On connaissait l’acteur et humoriste français François Morel. Eh bien, sachez qu’il existe un autre François Morel, mais beaucoup moins drôle puisqu’il fait dans l’ignoble. Patron de la société CARREMAN, on peut le qualifier ainsi qu’Eric Baïsse, autre patron du même groupe, de patrons voyous, de patrons esclavagistes.
Le groupe Carreman, 90 emplois aujourd’hui sur le site de Castres, gros fabriquant de tissu haut de gamme est également présent à Lavelanet, mais aussi en Roumanie, en Inde, en Chine, au Pakistan et aux USA. L’entreprise est en train de licencier 9 personnes sur son site de Castres.
Et ces patrons-voyous proposent à ces neuf salariés d’aller travailler dans une autre usine du groupe. Sauf que cette usine se situe à Bangalore en Inde, et que le salaire brut serait de de 3500 à 4500 roupies par mois soit de 53 à 69 € mensuels avec un 13e mois, une assurance médicale et une caisse de prévoyance pour 8h de travail par jour, 6 jours sur 7 en application de la législation locale du travail.
Pour Edmond Andreu, secrétaire adjoint de l’union locale CGT : « Le but de cette offre d’emploi, c’est une simple affaire juridique. Le patron, lorsqu’il licencie, a obligation de faire des propositions de reclassement. Mais ici, les patrons ont choisi la plus scandaleuse des offres que l’on puisse imaginer. On leur a même indiqué oralement que l’usine participerait au déménagement pour ceux qui étaient intéressés. Carreman dispose d’un établissement à New York. Pourquoi ne leur propose t-on pas un job là-bas ? Proposer de partir en Inde à des types qui ont passé toute leur vie dans l’usine, c’est pire que tout. Cela dépasse tout entendement. »
Le plan social sera effectif le mois prochain. Hasard du calendrier : au même moment, la direction et les commerciaux se retrouveront à Bora Bora pour un voyage d'affaires.
C'est un véritable mépris, une insulte à l'être humain. Mais on n’a pas encore entendu Sarkozy sur le sort de ces salariés, lui qui s’offusque dès qu’un patron est séquestré sans qu’il y ait pourtant violence.
La lutte de classe doit revenir à l'ordre du jour. Dans un état de droit, peut-on proposer l’esclavagisme comme seule solution de reclassement à des salariés ?