terre ...