La rémunération totale des présidents exécutifs du CAC 40, soit les plus grandes entreprises françaises, s'est élevée à 3,06 millions d'euros en moyenne en 2009, soit 190 fois le Smic.
Les cinq présidents exécutifs les mieux payés du CAC 40 sont Carlos Ghosn de Renault avec 9,2 millions d'euros par an, Christopher Viehbacher de Sanofi-Aventis avec 8,2 millions, Bernard Arnault de LVMH avec 7,6 millions, Franck Riboud de Danone avec 5,9 millions, et Henri de Castries d'Axa avec 5,6 millions.
Pendant ce temps, le smic ne va progresser que de 1,6 % à partir du 1er janvier pour atteindre 9 euros bruts de l'heure, soit 1 365 euros brut par mois et 1 073 euros net à condition de travailler à temps plein, car parmi les smicards, combien de salariés sont à temps partiel imposé ?
Et il n’y aura aucun "coup de pouce" de donné au smic. Depuis l’élection du président du pouvoir d’achat, il n’y aura eu aucun coup de pouce lors des différentes revalorisations. Xavier Bertrand a défendu la semaine dernière un tel choix au motif que la progression du salaire minimum ne concernerait que "10 % des salariés", et qu'il préfèrerait "parler à 100 % des salariés". Trop facile !
Lisez ce que déclarait Élisée RECLUS, communard, géographe, militant et penseur de l’anarchisme français, lors d'une conférence à Genève en 1880.
« Considéré comme simple possesseur de ses bras, l’homme est lui-même une marchandise, ni plus ni moins que les produits de son labeur. Les industries de tous les pays, entraînées de plus en plus dans la lutte de la concurrence vitale, veulent produire à bon marché en achetant au plus bas prix la matière première et les bras qui la transformeront. »
Cent ans après, qu'est-ce qui a changé ? On voit bien que c'est toujours au plus bas prix que le salarié est payé. Et face à cette situation, ce qu'Élisée RECLUS considérait comme une conséquence inévitable est toujours d'actualité, à savoir la révolution.