Cela fait quatre ans qu'a été fermée l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), jetant à la rue deux cent quatre-vingt-trois salariés. Cette entreprise de connectique automobile avait été vendue en 2004 par la SNECMA au groupe américain Molex contrôlé à 60% par des fonds de pension. Et en 2008, ceux-ci de fermer après avoir pillé le savoir-faire. Au final, il n'est resté que 20 salariés et le ministre de l'industrie de l'époque, un certain Estrosi, avait osé déclarer que c'était « un dénouement positif grâce à un plan de sauvegarde de l'emploi de grande qualité ». (Voir mon billet de septembre 2009)
Eh bien ils n'ont pas baissé les bras, après la fermeture de l’usine, cent quatre-vingt-dix ouvriers et techniciens qui travaillaient pour l’équipementier automobile poursuivaient en justice leur ex-employeur, la maison mère Molex Inc basée aux États-Unis. Ils demandaient que leurs licenciements économiques soient requalifiés en licenciements abusifs, voire frauduleux. Ils ont obtenu, hier, gain de cause. Les licenciements sont considérés sans cause réelle et sérieuse. Les cent quatre-vingt-dix plaignants réclamaient aussi des indemnités d’un montant total de 22 millions d’euros. Le jugement accorde 14 millions d’euros aux 190 salariés.
Malheureusement, cent quatorze d'entre eux n’ont retrouvé aucun travail et sont contraints de vivre du RSA.
Le syndicaliste CGT Guy Pavan, trente-trois ans de travail chez Molex, tire les premiers enseignements de la décision prud’homale : « C’est un grand pas en avant. C’est aussi un message à ceux qui nous gouvernent. Pour lutter contre le chômage, la première des choses est de préserver les emplois existants. Nous demandons une loi qui interdise les licenciements boursiers. »
Un appel qui jusqu'à présent n'a pas été entendu par ce gouvernement. (Voir article du mois de mars sur cette question) Pas sûr qu'avec Valls ça aille beaucoup mieux.