L'histoire des salariés de Lenoir et Mernier dans les Ardennes (entreprise métallurgique, dont les salariés sont victimes d'un patron voyou adhérent de l'UIMM) me rappelle étrangement le roman de Gérard Mordillat, les Vivants et les Morts, où les tourments, la révolte d'un jeune couple sont aussi ceux d'une ville où la lutte pour la survie dresse les uns contre les autres, ravage les familles, brise les règles sociales, politiques. Sauf que dans les Ardennes, il s’agit de la réalité et non d’un roman.
Mardi soir, tous les salariés de Lenoir et Mernier en lutte depuis début février attendaient beaucoup d'une énième réunion à la préfecture. Ils sont tombés de haut. Le délégué syndical CFDT lâche cette phrase, « ils ont tous été horribles et nuls » : Le président socialiste du conseil régional se couchant devant la position de Christine LAGARDE, la ministre de SARKOZY, le président du conseil général UMP devenant amnésique concernant la proposition des salariés, le député fantôme socialiste ne sachant a quel médiateur se vouer, le maire socialiste de Bogny sur Meuse au côté du conseiller général UMP, restant tous deux étrangement silencieux !!!
Ce qui sera retenu de cette réunion, c’est que Philippe JARLOT (des faits concernant ce vautour) a mis 150 salariés au chômage et que l’état, les pouvoirs publics et les collectivités locales les maintiendront dans la misère et la précarité.
Les ouvriers menaçaient de polluer la Meuse avec de l'acide chlorhydrique. Ils ne sont pas passés à l’acte, mais dans la nuit de mardi à mercredi, une partie de l’usine Lenoir et Mernier est partie en fumée. Le délégué syndical ne cachait pas son inquiétude, « on ne peut plus rien maîtriser, il y a eu l’incendie la nuit dernière, il y a des dégradations, des bureaux saccagés … Et le plus terrible, c’est qu’en dehors de nous, personne n’a l’air de s’en soucier… Est-ce qu’on veut que nous commettions l’irréparable ? C’est effrayant. »
N Sarkozy déclarait le 5 février, « Du capitalisme sans foi ni loi, il faut faire un capitalisme intelligent ». Qu’attend son gouvernement pour que cela ne soit pas que de belles paroles ?
Car dans ce monde où la raison financière l'emporte sur le souci des hommes, qui doit mourir ? Qui peut vivre ?