Pour la presse économique, le Portugal va mieux. Il a réussi à refinancer une petite partie de sa dette publique sur les marchés financiers (les banques) en empruntant sur 10 ans à 5%. Il est utile de rappeler que ces mêmes banques bénéficient elles d'un taux à 0,25% auprès de la Banque Centrale Européenne. L'argent public fait le bonheur des banques puisque le traité européen interdit aux États de se financer directement auprès de la BCE.
Et la même presse constate que le Portugal serait sorti de la récession puisqu'il semble bénéficier des faveurs des investisseurs. Mais à quel prix ? Les réformes du marché du travail avec plus de flexibilité, les baisses de salaires, les suppressions de semaines de vacances et de jours de congés en réponse aux injonctions de la troïka (Union européenne, BCE et FMI) ont amélioré la productivité en attirant les investissements étrangers. Un ingénieur portugais coûte deux fois moins cher qu’un Espagnol et trois fois moins cher qu’un français. Et le quotidien des Portugais est marqué par les hausses d’impôts, les baisses de salaires, les coupes sociales et le chômage reste difficile. Pour les jeunes de moins de 25 ans, il dépasse les 35%.
Mais à part ça, pour la presse économique et la Troïka, le Portugal va mieux. Forcément, quand on place la finance avant l'humain.